300 de Frank Miller

300 de Frank Miller
( 300)

Catégorie(s) : Bande dessinée => Adultes , Bande dessinée => Divers

Critiqué par Bookivore, le 7 mai 2008 (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 612ème position).
Visites : 6 297 

This is Sparta !

Probablement une des plus grandes bandes dessinées jamais conçues. Complète en un seul tome de 96 pages (au format allongé très original - et peu pratique à ranger, sauf si vous avez une étagère très profonde !), "300" est un monstre. Quiconque a vu le film de Zack Snyder qui en est l'adaptation (trop) fidèle connaît déjà l'histoire ; pour les autres, en voici un bref résumé : l'action se passe pendant l'Antiquité, à Sparte, une île grecque. L'armée du roi de Perse, Xerxès (qui se prend pour un dieu vivant), menace d'attaquer Sparte, suite à un conflit diplomatique provoqué par Léonidas, roi de Sparte. Léonidas part avec 300 de ses hommes (sa garde d'honneur), pour tenter de repousser l'ennemi perse lors de son débarquement. Le conflit, violent, aura lieu aux Thermopyles, les Portes Chaudes, un passage rocheux extrêmement étroit...
Relecture puissante et pas forcément respectueuse de l'histoire de la fameuse bataille des Thermopyles, "300" témoigne du talent immense de Frank Miller ("Sin City") pour le scénario. La BD témoigne aussi, malheureusement, des idéologies quelquefois un peu douteuses de l'auteur (je n'irai pas jusqu'à le traiter de facho, mais en tout cas, il est vraiment limite) : on sent comme une ode au culte de l'abnégation de soi, du sacrifice, et même culte du surhomme (les nazis, avec leur culte aryen, ne feront rien d'autre, en somme). Les Spartiates reçoivent une éducation uniquement basée sur le sacrifice, la violence, ils apprennent très vite à se battre, et très jeunes, sont lâchés dans la nature pour l'affronter seuls. S'ils reviennent, ils deviennent vraiment des Spartiates. De même, les plus faibles sont tués à la naissance.
Paul Verhoeven, avec son "Starship Troopers", ne fera rien d'autre que d'utiliser cette idéologie, pour mieux la dénoncer. Ici, aucune sorte de dénonciation, juste une espèce d'apologie guerrière. Pas forcément à-propos, mais on n'y peut rien. Ca ne m'empêche pas de donner la note maximale à "300", car en matière de bande dessinée (je dirais même, de roman graphique), on arrive ici à un summum ! Même si j'adore tout "Sin City", ceci est ma BD préférée de Miller, de loin.

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Nous combattrons donc à l´ombre

9 étoiles

Critique de Kostog (, Inscrit le 31 juillet 2018, 52 ans) - 23 septembre 2018

La bataille des Thermopyles, telle qu´elle s´est déroulée en 480 avant notre ère possède tous les éléments constitutifs de l´épopée. Le récit que nous en fait Hérodote ne laisse aucun doute à ce sujet : c´est la vaillance guerrière des Lacédémoniens et des Thespiens, leur esprit d´abnégation et de sacrifice qui ont permis aux Grecs d´arrêter un moment les troupes perses largement supérieures en nombre et après d´autres batailles de sauvegarder l´autonomie des cités grecques face à l´Empire de Xerxès Ier.

On ne saurait donc s´étonner que le récit soit tout de patriotisme guerrier, de sang et de fureur car c´est précisément ce qui est chanté ici.

En 1998, Steven Pressfield avait proposé avec Les murailles de feu un récit remarquable de cet épisode de l´Histoire grecque, le traitement de Frank Miller, lui, n´est rien moins que flamboyant.

Graphiquement c'est un chef-d'oeuvre. Le format inhabituel „à l’italienne“ donne une force „coup de poing“ aux scènes principales du récit. Le dessin de Miller est percutant, tout en dynamiques, ce qui n'empêche pas certaines pages d'être de véritables tableaux, rehaussés encore par la beauté des couleurs de son épouse Lynn Varley , des rouges, des noirs, des ocres : la pierre et le fer. La Grèce que l’on nous présente ici n’est en rien verdoyante. Les ciels sont magnifiques.

Le scénario est solide. Parmi les libertés que Miller se permet, on notera l'initiation du jeune Léonidas, traitée de manière particulièrement réussie et qui rappelle les épreuves de la cryptie. D'autres transformations m'ont moins convaincu comme la représentation des éphores, ce directoire de cinq magistrats annuels à Sparte, dont ils forment le véritable gouvernement, qui deviennent dans l'album des « prêtres des dieux anciens », sortes de lépreux horribles, cupides et corruptibles. Ou encore Ephialtes qui, dans les sources anciennes est le traître qui informe les Perses du moyen de contourner les Thermopyles par un sentier montagneux, ici représenté sous la forme d’un Spartiate monstrueux incapable par sa petite taille de s'insérer dans la phalange spartiate et pour cette raison rejeté. Le traitement graphique de plus d’un personnage, par exemple des Immortels perses ou de Xerxès qui ressemble davantage à un Numide qu’à un Perse, nous rapproche plus de la science fiction ou de la fantasy que du réalisme historique.

Néanmoins, il faut avouer que probablement aucun style réaliste de dessin n´aurait eu cette puissance et n'aurait su donner une telle dimension épique au récit.

Le résultat est étonnant et grandiose. Réussite visuelle, l’album de Miller constitue une ode incisive au combat pour la liberté.

Déçue

5 étoiles

Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 7 mai 2008

Les graphiques sont spectaculaires, je n’ai rien de plus à dire à ce sujet. L’histoire est plus centrée sur l’action, j’aurais voulu des personnages plus profonds, plus travaillés comme dans Sin City. J’ai trouvé que le texte était moins réussi aussi. C’est très cliché et c’est sûrement voulu. Sin City était cliché aussi, mais il y avait souvent des retournements qui m’ont surprit, ça n’a pas été le cas ici. J’ai voulu lire la bande dessinée avant que le film sort à l’écran. C’est rare, mais j’ai préféré le film et c’est dû en grande partie à cause de la profusion d’hommes musclés à moitié nus. Peut-être que j’ai fait trop de comparaisons avec les autres oeuvres de Frank Miller, ajouter à cela que je n’ai jamais apprécié le patriotisme de guerre, en tout cas, je n’ai pas aimé.

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