Les Giètes de Fabrice Vigne

Les Giètes de Fabrice Vigne

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Sahkti, le 26 avril 2008 (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (55 600ème position).
Visites : 2 244 

D'abord une photo, puis un roman

Dirigée par Jeanne Benameur et Francis Jolly, la collection "Photo Roman" propose à un auteur d'écrire à partir d'une série de photographies, autour desquelles il devra trouver l'inspiration. Il n'en connaît rien avant de les découvrir, c'est le début de l'aventure, un parcours sur lequel photographe et écrivain reviennent en fin d'ouvrage.

Maximilien a 80 printemps et vit à "La Maison", une maison de retraite dont il raconte les murs et les pensionnaires. Un jour, il prend l'écriture d'un journal intime délaissé 45 ans plus tôt et entreprend d'y déposer sa nouvelle vie, ses murs, ses voisins, son quotidien. Tout n'est pas tout le temps rose, la misère humaine guette et en même temps, il y a pas mal d'humour et un regard très lucide sur le monde et sur soi-même. Le narrateur revient sur son passé, ses années de militantisme, ses convictions communistes, ses déceptions et ses prédictions pour les années qui se dessinent.
Il s'intéresse également beaucoup aux autres, notamment une voisine russe curieuse, Madame Ostatki, qui l'intéresse dès son arrivée à la maison de retraite. A ces personnages, on ajoute Lilia et Marlon, petite-fille de la seconde et petit-fils de Maximilien. Il y a aussi Flaubert, omniprésent dans les pensées du vieil homme.

Il y a pas mal de fraîcheur dans ce roman, Fabrice Vigne a construit un univers attachant autour des photographies d'Anne Rehbinder, belles et crues dans leur quotidien et leur réalisme.
Ce regard posé sur la vieillesse, sur les maisons de retraite, sur le monde "des vieux" est pertinent, tendre et acéré à la fois, un peu à l'image des réflexions de Maximilien. Bien sûr, par moment, le moral peut en prendre un coup parce qu'on a beau dire, les maisons de retraite, malgré les chansons et les rires, ça reste tout de même un lieu pas toujours facile à vivre. Mais il existe une telle réactivité et une telle jugeotte dans le personnage de Maximilien que ça ne peut que doper la bonne humeur, malgré tout.
J'ai également aimé le principe de la collection, ce travail d'écriture à partir de photographies, c'est original et intéressant.

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4 étoiles

Critique de Wakayoda (, Inscrite le 12 septembre 2007, 44 ans) - 20 octobre 2008

Ce livre est un mélange d’image et de texte. La photographe Anne Rehbinger a pris de nombreuses photos de la vie de sa grand-mère qui sont mis en valeur par le texte de Fabrice Vigne.
L’histoire est celle d’un grand-père qui habite dans une maison de retraite. C’est son journal intime que nous délivre cet ouvrage (ses journées, ses questionnements, ses difficultés…).
Je trouve l’ensemble très original. Le thème, quand à lui, est difficile à lire. Il m’a été très pénible de progresser dans cet ouvrage mais je pense que c’est à cause de mon vécu personnel. Ce grand-père me touche particulièrement dans sa solitude, dans son ennui, dans sa passion pour la rubrique nécrologique…Ce journal intime est presque trop personnel.
Sa relation avec son petit fils est adorable. Marlon fait tout pour lui faciliter la vie et l’égayer. Puis tous deux, à l’arrivée d’une nouvelle voisine, vont se dévoiler, se découvrir dans une acceptation de l’autre magnifique. On remarque une évolution dans le comportement du grand-père qui accepte sa vie, sa mort.
Je suis plus que partagée à la lecture de ce roman qui est visé à un public adolescent, je le vois mal chez certains adulte alors pour des enfants encore moins.

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