J'ai épousé un communiste de Philip Roth
( I married a communist)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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De la difficulté de faire l'impasse sur sa culture d'origine !
Un, deux et peut-être trois regards sur un homme,... un juif des années 50, aux Etats-Unis, qui "oublie" sa judéité pour celle, tout aussi identitaire, de révolutionnaire, voire de communiste...
A la difficile époque du Maccarthisme... mais la naturel, sinon le culturel, reprend peu à peu ses droits,... et dans un retournement de situation dont seul Philippe Roth a le secret, l'identité juive de notre héros vient reposer la problématique de la difficulté d'être en ce XXème siècle... Ce héros est aussi un homme de cinéma, et marié à une belle actrice,... qui s'avère, elle aussi juive et "oublieuse" de sa culture juive,... La passion amoureuse se mêle donc à une histoire, à des histoires personnelles déjà pas très simples, comme la vie elle-même,... de plus cette actrice a une fille odieuse avec son amant et mari... l'histoire de la relation mère-fille vient, tout comme le maccarthisme, piéger nos héros et les jette à son tour dans un travail de destruction... vain, lui aussi,... La sérénité n'est pas de ce monde-là !
Passionnant! quelles leçons de vie à une époque où les identifications symboliques vont bon train et se mêlent à une possible guerre des civilisations...
Les éditions
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J'ai épousé un communiste [Texte imprimé], roman Philip Roth trad. de l'anglais, États-Unis, par Josée Kamoun
de Roth, Philip Kamoun, Josée (Traducteur)
Gallimard / Du monde entier (Paris).
ISBN : 9782070755561 ; 24,00 € ; 16/05/2001 ; 404 p. ; Broché -
J'ai épousé un communiste [Texte imprimé] Philip Roth trad. de l'américain par Josée Kamoun
de Roth, Philip Kamoun, Josée (Traducteur)
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070304783 ; 9,70 € ; 30/10/2003 ; 442 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (7)
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Plus c'est long, plus c'est bon?
Critique de ALF (Ondres (40), Inscrit le 13 mars 2004, 44 ans) - 13 août 2008
On découvre au fil des pages comment un Ira déjà mûr et idolâtré par ses frères vient de rencontrer et d'épouser à une belle actrice sur le déclin, Eve Frame. Tous deux ont renié leurs origines juives, qu'ils estiment vaines et superflues, mais vont pourtant se lancer corps et âme dans des luttes identitaires que l'on comprend tout autant vouées à l'échec : Eve ne parviendra jamais à renouer avec la gloire, et l'obstination communiste d'Ira -en plein MacCarthysme- le coupera un peu plus chaque jour des réussites, tant personnelles que publiques, auxquelles il aurait pu légitimement aspirer.
Broyé par la chasse aux sorcières des années 60's, Ira assistera qui plus est à la dégradation puis à l'échec de sa vie couple, incapable tout autant que sa femme de se faire respecter par la fille capricieuse et destructrice de cette dernière.
Deux questions majeures sont soulevées tout au long du roman, et ont fini par quelque peu tarauder (agacer?) le lecteur intransigeant que je peux parfois être : Pourquoi Ira ne choisit-il jamais de taper du poing sur la table? Peut-on réellement occulter qui on est et d'où on vient?
J'ai Epousé Un Communiste s'inscrit donc dans la lignée de ces romans introspectifs, parfois un peu longs et chiants, au travers desquels Roth explore comme à l'accoutumée quelque uns de ses thèmes fétiches : l'oubli, l'identité juive, ou encore une certaine conception de la nécessité du chemin de croix.
Ira Ringold
Critique de Maria-rosa (Liège, Inscrite le 18 mai 2004, 69 ans) - 10 mars 2008
Mais ce ne sont pas à proprement parler des portraits psychologiques qu'il brosse.
Il dépeint tout d'abord l'entourage de son personnage, le milieu dans lequel il évolue, il fait allusion à ses failles et ses blessures, ses attitudes, sa façon de parler. Et on finit par l'apercevoir peu à peu, par petites touches.
C'est le 5ème ou 6ème livre de Roth que je lis et à chaque fois, je suis éblouie par son style et surtout par sa façon de nous mener là où on ne s'attend pas.
C'est toujours par des chemins détournés qu'il arrive au cœur de ce qu'il veut nous montrer, en jouant avec notre intelligence et notre sensibilité.
Difficile d'oublier Ira Ringold devenu Iron Rinn, géant aux pieds d'argile, terrassier par accident, homme de spectacle par erreur, jamais à sa place, communiste par entêtement peut-être...
Ira Ringold fonce droit devant, il poursuit son rêve mais il ne sait pas très bien lequel. Il veut être un bon mari, un bon père de substitution, un bon communiste mais tout ce qu'il entreprend est voué à l'échec. Il a trop de blessures en lui. Tout est inscrit en lui dès le début pour qu'il se plante dans les grandes largeurs. A 7 ans, il est déjà brisé et ni son frère aîné qui l'aime, ni son amitié avec Nathan Zuckermann ne pourront le sauver de sa course vers une espèce de folie qu'il construit petit à petit. Chaque fois qu'il doit prendre une décision, il choisit la pire.
La description de ce que peuvent être certaines relations mère/fille morbides est à proprement parler effrayante.
Le passage sur l'enterrement carnavalesque du canari dans la communauté italienne de Brooklyn est formidable de dérision, de cruauté, de couleurs, de folie, de grandeur aussi.
Pour moi, c'est certainement l'un des meilleurs livres de Philip Roth.
La poursuite des utopies
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 23 septembre 2006
J'aime chez Philip Roth cette faculté qu'il a de ne pas prendre le lecteur pour un demeuré, de nous faire participer à cette complexité sans ennuyer jamais. Un tour de force. Les cent premières pages m'ont semblé un peu pesantes mais c'est le prix à payer pour entrer dans les vies denses et complexes de Ira Ringold et de Eve Frame. Autre réussite, la description d'un homme et d'une femme obnubilés par la poursuite de leurs utopies. " Ira appelait communisme son rêve utopique. Eve appelait le sien Sylphid. C'était une mère qui nourrissait le rêve utopique de l'enfant parfait, une actrice qui rêvait de jeu parfait, une juive qui rêvait de ne pas l'être,….".
Foisonnant
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 2 juillet 2006
C'est cette somme de détails qui rend le livre un peu touffu : ça n'est pas un livre qui puisse totalement se lire à la légère, dans les deux sens du terme, puisqu'il aborde des sujets sérieux. Le personnage d'Eve, dans toutes ses facettes, vaut l'étude.
En le lisant, j'ai eu des réminiscences de Goodbye and Good Luck, le très bon film de george Clooney sur le MacCarthysme, justement dans le domaine de la radio, ainsi que de Deconstructed Harry (Harry dans tous ses états), de Woody Allen, pour le second thème.
J'ai passé un bon moment, ce livre est très dense, et tout autant intéressant.
Dense et touffu
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 27 septembre 2004
Dense et touffu, il n'y a pas à dire! Qualité d'écriture, c'est le top, et ça doit certainement aussi beaucoup à Josée Kamoun, la traductrice, particulièrement transparente. Dense et touffu parce que le propos principal ; une réflexion sur le Maccartysme, est greffée sur d'autres réflexions concernant la judéité et ses bizarres relations avec les Etats Unis, et puis aussi des digressions sévères sur un certain type de relations mère-fille, élève-maître, ... Touffu vous dis-je!
En outre la construction du livre est particulièrement compliquée et il m'a fallu attendre la fin du premier tiers pour m'y sentir à l'aise. La suite justifie qu'on s'y accroche cela dit.
Comme j'aime bien les comparaisons, je dirais qu'on pense parfois à la profondeur et à la particularité de construction de John Irving, mais un John Irving grave, qui évoluerait dans un registre plus introspectif et moins "ludique".
Je serais curieux de connaître l'accueil qui a été réservé aux Etats Unis à ce livre ainsi que l'audience globale de Roth là bas.
Et la politique...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 16 novembre 2001
Roth est aussi un champion de l'auto-dérision et il s'en donne une bonne tranche quand il décrit l'ex-mari d'Eve, Freedman, l'homme "d'affaire" juif.
Si j'ai bien aimé ce livre, ce n'est cependant pas, selon moi, le meilleur Philip Roth... Par moment il devient un peu répétitif et long.
Pour tout le reste je n'ai rien à ajouter à la bonne critique déjà faite par Pavane.
J'attendais ce livre avec impatience...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 23 octobre 2001
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