Un premier bilan de Sarko en livre ? Oui, pourquoi pas !

Monsieur le président de la République Française aurait du se douter qu’en attaquant pêle-mêle les journalistes, les médias, Libération et son directeur Laurent Joffrin, il allait y avoir une réponse. Nicolas Sarkosy a sous-estimé le risque, méprisé l’homme en tentant de l’humilier publiquement et, du coup, il doit, maintenant, faire face à un petit livre qui est tout sauf un pamphlet, plutôt un opus de la raison incarnée jugeant les premières actions publiques d’un chef d’Etat qui se croit président élu et n’est, peut-être, qu’un roi nu…
Je retiendrai dans ces quelques pages remarquables les idées fortes qui montrent comment, dans une démocratie, en très peu de temps, on peut avoir un homme indiscutablement élu de façon démocratique et populaire, prendre le chemin de la monarchie élective, voir, aussi, de la dictature…
Le roi fait la fête avec ceux qui sont ses amis, qui l’ont soutenu, à qui il est redevable avant d’aller remercier ceux qui l’ont élu. Terrible, quand on réfléchit un peu et mépris total pour un peuple à qui on doit tout dans une démocratie…
Un président qui choisit un Premier ministre insipide et discret, qui met des potiches en guise de ministres et qui impose à la France des conseillers jamais élus au suffrage universel. Normal direz-vous, ce n’est pas nouveau. Oui, mais c’est bien la première fois que ce sont ces techniciens de l’ombre qui passent longuement à la télévision, qui imposent leurs réformes et contredisent les ministres…
Un président qui ne profite pas des résidences présidentielles pour se faire offrir des vacances sur un yacht grande classe, se faire louer une villa luxueuse sur les bords d’un lac américain ou, dernière version et non la moindre, passer une petite quinzaine en Egypte dans des hôtels hyper chers au bras de sa nouvelle femme pendant qu’il n’arrive pas régler les problèmes de pouvoir d’achat de son peuple… Peut-être que même un roi n’aurait pas osé le faire !
Dans le chapitre sur l’argent, j’ai bien aimé l’anecdote sur Pompidou se faisant rappeler à l’ordre par de Gaulle. Le président demandait à son Premier ministre d’arrêter ses vacances trop voyantes et luxueuses à Saint-Tropez ! Les hommes du pouvoir, à cette époque, devaient être plus discrets, surtout dans leurs dépenses…
Nicolas Sarkosy et la religion ! Tout un poème, mais, aussi, la complexité incarnée. En effet, par certains moments, on a l’impression d’un président engoncé dans des certitudes républicaines validées et ancestrales, tandis que, parfois, il lui arrive de faire bondir tous les laïcistes et croyants du pays ! Il faut le faire ! Remarquez, il fallait oser parler en ces termes des instituteurs et des prêtres. Même le pape n’aurait pas osé ! Rendez à César ce qui est à César, à Dieu ce qui est à Dieu… Oui, une fois de plus Nicolas Sarkosy n’a pas lu jusqu’au bout les textes fondateurs, en religion comme en politique.
Enfin, voilà un président qui ose dire qu’il ne va pas suivre les avis du conseil constitutionnel ! Monstrueux ? Ou comportement digne d’un homme qui roule pour lui et n’a que faire des règles fussent-elles la constitution elle-même ? Oui, nous vivons des temps particuliers et comme, le dit l’auteur de ce très bon ouvrage, nous allons, très certainement, vers une crise de régime si le président continue sans écouter certains conseils qui lui sont, pourtant, régulièrement donnés…

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  Le roi est nu [Texte imprimé] Laurent Joffrin

  de Joffrin, Laurent
  R. Laffont
  ISBN : 9782221110867 ; 6,23 € ; 20/03/2008 ; 140 p. ; Broché

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