La cage entrebâillée de Lao She
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Divorce à …la chinoise.
Il est dit dans la quatrième de couverture que ce roman serait celui que Lao She aurait eu le plus de plaisir à écrire. Il n’est pourtant pas d’une portée … planétaire. La même quatrième de couverture parle de scènes domestiques … oui, c’est cela.
La cage dont il est question, c’est le mariage, la vie conventionnelle. Il semblerait que dans les années 1930, le concept de divorce ait fait une percée en Chine, enfin à Pékin au moins. Nous sommes ici effectivement à Pékin et plus spécifiquement dans un petit monde de fonctionnaires, d’un même service. Huis-clos un peu étouffant, réducteur.
Lao Li est issu de la campagne. Il a fait des études et se retrouve fonctionnaire à Pékin. La grande affaire apparemment. Après avoir beaucoup hésité (Lao Li est incapable de prendre une décision, surtout s’il s’agit de briser un tabou, de s’envoler de la cage …), il fait venir sa famille ; une femme campagnarde (et donc quasi illettrée) et ses deux enfants. Le mariage est plus de convenance que d’amour et Lao Li cherchera à se convaincre tout au long du roman de la pertinence de sa décision. Toujours est-il qu’il tombe vaguement amoureux de la jeune voisine. Amour tout platonique, timide et farouche.
Lao Li a des collègues. De drôles de numéros dans l’ensemble et c’est le chassé croisé hommes-femmes, le divorce-pas le divorce, et la vie de bureaucrates à Pékin, dans ces années là, qui sont décrit.
Du fait de la distorsion des cultures d’une part et de l’époque d’autre part, je n’ai certainement pas apprécié l’oeuvre à sa juste valeur. Ca m’a paru au ras du quotidien, dépassé. Bref j’ai eu un peu de mal. Il faut dire que le concept d’entremetteur, par exemple, ne nous est pas plus familier que cela.
« A l’exception de l’entremetteur, que les autres appellent, avec une déférente sympathie, le « Grand Frère Zhang », et d’une crapule sans vergogne, nommée Xiao Zhao, tous les personnages du roman se sentent prisonniers de la même cage.
Victimes du système traditionnel des mariages arrangés, ils aimeraient bien profiter de la nouvelle législation pour voler chacun de leurs propres ailes. Parmi les hommes, certains ne se gênent guère pour acheter une concubine ou prendre une maîtresse. D’autres, tel Lao Li, qui s’est résolu à faire venir sa famille de la campagne, ont plus de scrupules. » (dans l’avant-propos du traducteur)
A réserver davantage aux passionnés ou connaisseurs du monde chinois.
Les éditions
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La Cage entrebâillée [Texte imprimé] Lao She trad. du chinois par Paul Bady et Li Tche-houa...
de Lao She, Bady, Paul (Autre) Zhihua, Li (Autre)
Gallimard / Du monde entier (Paris).
ISBN : 9782070708079 ; 17,05 € ; 12/11/1986 ; 348 p. ; Broché
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La mesquinerie au quotidien et ceux qui y échappent !
Critique de DE GOUGE (Nantes, Inscrite le 30 septembre 2011, 68 ans) - 9 septembre 2014
De quoi faire rêver une société sclérosée par des siècles de vie de couple imposée. Les personnages sont attachants ou/et horripilants !
La mesquinerie de ce milieu masculin qui n'a en commun que le statut de fonctionnaire, dans le pire sens du terme : j'en fais le moins possible, tout m'est dû et je souffre d'injustice ! (ce dernier aspect n'est pas totalement faux : le système de collusion et de corruption est catastrophique) est affolant.
Quant aux règles de bienséance liées à leur statut - en interne et dans leur existence de couple - c'est un gouffre !
Le milieu féminin est tout aussi détruit : garder " l'homme" et tenter de le dominer..., c'est la seule alternative pour la sécurité du quotidien. Pas joli et à quel prix !
Le héros a le mauvais goût de n'être pas carriériste, de ne pas aimer celle qu'on lui a fait épouser et d’avoir une approche romantique de l'Autre !
Les personnages secondaires sont hauts en couleur et c'est une superbe approche d'un univers triste, laid, drôle, déconcertant, cruellement vrai, à la fois intime et lointain, bref, un autre horizon.
De la belle ouvrage et une tendresse sous-jacente qui nous fait osciller entre tristesse et plaisir.
Un BEAU livre à découvrir !
Pour un brin de poésie...
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 8 septembre 2008
Avec ce récit, Lao She entraîne son lecteur dans les petites et grandes misères de la vie du fonctionnariat pékinois, constituée de routine, de mesquineries, de médisances, d’hypocrisie et de nombreuses lâchetés. La vie conjugale est également dépeinte et les relations entre époux sont plus que compliquées et orageuses ! Les personnages de Lao She sont prisonniers de cette vie étouffante dont le bonheur est absent. Lao She laisse percer un peu de son amertume devant le peu d’espoir que laisse l’existence de l’être humain, entravée par les nombreuses chaînes du travail, des responsabilités, des relations sociales et conjugales. Il laisse percer aussi un amer regret de la douce liberté de l’enfance à jamais enfuie. Très touchant et beau !
« Misérable petit fonctionnaire, se dit-il, toute ta vie tu ne seras qu’un misérable gratte-papier. (…) Au fond, tu n’assures ta subsistance que grâce à la commisération des autres en touchant un maigre salaire ; et jusqu’à la fin de tes jours tu seras vêtu du même costume occidental, le visage exsangue et le regard fixe ! »
« Les premiers nénuphars s’entrouvraient à peine et les pêches venaient seulement de se farder les lèvres de rouge. Les gens paraissaient même plus beaux qu’ils n’étaient ; les hommes avec leurs canotiers, les femmes avec leurs robes à fleurs, tous, avec l’arrivée de l’été, se sentaient plus à l’aise et donnaient l’impression que le belle saison, à défaut de l’enrichir, embellissait au moins la population. »
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