Délire d'amour de Ian McEwan

Délire d'amour de Ian McEwan
( Enduring love)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Antinea, le 21 mars 2008 (anefera@laposte.net, Inscrite le 27 août 2005, 45 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 808ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 5 736 

Vertigo

Joe et Clarissa vivent une petite vie bien tranquille. Lui, auteur d’articles de vulgarisation scientifique, enchaîne les succès littéraires. Elle, chercheur attaché au service des Lettres de la faculté de Londres, s’attache à récolter les écrits de Keats afin de mieux comprendre ce qu’a été la vie du poète. Un appartement surplombant un parc, une complicité de plusieurs années… Il y a bien sûr quelques ombres au tableau idyllique: elle ne peut pas avoir d’enfants et satisfait son besoin de maternité en s’occupant de ses neveux et nièces plus qu’à son tour. Lui se sent frustré de ne pas avoir continué dans la recherche pure et dure et voit dans son métier un ersatz de science. Des tracas dont chacun garde l’importance cachée aux yeux de l’autre.
Alors qu’ils sont partis faire un pique-nique à la campagne, Clarissa et Joe sont témoins d’un accident : un ballon dérive à la volonté du vent, un enfant s’y trouve prisonnier. Joe s’élance à son secours, rejoint par d’autres promeneurs. Mais l’opération se solde par un drame. Alors qu’il assiste, impuissant, à la chute de l’un d’eux, Joe fait la connaissance de Jed Parry. Dès lors, l’existence de l’écrivain se trouve bouleversée par ce personnage atypique. Face à ce déferlement de folie, les soucis de la vie s’exacerbent entre Joe et Clarissa.
Harcèlement, surveillance et intimidation. Ian MacEwan reprend ici les recettes des livres de Daphnée du Maurier et de Patricia Highsmith, pour ne citer qu’elles, magnifiés par le talent d’Hitchcock. Comment ne pas se souvenir de la fascination de Mme Danvers pour « Rebecca », ou de Haines, persécuté par « L’inconnu du Nord-Express » en lisant ce livre ? La folie de Parry se diagnostique de page en page, à mesure de ces élucubrations, l’auteur jouant le rôle du médecin à travers les yeux de Joe, allant même jusqu’à rédiger une étude de cas présentée comme un article scientifique. Comme toujours, une écriture pleine, fluide et précise, le talent d’un écrivain accompli.

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De Délire d'amour à Samedi

8 étoiles

Critique de Nav33 (, Inscrit le 17 octobre 2009, 76 ans) - 16 décembre 2020

J'avais commencé par lire Samedi un précédent roman de Ian Mc Ewan écrit presque 8 ans auparavant . Les deux œuvres suivent le même schéma . Le personnage principal est un homme qui fait une carrière brillante (vulgarisateur scientifique réputé après avoir été chercheur en physique ; neurochirurgien réputé dans Samedi) et est également heureux dans sa vie de couple ; de couple et de famille dans Samedi . Ce personnage va être brusquement confronté à un individu qui va bouleverser sa vie et ira jusqu'à s'attaquer physiquement à sa famille. Dans les deux cas il sera conduit malgré lui à recourir à la violence dans un contexte de légitime défense.
Ce qui est remarquable est la finesse avec laquelle sont décrites ses réactions et sont évoquées ses états d'âme. Son tourmenteur est à chaque fois une victime. Dans le cas du neurochirurgien , son tourmenteur est atteint d'une maladie neurodégénérative qu'il détecte à travers son comportement . Il utilise son diagnostic pour se tirer d'affaire dans un premier temps au moins avec la promesse à moitié tenable d'une prise en charge médicale. Dans le cas du physicien , il découvre bientôt que son harceleur souffre d'un trouble psychiatrique identifiable, qui d'innocent peut devenir dangereux.
A chaque fois les sentiments de la victime oscillent entre colère , peur et compassion pour son agresseur.
Je trouve tous les romans de Ian Mc Ewan passionnants . Si vous deviez choisir entre les deux œuvres que je regroupe ici à tort ou à raison , je conseillerais de lire Samedi dont l'intrigue condensée sur une journée est simple et pure , avec aussi en arrière plan menaces de terrorisme et de guerre.
Le contexte terroriste vient aussi s'inviter dans l'esprit des enquêteurs dans l'intrigue de Délire d'amour. En fait plusieurs sous intrigues peut-être pas indispensables déroutent (volontairement?) le lecteur. Je trouve que cela nuit un peu à la crédibilité de l'ensemble.

Samedi
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/13027

Non j'arrête

1 étoiles

Critique de Marie33 (Le Médoc, Inscrite le 1 octobre 2010, 57 ans) - 28 mars 2012

Je suis à la page 174, j'arrête je n'aime pas du tout. J'ai attendu, lu pour finalement attendre quoi je trouve la lecture fade et sans rebondissement.

Du danger de trop attendre de romans que l'on ne connaît pas.

6 étoiles

Critique de Lisancius (Poissy, Inscrit le 5 juillet 2010, - ans) - 15 février 2011

J'ai bien aimé Délire d'Amour, mais ce n'était pas du tout ce quoi je m'étais attendu. J'avais espéré, un peu imprudemment sans doute, que l'auteur se serait davantage appuyé sur une étude psychologique des personnages, plutôt que de demeurer dans la focalisation imperméable des thrillers hitchcockiens.
Pourtant, le début du roman est très prometteur. L'incipit est d'une grande finesse, et l'on a hâte de voir comment McEwan, un auteur dont le style et le talent nous autorisent à en attendre beaucoup, va faire converger cette histoire névropathe. Et puis, plus les pages se tournent - avec facilité, je l'avoue - plus l'intrigue s'effiloche. La fin est décevante, les dernières péripéties manquent singulièrement de cohérence, et j'avoue ne pas éprouver la moindre sympathie pour aucun des personnages en présence : la jeune femme hautaine, le mari indécis, l'amoureux maladif... Les poncifs s'accumulent, et si le suspense va bondissant, l'on reste pantois devant si peu d'analyse, de finesse, et de psychologie. L'on parle d'homosexualité, l'on parle de folie christianisante, l'on va même parler de schizophrénie, mais aucune de ces notions ne conserve sa saveur plus de quelques paragraphes. Le reste - des considérations sibyllines sur Keats, sur le journalisme, sur les mondanités, sur une histoire maladroite d'une autre femme trompée - que vient-elle faire dans cette galère ? - et sur le syndrome de Clérambaud, n'a ni grande saveur, ni grand intérêt.
Je ne peux pas me permettre d'accorder une mauvaise note à ce roman somme toute bien ficelé, dont l'intrigue se tient, et forgé dans un style rendu excellent par une traduction impeccable, mais j'avoue que j'aurais préféré un huis-clos bien plus épuré, et bien plus psychologique, au lieu de ce pseudo-thriller à la fin, hélas, plutôt ratée. Dommage, car le titre est magnifique !

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  Délire d'amour - Le film 8 Antinea 20 janvier 2009 @ 21:11

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