Les mystères de sainte Freya de Armel Job

Les mystères de sainte Freya de Armel Job

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Campanule, le 16 mars 2008 (Orp-Le-Grand, Inscrite le 10 octobre 2007, 62 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (2 894ème position).
Visites : 6 570 

Diaboliquement délicieux

Ah, Sainte Freya... Pas si sainte que cela. Canonisée par Jean-Paul II, elle fait la fierté de sa ville et de sa région jusqu'au jour où, à l'évêché, on reçoit un e-mail troublant. Qui était donc Freya?
L'enquête débute au Vatican, à l'évêché, dans le passé de Freya.
Une belle enquête policière menée, hélas , sans grande persuasion mais la fin est surprenante. Soyez patient et allez sans crainte au bout de ce roman magnifique.
Personnellement, j'ai préféré d'autres livres d'A Job que celui-ci mais c'est un plaisir de le lire.

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Les éditions

  • Les mystères de sainte Freya [Texte imprimé], roman Armel Job
    de Job, Armel
    R. Laffont
    ISBN : 9782221109557 ; 19,50 € ; 24/09/2007 ; 281 p. ; Broché
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Du tout grand Job

9 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 10 mars 2019

Qui était vraiment Freya ? Montée au ciel directement, sans examen de passage, en 1975. Il ne lui fallut que 29 ans pour qu'elle obtienne son statut de Sainte. Jean-Paul II, qui canonisait à boulets rouges, lui octroya le 13 juin pour sa fête partagée avec Saint Antoine de Padoue (patron des objets trouvés).
Quand Monseigneur Van Camp reçoit un mail prétendant que Freya était une salope, c'est la stupeur !

Voilà donc un roman qu'on lit en souriant. Armel Job est un magicien des mots et il parvient avec malice à raconter son histoire. Sans méchanceté aucune (là où certains auraient craché du fiel) on arrive à un niveau d'écriture parfait.

Un court passage de démonstration
" On se saurait nier qu'elle a l'air un rien idiote, mais, si on se laisse aller à une première concession, tout le monde a l'air idiot en mangeant. En particulier un sandwich garni. Comme on doit déjà écarquiller les mâchoires, on a tendance à croquer d'énormes bouchées en penchant stupidement la tête sous l'effort, comme un bouledogue. Par réflexe, les doigts écrasent le pain. Les concombres, les tomates s'évadent par les flans. On les rattrape de justesse. On se retrouve les mains gluantes, les joues bouffies, le coin des lèvres luisant de beurre, tandis qu'en averse les miettes se répandent sur la nappe et sur les genoux. La tache de graisse est imminente. Le postillon menace. "

Du tout grand Job.

Particulièrement brillant (une fois de plus)

9 étoiles

Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 29 octobre 2018

Au tout début de notre siècle, le pape Jean-Paul II a décidé de canoniser une religieuse belge, sœur Freya, Freya Deliège. Mais l’évêque de Liège, Monseigneur Van Camp, reçoit dans sa boite mail ce message : « Freya est une salope ! ». C’est le branle-bas de combat jusqu’au Vatican. Les messages suivent avec documents à l’appui : une photo de sœur Freya nue dans une pose d’abandon, une lettre où il apparaît bien qu’elle a eu un amant, etc. Puis le correspondant, qui signe du pseudo Corax ( corbeau en latin), exige … l’impensable …

Martin Rabe, fondé de pouvoir à la Banque mosane mais également bien introduit auprès de l’évêché liégeois, est chargé de découvrir qui se cache derrière ce Corax.
L’action se déroule un peu partout à Liège à Liège : à la bibliothèque des Chriroux, dans les rues Rasonnet, Gravioule, Lamarck, Victor-Hugo, etc.

Un peu plus qu’un « polar », particulièrement brillant, signé par Armel Job qui en fait, à coup sûr, une de mes meilleurs lectures de cette années 2018 ( en 2017, c’était « Robinson » de Laurent Demoulin).

Rappelons qu’Armel Job, né en 1948, habite dans la province de Luxembourg. Il fut professeur de latin-grec au séminaire de Bastogne dont il fut directeur. C’est un « écrivain catholique » ( je ne sais pas si ce terme est bien correct) mais il n’épargne pas la Sainte Doctrine quand il le faut et cela arrive très souvent dans ses très nombreux romans et pièces de théâtre. Il est, à coup sûr, un des meilleurs écrivains francophones belges.


Extraits :

- C’était une femme rude qui se saignait aux quatre veines. A force, elle souffrait d’une anémie du sentiment.

- Le bureau de Mgr Tortorici illustre parfaitement la pauvreté vaticane. Une grande toile représentant Mars et Vénus, dont monseigneur s’abstient de conjecturer l’auteur, une pendule de table aux figures en porcelaine, une amphore géométrique athénienne : rien que du patrimoine invendable.

- Il n’y a plus de femmes douces de nos jours. Elles se croient obligées d’être des hommes.

- C’est qu’il a conscience que les femmes, il ne les connait pas bien et même que la représentation qu’il en avait jusqu’ici prend l’eau de toutes parts.

- Martin n’a pas la prétention d’attirer la foudre. Ses quarante-deux ans, les poches de ses paupières, son front déplumé font de lui un homme irrésistible à condition qu’on parle de comique.

- ( Là-bas, au Vatican) De quoi s’occupent-ils, hein, à longueur d’année ? Sida, préservatif, homosexuels, fécondation artificielle, avortement. Toujours la même chanson. A croire que le Christ était sexologue !

- Des croyants … ou plutôt devrait-on dire : des crédules.

- Dans le ciel, tout est paix et silence. La cime des arbres le long du fleuve s’ébouriffe. Un nuage de pollen monte, aspiré par la chaleur. Il vibre un peu au-dessus des eaux, puis s’en va mollement répandre la vie aux quatre vents.

Sauver ce qui peut l'être...

8 étoiles

Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 14 septembre 2010

Curieux de lire ce roman à un moment où l’église belge est engluée dans le scandale des prêtres pédophiles. Même si « Les mystères de sainte Freya » n’évoque pas le même thème – il s’agit ici du caractère de sainteté de Freya remis en cause par un mystérieux corbeau - , les réflexes ecclésiastiques sont cependant les mêmes dans les deux cas. L’église adopte l’attitude du hérisson qui se met en boule, refuse de se remettre en question et tente de sauvegarder ce qui peut l’être. On l’a encore vu ces derniers jours lors d’une succession de conférences de presse pathétiques.
On sent au fil des pages que l’auteur évolue constamment petit sourire en coin et que c’est justement cette attitude qu’il veut stigmatiser au travers de l’évocation de Sainte Freya.. Il a en tout cas réussi une enquête policière , à l’écriture intelligente, dans laquelle chacun des personnages tente de garder la face , et celle de sainte Freya. Ce roman était mon premier Armel Job. Ce ne sera sans doute pas le dernier.

Un régal !

9 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 10 septembre 2009

Ainsi sainte Freya, celle qui a sauvé tant de gens du désarroi, ne serait somme toute pas si irréprochable que cela? Ce serait même une salope? Hé oui, c'est dit tel quel dans un mail ! Monseigneur Van Camp s'en étranglerait presque. Sainte Freya ?! Elle si douce, si bonne, si pure, comment est-ce possible?
Constatant la faiblesse de son supérieur et son incapacité à faire face, l'abbé Turquin se charge de tirer cette sombre affaire au clair, en utilisant notamment les services de Martin Rabe, informaticien terne dont la vie est marquée par la maladie de sa petite fille cancéreuse. Martin prie chaque jour Sainte Freya de lui venir en aide, alors laisser quelqu'un salir la mémoire de celle qui pourrait sauver Céline, pas question !
Chacun y met du sien mais les choses n'en restent pas là. D'autres courriers arrivent, des preuves terribles. Sainte Freya n'était donc pas une sainte...

Quel plaisir de lecture que ce livre ! Ironique à souhait, drôle et vif, il dépeint les coulisses d'un univers ecclésiastique marqué par la sauvegarde des apparences et le refus de la remise en question. Pourtant, ces hommes d'Eglise sont des gens comme vous et moi, avec leur croyances mais aussi leurs faiblesses et Armel Job dépeint avec délice les errances de l'esprit. Ses personnages sont attachants dans leur maladresse ou leur naïveté, leur crédulité ou leur obstination. L'auteur a créé un équilibre harmonieux entre chaque protagoniste, ménageant ses effets et entretenant jusqu'au bout une belle part de mystère.
Je me suis vraiment régalée, souriant à chaque page, m'empressant d'aller à la suivante pour connaître la suite de l'histoire. Au final, cette Freya, toute sainte qu'elle soit, était-elle vraiment si parfaite ? Il faut croire que oui vu l'acharnement mis à la défendre; au lecteur de se faire sa petite idée. Avec bonheur.

Une sainte pas si sainte... quoique...

8 étoiles

Critique de Ddh (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 83 ans) - 14 juillet 2009

Freya, fraîchement canonisée, s’auréole de mystères, suite à un mystérieux courriel qui affirme qu’elle est une salope ! Réalité ou intox ?
Sainte Freya était une salope, c’est la teneur du mail qui arrive sur le bureau de l’évêché. Une sainte ne peut l’être puisque canonisée par le pape qui est infaillible ! L’abbé Turquin de l’Opus Dei charge Martin Rabe, un docile « surnuméraire » de la Prélature chère à Mgr Balaguer, de mener une enquête pour découvrir qui se cache sous la signature de Corax, l’expéditeur de ce courriel sulfureux. Ce n’est pas du Da Vinci Code, mais cet enquête remonte au Vatican et sa banque, et ses prélats et ses ramifications dans le monde occidental.
Armel Job tient en haleine le lecteur grâce au développement progressif de l’enquête menée par ces antihéros que sont l’obscur Martin Rabe et l’abbé Turquin qui se croit surpuissant et rate lamentablement ce qu’il entreprend.

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