Nue de Nuits de Déa L'Hoest
Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie
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La poétique de la nature et la liberté des rêves
La poésie était toujours, avant qu'elle soit reprise par les mots, un sentiment ardant, plein de feu et d'amour envers l'autre qui se repose dans nos âmes, nos cœurs, nos pensées, et qui ne veut pas être près de nous en éveil.
C'est pour cela qu'on l'attrape ou au moins on essaye de l'attraper par et à travers le rêve. Car dans le rêve, l'homme est le créateur d'un monde où le temps et l'espace ont perdu leur pourvoir, selon l'expression de Erich Fromm. Le rêve qui n'est pas, en plus, une production isolée. Il fait partie d'un ensemble d'expériences vécues de l'être humain total, d'après H.Schultz-Hencke.
C'est pour cela qu'on trouve presque que tous les poètes aiment rêver et aiment même faire rêver les autres. Et parmi ces poètes là notre poétesse Déa L'Hoest.
Ainsi notre poétesse Déa L'Hoest va nous présenter ses rêves pleins d'amour, d'amitié, et d'aimance envers les êtres humains et les autres créatures, surtout les chevaux, envers la nature avec toute sa beauté sauvage et vierge.
Commençons d'abord par le titre du recueil « Nue de nuits ».
Ce titre attirant, plein de volupté naturelle et de rêves merveilleux, qui nous pousse à créer, dans nos pensées, des images des femmes libres qui appartiennent au monde magique, celui de « Mille et une nuits » où la beauté des corps prend sa belle place dans les mots, où l'imaginaire libre fait recréer le monde selon sa vision naturelle et surnaturelle, selon son regard réaliste et surréaliste aussi. Ce titre où La nudité prend sa grande pureté, et devient le symbole de la liberté dans sons sens large. La liberté de vivre avec soi en toute tranquillité, la liberté de vivre en pleine nature, seule, avec joie et avec amour. Lisons ces beaux vers poétiques écrits par la belle plume de notre poétesse à propos de la recherche de sa liberté :
« Seule souvent
Je me suis enivrée
Du délire de désirs
De sensations intenses
Qui transforment le quotidien
Ces grises réalités
En milliers de couleurs
En vers jamais écrits
Éclats d'harmonies
Sons éclos à l'intérieur
Musiques pas encore nées. »
Sans aucun doute, la liberté de l'être humain représente son sens d'existence même, mais la liberté avec l'amour est la plus belle chose souhaitée par lui. Mais la question qui se pose ici, soit par nous, soit par la poétesse est celle-ci : « Comment l'amour t'est-il arrivé ? » selon l'expression du grand poète Rainer Marie Rilke. Et pour répondre à cette question, nous sommes obligés, ce n'est de feuilleter les pages de ce beau recueil de poèmes, mais de les lire et de les relire, avec beaucoup d'amour, car l'amour ne mène qu'à l'amour et la lumière ne mène qu'à la lumière.
Dans le poème intitulé « femme » transcrit en français par notre poétesse Déa L'Hoest (Claudia Vossbeck-L'Hoest), on trouve une description avec beaucoup de charme poétique, du parcours de la femme, en général, à travers les siècles et les espaces. Ce parcours féministe plein de chagrin et d'amour, plein de tristesse et de bonheur, nous donne une vraie image de la femme, et nous aide à la regarder dans un miroir qui reflète ses vrais sentiments, ses vraies émotions, ses vraies passions et surtout ses vraies souffrances. La poétesse guide à ce propos son lecteur par ce poème, qui a traduit avec beaucoup de réussite, pour bien regarder le vrai visage de la femme, en tant qu'un être humain, qui a pu dépasser tous les obstacles de la vie, en recréant toujours sa propre image, quelque fois avec son partenaire l'homme, mais quelque fois à côté de lui et contre, en même temps, ses envies de lui rendre son préfère esclave tout simplement.
« - Regarde la femme
Qu'elle soit jeune
Qu'elle prenne de l'âge
Elle traverse aisément
Toutes les années
Elle survit
À tout ce que l'homme a fait. »
- Regarde l'esprit d'une femme
Tous les jours elle offre son courage
Dans son sourire,
Un rêve, une prière. »
C'est vrai que notre poétesse parle ici, à travers les paroles des autres poètes John Trudell et Santé Dakota, de la femme en général, mais elle n'a pas oublié de parler d'elle-même dans ses propres poèmes, en montrant sa vision au monde. Lisons ces beaux vers poétiques et essayons de voir à travers eux le visage de notre poétesse :
« Et je me souviens
Avoir compté tous les jours
Qui me séparaient
De mes lointains dix-huit ans,
De ma liberté,
Pour fuir ce pays étroit
Chercher la terre. »
Dans la nature, dans les vastes prairies, où tout le monde vit selon sa propre nature, avec le soleil brillant et la lune douce et calme, notre poétesse trace les lignes de sa nouvelle et belle vie, quelques fois réels, d'autres fois imaginaires, mais dans tous les cas, ils sont des lignes droits qui ne mènent qu'au vrai bonheur. Le bonheur d'un paradis retrouvé où l'eau coule, où les animaux vivent, où les oiseaux chantent, où l'être aimé près d'elle, assis en os et chair ou rêvé par ses pensées.
« J'aime tant quand il rit
Et que ses yeux deviennent
Deux lacs profonds
Scintillants
Heureux aussi. »
Dans la nature, la poétesse devient libre. Elle revient à sa propre nature. La nature d'une femme qui aime et qui veut être aimée. La nature d'une écrivaine libre qui écrit et qui écrit, car l'écriture ici devient une façon de rencontre avec la vie, avec soi et avec même les autres qui sont loin d'elle. Écrire des mots, mais des mots qui changent la tristesse en bonheur.
Ainsi notre poétesse parle à travers ses poèmes de l'amour, de la tristesse, en pensant à son amant, son bien-aimé, qui est loin d'elle, en rêvant de lui de temps à autre et en passant à lui toujours :
« J'imagine son délice
Aux détour des caresses
Me languis de caprices
D'infinis de tendresse. »
De cette belle façon, notre poétesse nous décrit son univers poétique avec beaucoup d'amour, beaucoup de rêves et beaucoup de chagrin et de bonheur aussi bien sûr.
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- Déa L'Hoest : Nue de nuits, éd Mille Poètes LLC 2007.
- H.Schultz-Hencke : Analyse des rêves, éd pbp (Payot) 1977.
- Erich Fromm : Le langage oublié, éd pbp (Payot) 1980.
- Gaston Bachelard : L'eau et les rêves, éd José Corti, 1993.
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Noureddine Mhakkak
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