La symphonie du loup de Marius Daniel Popescu
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone
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Symphonie roumaine
La Symphonie du loup ressemble à une vaste fresque roumaine, composée de multiples tableaux, de scènes du quotidien, de fragments de vie pris sur le vif et d'autant de destins pour former plusieurs histoires s'imbriquant dans un même récit. Episodes de taille variable, tantôt longs, tantôt très courts, accordant à chaque mot la puissance et le sens qu'il mérite... tout cela forme un ensemble riche, hétéroclite et bigarré à souhait, se promenant le long d'un fil conducteur qui emporte le lecteur du passé au présent, dans le futur aussi car c'est avec les guerres d'hier et d'aujourd'hui que se construit demain, et de bataille, il en sera question dans ce beau récit de Marius Daniel Popescu.
N'oublions pas que nous sommes dans la Roumanie de la dictature, à l'heure où un fils apprend le décès de son père et revit tout un pan d'histoire par la voix de son grand-père. Voix puissante, exprimant la souffrance et le désarroi, un brin de haine aussi face à la folie meurtrière des hommes.
Popescu assène, raconte, trace et dépose sans fin les mots d'un combat, d'un chagrin et d'une lutte, exprimés via une écriture agréable, très stylée, dense et vive.
Un roman qui ne laisse pas indifférent en raison notamment de tout le vécu qu'il transporte et toutes les questions qu'il fait naître à propos de la vie, du destin, de l'espoir et de la désillusion. Une belle découverte grâce aux Editions Corti!
Les éditions
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La symphonie du loup [Texte imprimé] Marius Daniel Popescu
de Popescu, Marius Daniel
J. Corti
ISBN : 9782714309549 ; 22,30 € ; 06/09/2007 ; 1 vol. (399 p.) p. ; Broché
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Les critiques éclairs (2)
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Entre Suisse et Roumanie
Critique de Paofaia (Moorea, Inscrite le 14 mai 2010, - ans) - 2 novembre 2013
Pratiquement tout ce gros et touffu "roman" est écrit à la deuxième personne du singulier, tu, tu, tu, mais ce n'est pas toujours la même personne qui parle. Quelquefois c'est le grand-père , quatre-vingt-dix-huit ans. Il s’adresse ici à son petit- fils exilé en Suisse, faisant resurgir le « pays de là-bas », cette Roumanie de Ceaucescu – dont le nom ne sera jamais prononcé. Le pays du "Parti unique". Et quelquefois c'est le petit fils lui, même, des années plus tard, qui raconte sa vie, en Suisse , avec sa femme et ses filles. Et son métier de colleur d'affiches.
C'est bien sûr sans doute assez autobiographique..
Cette succession de retours en arrière , mais avec toujours la même forme grammaticale rend ce récit très difficile à lire par moments, et il a fallu que je m'accroche.
Mais il y a des scènes si grandioses, en particulier le début, celle de l'enterrement du père au pays du Parti unique dans lequel certains mots ne "devraient pas exister" , ou celle d'un trajet en train suspendu à l'extérieur de la porte pendant des heures, que j'ai trouvé, moi aussi que , même s'il y a des moments très longs, cet écrivain dans sa façon de décrire les faits d'un quotidien actuel et passé , était vraiment à découvrir...
Sur le site de l'éditeur( Corti), un entretien avec l'auteur:
http://jose-corti.fr/titresfrancais/…
Un roman dur, tendre et profondément humain
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 2 novembre 2013
L'auteur joue sensiblement avec le rythme de ce roman. Les épisodes très courts succèdent à des épisodes longuement développés. L'auteur tisse des scènes ancrées dans la banalité ( jeux de ses filles, certains dialogues ... ) avec des scènes marquantes, voire inoubliables ( scène avec un cheval, enterrement, le personnage d'Argenté ... ). Il y a un vrai travail sur le rythme, même si l'on a parfois l'impression que l'auteur ne fait que compiler des souvenirs, à tort.
C'est la Roumanie sous Ceausescu qui est dépeinte et qui fait froid dans le dos. Derrières ces individus liés par le sang, c'est tout un peuple qui est dessiné ici. Marius Daniel Popescu parle de son monde et des hommes avec sincérité, sans embarras inutile ( découverte de la sexualité, lien avec des membres de sa famille, la saleté ... ). L'on ressent l'humanité de cet auteur quand il évoque ses personnages, sans doute des êtres qu'il a connus.
C'est un beau roman que nous offre Marius Daniel Popescu, un roman qui n'est pas linéaire, qui demande de s'immerger dans cette symphonie en se laissant porter par ce rythme.
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