La Noce du poète de Antonio Skármeta

La Noce du poète de Antonio Skármeta
( La boda del poeta)

Catégorie(s) : Littérature => Sud-américaine

Critiqué par Jules, le 7 octobre 2001 (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (42 042ème position).
Visites : 5 142  (depuis Novembre 2007)

Prix Médicis étranger 2001: Vivant, paillard, passionnant... Un très bon moment

Nous sommes un peu avant la guerre de 14/18, sur la minuscule île Malice dépendant de l'Empire autrichien. Les « Malicieux » forment, pour le moins, une population bien particulière ! L'île est sur l'Adriatique, à trois heures de bateau de Venise.
Malgré leur isolement et les mariages consanguins qui en découlent, les Malicieux produisent des jeunes femmes d'une beauté exceptionnelle. La population, aussi bien mâle que femelle, possède en outre un tempérament de feux et ce n’est pas sans difficultés que les jeunes filles arrivent vierges au mariage !
Au début du récit, la plus belle des plus belles, Marta Matarasso, se prépare à épouser Stamos Marinakis,
le très riche propriétaire du grand magasin « L'Européen » Il est d'ailleurs le seul homme riche de l'île, vu que les autres, en guise d’économies « ne savent amasser que des pellicules dans leurs cheveux et des mycoses à leurs pieds. » Mais voilà, Marta décèdera au lendemain de ses noces, son mari se suicidera et leurs ombres hanteront ce roman. Que s’est-il passé ?.
Dix ans plus tard, Jéronimo Frank, riche fils d'un banquier autrichien, rachète « L'Européen » et s'installe dans l'île. Mais l'époque est troublée. L’Autriche a besoin de soldats et envoie un petit contingent sur l'île pour en engager de force, ou tuer, ceux qui refuseraient…Quant à Frank, a son tour, il veut épouser la plus belle fille de l’île, Alia Emar. Mais, y aurait-il, oui ou non, une sombre malédiction qui planerait sur ce mariage ? Jéronimo aussi est riche et propriétaire de « L'Européen » comme Stavros dix ans plus tôt.
Un roman plein de vie, de rebondissements et de folies ! Il y a beaucoup d'humour dans ce livre et la description du peuple malicieux est toujours des plus savoureuses ! A plusieurs reprises, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Rabelais. Cela, surtout, quand on nous décrit la danse locale par excellence, la « turumba », ou « turumpetta ». Il est évident qu'elle ne peut que mener à l’orgie la plus champêtre et antique ! Les femmes voient leurs blouses bien vite ouvertes, leurs seins à l'air et les tétons sucés. Elles lèvent leurs jupes jusqu'à dévoiler leur culotte, si elles en ont une, et ne manquent pas de mettre la main à la braguette des mâles, afin de soulager la pression qui envahit ceux-ci ainsi qu’elles-mêmes…
Et le bon curé de dire que tout cela ne peut pas faire grand tort, puisqu’il en sortira beaucoup de repentance et de prières le lendemain !… A vous faire enrager de ne pas habiter sur l’île Malice !.
Alia Emar est aussi follement amoureuse d'Esteban Coppetta que lui-même ne l’est d’elle. Mais je vous laisse à cette histoire pleine de mouvement et de passion !

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Malice et yeux bleus

7 étoiles

Critique de D'Artagnan (Tournai, Inscrite le 24 octobre 2001, 61 ans) - 8 février 2002

Moi aussi, cher Jules, j'ai bien aimé ce roman, pour l'atmosphère d'insurrection qui règne en permanence dans le cœur des Malicieux et des Malicieuses... pour la galerie de personnages succulents qu'il nous dépeint... pour cette construction en double (les deux histoires d'amour semblables à des années de distance, les deux frères Coppeta, le frère et la sœur Franck...) et pour l'humour irrésistible d'Antonio Skarmeta. Un bon moment à passer en perspective !

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