Le vicomte pourfendu de Italo Calvino
(Il visconte dimezzato)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone , Littérature => Fantasy, Horreur, SF et Fantastique
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Un conte à la Voltaire
Le vicomte Médard de Terralba, un chevalier génois, voit son corps séparé en deux moitiés après qu'un boulet de canon l'eut transpercé, lors d'une bataille.
Et ces deux parties du corps continuent cependant à vivre
- après avoir été longuement soignée s- mais dont les caractéristiques sont complètement opposées: en effet, la partie gauche prodigue le bien (c'est "le Bon") et la partie droite, elle, bien sûr, incarne le Mal. Et ces deux corps vont égayer et tourmenter (ou consoler )la petite vie tranquille du vicomté. La mauvais comte, "L'Infortuné", terrorise sa population en exécutant de nombreuses personnes, en incendiant sans raisons des maisons etc. Puis, peu après arrive l'autre comte, Le Bon, qui lui, humblement, va prêcher la morale chez les lépreux de Préchampignon qui s'adonnaient à la luxure et la volupté, surveiller la conduite des huguenots, aider les indigents. Puis, le mauvais comte tombe amoureuse de Pamela, une bergère... Le dénouement, heureux, mais néanmoins complètement invraisemblable, montre bien que ce court récit est un conte à la Voltaire, en effet, on ne peut s'empêcher de penser à Zadig et à Candide lorsque l'on lit les tribulations des "deux Comtes".
Livre facile à lire, où l'alacrité rejoint parfois le cynisme et l'ironie. La morale est que le Bien et le Mal sont en chaque partie de nous, et que cette dichotomie des sentiments et caractéristiques composent l'homme entièrement , ce qui n'empêche pas qu'il faille rechercher à donner au Bien un ascendant sur le Mal.
Les éditions
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Le Vicomte pourfendu [Texte imprimé], roman Italo Calvino traduit de l'italien par Juliette Bertrand
de Calvino, Italo Bertrand, Juliette (Traducteur)
le Livre de poche / Le Livre de poche.
ISBN : 9782253029854 ; 14,99 € ; 05/05/1982 ; 122 p. ; Poche -
Le vicomte pourfendu [Texte imprimé], roman Italo Calvino trad. de l'italien par Juliette Bertrand
de Calvino, Italo Bertrand, Juliette (Traducteur)
Albin Michel / Les Grandes traductions.
ISBN : 9782226089199 ; 2,78 € ; 02/01/1997 ; 160 p. ; Broché -
Le vicomte pourfendu [Texte imprimé] Italo Calvino présentation, notes, questions et après-texte établis par Nathalie Lebailly, Matthieu Gamard... traduit de l'italien par Juliette Bertrand
de Calvino, Italo Lebailly, Nathalie (Editeur scientifique) Gamard, Matthieu (Editeur scientifique) Bertrand, Juliette (Traducteur)
Magnard / Classiques & contemporains (Paris).
ISBN : 9782210754751 ; 5,20 € ; 12/12/2005 ; 158 p. ; Poche
Les livres liés
- Le vicomte pourfendu
- Le baron perché
- Le chevalier inexistant
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Les critiques éclairs (11)
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Un joli conte philosophique
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 1 octobre 2019
Le bien et le mal détiennent des valeurs qui se font écho et donnent du sens à celles de l'autre, ce qui vaudrait en matière théologique. Ce conte philosophique est conçu pour être lu facilement et inviter à réfléchir sur des questions fondamentales, ce qui est loin d'être vain. Il m'a bien plu, même si la forme reste probablement un tantinet simpliste.
Un homme partagé
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 21 mars 2018
A la fois conte fantastique et moral, cette agréable histoire fait souvent sourire, interroge parfois sur la nature humaine, offre un bon moment de lecture.
Amusant et faisant aussi réfléchir
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 16 août 2014
Ca se lit très facilement (d'autant plus que Calvino possède un style fluide et plein d'humour), c'est très inspiré par Voltaire notamment, et c'est vraiment une histoire originale. Un peu farfelue, c'est vrai, mais originale. Peut-être pas le meilleur de la trilogie, mais c'est à lire, et j'ai vraiment aimé !
Le yin et le yang
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 16 mai 2014
Dans ce petit opuscule, Calvino nous propose un conte philosophique, fantastique, burlesque, drôle, inventif par lequel il voudrait nous convaincre que le bien et le mal sont indissociables et que chacun a besoin de ces deux composantes pour être complet et pouvoir vivre en harmonie au sein d’une société organisée. Car, si le bien et le mal s’opposent, la lutte sera sans fin, le bien devant recourir au mal pour vaincre son ennemi et imposer sa loi. Ce propos montre toutes les limites de l’humanité devant les excès commis par ceux qui recourent systématiquement au mal pour imposer leur loi car faire bien c’est déjà souvent faire le mal en éliminant ceux qui ont recours à la violence, à la cruauté, au vice, à la fourberie, … Avec ce texte écrit peu après la deuxième guerre mondiale, Italo Calvino semble nous inviter à veiller aux jugements que nous pourrions porter après les incroyables exactions commises au cours de ce conflit et peut-être même poser la question si difficile à formuler : fallait-il larguer la bombe finale pour vaincre le mal ? Et même aller plus loin encore : avons-nous vaincu le mal en lançant cette bombe ? Et finalement la violence peut-elle justifier le recours à la violence ?
Juste quelques lignes burlesques pour rire et amuser mais aussi pour formuler des questions douloureuses auxquelles il est tellement difficile d’apporter des réponses. Sachons mesure garder et considérer les limites des possibilités humaines. L’homme ne peut pas tout, il doit aussi apprendre à accepter
Le bien et le mal!
Critique de Manu2793 (Voiron, Inscrit le 15 novembre 2010, 37 ans) - 13 décembre 2012
Un excellent conte philosophique
Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 25 juin 2012
Ce conte philosophique fait partie avec « Le baron perché » et « Le Chevalier inexistant » de la trilogie « Nos ancêtres ». Magnifiquement écrite, cette histoire totalement improbable permet à Calvino de poser le problème du mal et surtout celui de la dualité toujours active en chacun de nous. Un livre qui fait réfléchir à l'aide d'une petite histoire légère et amusante en apparence. Et bien plus profonde en réalité. « Le Vicomte pourfendu » est également un des réquisitoires les plus convaincants sur l'absurdité de la guerre. Une sorte de démonstration par l'absurde. Spirituel, humoristique et plein de trouvailles poétiques, ce livre est à classer parmi les plus grands textes de la littérature italienne du XXème siècle.
Une fable moderne sur le bien et le mal
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 26 février 2012
Les villageois sont donc confrontés à la part négative du vicomte qui se montre violente, exécrable et détestable. A l'inverse la part positive est bienveillante, généreuse et même trop gentille. A cet être divisé s'ajoutent des lieux et des individus propres à l'univers du conte : le vieil Aiulpho passionné par les oiseaux qui vit dans une volière, le docteur Trelawney qui essaie de capturer des feux follets, Préchampignon lieu où sont exilés les lépreux pour mourir .... Les épisodes s'enchaînent rapidement, les personnages originaux ne peuvent que séduire le lecteur qui est invité aussi à y voir une critique des hommes.
"Le Vicomte pourfendu" est un roman rédigé à la manière des apologues de Voltaire dans lequel on ne s'ennuie pas une seconde. Le lecteur est invité à prendre conscience que l'homme abrite en lui-même le bien et le mal. Contrairement aux idées reçues, le bien poussé à l'extrême devient le mal et inversement.
La dualité
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 14 novembre 2011
Le corps d’un vicomte fendu en deux lors d’une bataille, les deux moitiés vivront dès lors séparément. L’une bien, l’autre mal, mais toutes deux aussi redoutables.
Une belle petite fable sur l’universel thème de la dualité de l’homme. Naïve, simpliste parfois, mais intéressante.
2 x 1/2 > 1
Critique de Kinbote (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans) - 5 août 2005
C’est l’idée que les choses élémentaires sont plus belles et plus pures que les agrégats de matière, que défend ici la moitié vicieuse du vicomte pourfendu. Leurre de l’ « élémentiel » : toute entité vivante est forcément impure, de sang mêlé, ni bonne ni mauvaise. Mais il faut avoir été mis en pièces (moralement s’entend), bon ou mauvais totalement, avoir fait l’expérience de ce broiement pour en tirer leçon.
« C’est ainsi que mon oncle Médard redevint un homme entier, ni méchant ni bon, mélangé de bonté et de méchanceté, c’est-à-dire un être ne différant pas, en apparence, de ce qu’il avait été avant d’être pourfendu. Mais il avait l’expérience de l’une et de l’autre moitié ressoudées : aussi devait-il être sage. »
Cette voix, c’est celle du neveu de l’oncle découpé en deux, qui apporte une note naïve à ce récit narré par un écrivain de 28 ans et qui dispense une belle leçon de vie.
Un conte philosophique
Critique de Le petit K.V.Q. (Paris, Inscrit le 8 juillet 2004, 31 ans) - 26 août 2004
Kim
Le bien pourrait-il exister sans le mal?
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 9 septembre 2003
Le vicomte Médard de Terralba se souviendra longtemps de sa première bataille !
Son corps est coupe en deux par un boulet de canon !
Et les deux moitiés vont survivre indépendamment !
La première à revenir au village dont il est le seigneur est la partie droite, celle qui va répandre la terreur partout où elle passe, incendiant, mutilant, tuant.
La partie gauche rentre au bercail peu après et s'évertue, elle, à faire le bien !
Les sujets de Médard ne supportent pas mieux ce « saint » qui remet trop d’ordre dans leurs moeurs.
Comment cela finira-t-il ?…
Savoureux, vif, naïf sur la fin, ce conte nous concerne tous : le bon côtoie le mal en chacun de nous.
D’autre part, il ne sert à rien de se couper d'une partie de soi ; être d’accord avec soi-même est essentiel pour l’épanouissement de l’humain.
C'est du moins la « morale » que j’ai décelée dans cette histoire.
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