The Motel Life de Willy Vlautin

The Motel Life de Willy Vlautin

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Grass, le 2 février 2008 (montréal, Inscrit le 29 août 2004, 46 ans)
La note : 9 étoiles
Visites : 3 489 

Fils spirituel de Carver

Jamais je n’aurais entendu parler de Willy Vlautin si on ne m’avait mis par hasard ce livre entre les mains. Le hasard, parfois, fait très bien les choses, puisque j’ai découvert non seulement un superbe écrivain, mais aussi un excellent groupe de musique. Vlautin est leader du groupe Richmond Fontaine, qui fait dans le country poussiéreux et évasif, groupe qui plaira certainement aux fans de Calexico et des nombreux autres groupes qui empruntèrent cette voie. Les chansons de Richmond Fontaine sont autant de petites histoires pas toujours joyeuses sur la vie de gens ordinaires aux destins souvent tragiques.

Ce premier roman de l’auteur-compositeur exploite la même veine avec, bien sûr, plus de développement. The Motel Life raconte l’histoire de deux frères, Frank et Jerry Lee Flannigan, qui vivent de leur mieux depuis la mort de leur mère. Tous deux dans la jeune vingtaine, il sont laissé tomber l’école et habitent chacun l’une des innombrable chambre de motel que compte la ville de Reno, Nevada.

Frank, le plus jeune, est un soir saoûl et seul dans sa chambre à contempler la fenêtre cassée par un oiseau qui vient de s’y écraser. Entre en pleurs Jerry Lee, qui lui apprend qu’il vient de frapper en voiture un jeune qui roulait à vélo dans la tempête de neige. Le jeune a mis peu de temps à mourir, et Jerry Lee l’a embarqué et ne sait quoi en faire. Les deux frères iront porter le cadavre dans la cour de l’hôpital pour ensuite faire la pire chose qu’ils auraient pu faire, prendre la fuite.

The Motel Life est loin d’être un roman d’action. Son narrateur, Frank Flannigan, est d’un tempérament plutôt passif. Non pas qu’il s’apparent à un légume, mais c’est plutôt que Frank est un homme de peu de mots. Les discussions entre les deux frères sont plutôt brèves et réservées. Mais là où Frank Flannigan prend toute sa verve, c’est lorsque son frère lui demande de lui raconter un histoire, souvent parce qu’ils sont saoûls et que Jerry Lee est incapable de s’endormir dans ces cas-là. Aussi bien dire tout le temps.

Et Frank de se lancer sans hésiter dans des histoires renversantes dans lesquelles son frère aîné embarque en toute naïveté, remerciant son frère à la fin pour l’avoir aussi bien diverti.

Ces nombreuses histoires qui habitent The Motel Life sont sans aucun doute passionnantes et fort divertissantes, mais elles sont aussi le seul défaut que j’ai trouvé à ce livre, pour leur faculté à ralentir une histoire déjà lente au départ. The Motel Life est un roman bref et retenu où les actions sont rares, mais quand même prenantes. Il s’agit de la seule excentricité qu’on y trouve, et en ce qui me concerne, c’est déjà tout pardonné. Vlautin écrit vrai et simple. Les nombreuses comparaisons à Raymond Carver qui lui ont été attribuées sont tout à fait méritées. Dans l’entrevue jointe en annexe au roman, Vlautin explique que sa découverte de Carver a changé sa conception de l’écriture. Que pour la première fois, il ressentait une réelle proximité avec un auteur, plutôt que de le sentir loin et intouchable, comme Faulkner, Hemingway ou Bukowski. Et c’est exactement ce que je me suis dit lorsque j’ai lu Carver. C’est réconfortant de lire un auteur avec qui on a la certitude qu’on s’entendrait bien.

Northline, le second roman de Vlautin, est prévu pour février.

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