Beau rôle de Nicolas Fargues
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Rafraîchissant et politiquement correct
Antoine, le personnage principal, est un acteur français, noir, fraichement quadragénaire. Assez connu, il est rétif aux films franco-français. Ce roman retrace comment il vit sa notoriété et ses relations, tant amicales et sentimentales. Il répond à la question "Comment être un beau gosse noir connu et plus si jeune".
L'ouvrage est rafraichissant par les références qu'il donne, ce qui le rend un peu "people", mais qui risque de vite le dater. S'il n'y a rien de trop osé dans ce livre, il rappelle, de manière bien écrite et enjouée, comment réagir au temps qui passe et au regard de l'autre quand on est porteur d'une minorité visible. S'il est consensuel, il n'en est pas moins agréable.
Je me suis demandé quelle était la part d'auto-considération de l'auteur. Il a au moins de quoi traiter son thème : il a longtemps vécu à Madagascar, est lui-même jeune quadra et assez beau mec : le héros principal est-il ce qu'il aurait aimé être ? S'y est-il identifié pour mieux le décrire ? Je n'ai évidemment pas de réponse à ces questions, et il ne réside, dans ces lignes, aucun esprit dépréciateur.
Les éditions
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Beau rôle [Texte imprimé], roman Nicolas Fargues
de Fargues, Nicolas
P.O.L.
ISBN : 9782846822244 ; 2,90 € ; 03/01/2008 ; 288 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (3)
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Un bon début mais on s'enlise aux Concordines
Critique de Pierre Ier de Serbie (, Inscrit le 9 janvier 2014, 50 ans) - 3 novembre 2014
Mais après un début intéressant comme le le dîner chez Melikian, une ancienne connaissance du collège, le voyage aux Iles Concordines (sorte d'Antilles rêvées) dans sa famille est plutôt ennuyant. La torpeur des Tropiques ?
Fargues retrouve de belles formules en décrivant la Russie poutinienne et le Saint Petersburg moderne mais l'aventure des Concordines a cassé le rythme du roman.
Dommage car Fargues a du style.
Noirs et Blancs ne sont pas ressemblants
Critique de Bertrand-môgendre (ici et là, Inscrit le 9 mars 2006, 69 ans) - 9 avril 2008
Alors que l'un est devenu comédien de série à succès, il discrédite, arguments à l'appui, le cinéma français.
L'intention première vire au pugilat, aux procès d'intention, bafouant la retenue due aux élégances de la conversation de gens bien élevés.
Nicolas Fargues utilise ses personnages pour déprécier la qualité des acteurs, des metteurs en scène, des réalisateurs français. Parfois, je rejoins certaines de ses idées concernant la manière de filmer non américaine des réalisateurs, comme Alejandro Gonzalez Inarritu (hormis Babel). Beaucoup de références à de bons films.
Même si le rôle du personnage d'Antoine est costumé, de fait, pour jouer le destructeur de service, je retiens, malgré tout, l'utilisation mesquine de l'écrivain pour rendre des comptes par roman interposé.
Le livre est aussi un prétexte pour soulever les problèmes de la jeunesse aux prises avec les nouvelles technologies, le malaise de l'enseignement, la planète en péril, le réchauffement climatique, l'immigration...
En fait, je n'avais pas envie de trouver dans ce livre ce genre d'avancées revendicatrices portées par un professeur et son ami d'enfance devenu comédien, frisant la petite notoriété.
Son côté polémiste revient en cours de texte, comme redondance, pour défendre la position des hommes de couleur, français.
Le Héros Antoine est face à une perpétuelle mise en abyme de sa condition de privilégié par rapport au vécu de ses concitoyens, aux conditions de ces “Noirs” omnibulés par la magnificence de l'Europe, attirés comme moustiques à la lumière des néons, la nuit.
Il recadre, mesure, tempère, décrypte, décante les intérêts des “Blancs contre les Noirs ”, pose sur la balance le pour et le contre.
Fargues s'attribue un beau rôle de composition rapportant avec soin, le malaise vécu par un “Noir” (comme il dit) pris dans la tourmente d'une société de privilégiés.
Les références à longueur de pages m'ennuient.
Il se pose trop de questions, le “bounty, noir dehors, blanc dedans ”
Fargues marque trop les différences existantes entre l'éducation des “gens de couleur ” en France, (pays décidément plus tolérant que leur pays d'origine) “et les enfants de visages clairs, de cheveux filiformes et d'yeux clairs où chacun affiche cette assurance d'être naturellement doté des attributs physiques les plus enviables de la race humaine où chacun tire, sans le savoir, sa force et sa confiance en lui, de cette conviction-là ”
Une belle tirade sur l'humanisme naturel déployé par ses frères de sang, avec à la bouche ce regret perpétuel pour certains, d'avoir choisi la voie de l'Europe, celle-là même qui les tient à la gorge, uniquement pourvus d'un billet de non-retour.
J'apprécie peu le procédé, qui m'empêche de commenter la qualité d'écriture.
Etat d'âme d'un acteur
Critique de Dudule (Orléans, Inscrite le 11 mars 2005, - ans) - 8 février 2008
Suite à son succès, Antoine est invité à dîner chez un ancien camarade de collège, devenu prof, c’est très certainement le moment le plus remarquable de cette partie du à son monologue sur les films de Soderbergh.
On apprend aussi que sa petite amie espagnole, Elvira, vient de le quitter, il a beaucoup de mal à s’en remettre.
Un fait très important, il est métis, cela nous est révélé tardivement.
Dans la seconde partie, il est au Concordine, île imaginaire des Caraïbes, dont il ne tarit pas d’éloges sur la beauté de la nature, l’accueil chaleureux des habitants. Il y retrouve son père, ses demi-frères. Il est invité à une émission de radio, et la aussi il tient un discours réaliste sur l’immigration, l’hypocrisie du monde blanc, que l’on envie pourtant.
Dans la dernière partie, suite à un appel téléphonique d’Aliènor Champlain, une actrice célébrissime à qui il a donné une réplique lors d’un casting. Aliènor se trouve à St Pétersbourg, elle lui demande de venir la rejoindre.
Beaucoup de références cinématographiques, pesantes par moment. Une critique sur le milieu branché, très parisien. Un discours sans profondeur sur le racisme au quotidien, le fait d’être métis et de ne pas trouver sa place même au sein de sa famille.
Je n’ai pas pris vraiment de plaisir dans cette lecture.
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