Hystero de Hélène Bard

Hystero de Hélène Bard

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Calepin, le 24 décembre 2007 (Québec, Inscrit le 11 décembre 2006, 43 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (50 731ème position).
Visites : 4 029 

Toucher à un certain universel

Hystéro est une histoire de désir, de séduction, d'une obsession au féminin. La rencontre d'Élisabeth et de Gabriel, deux êtres attirés l'un à l'autre, mais repoussés par les non-dits et les idéaux qui font mal.

Hystéro est un roman que l'on pourrait classer "pour femme seulement". C'est ce que l'on pourrait se dire avant de l'avoir lu. Porté par une écriture acérée et imagée d'une rare qualité, les mots tombent les uns après les autres jusque dans nos tréfonds, sans enrobage ni dentelle. L'auteure brode son récit coup-de-poing de phrases courtes, lancinantes, qui collent à cette obsession, cette douleur de femme qui vient du ventre et qui nous est si facilement transmise. Féminin, mais pas féministe. C'est peut-être d'ailleurs pour cette raison que j'y ai trouvé mon compte. Rien de fleur bleue ni convenu : seule la dure réalité d'un amour, d'un désir qui ne se consomme pas et qui fini par gruger notre vitalité.

Bien qu'Hélène Bard ait choisi de répéter certains passages qui évoquent l'obsession d'Élisabeth, cela paraît un peu redondant. Mais ne pas l'avoir fait n'aurait pas donné un texte aussi fort. À lire, pour ceux qui aiment le vrai, même si ça peut faire mal.

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Dépendance affective

4 étoiles

Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 22 mai 2013

Je l'aimais je l'aimais
Je savais que jamais
Jamais je ne pourrais
L'oublier tout à fait
Et je réalisais
Que je l'aimais je l'aimais
Je l'aimais je l'aimais

La chanson de France Gall résume parfaitement Hystéro d’Hélène Bard, un roman qui traduit la conception de l’amour chez les adolescents. Ce n’est pas l’être aimé qui compte, mais les frissons éprouvés. D’ailleurs, c’est à quatre ans que l’héroïne s’est familiarisée avec les plaisirs charnels en perçant son hymen par inadvertance avec un bâton de pop sicle. Ce fut le début d’une recherche effrénée de sensations hypodermiques, responsables finalement de la dépendance affective qui a ruiné sa vie.

Dans le cadre de la ville de Baie-Saint-Paul, Élisabeth s’entiche d’un élève de son école. Elle voudrait être à lui pour toujours. Comme tous les adolescents normaux, Gabriel est aussi niaiseux (niais) avec les filles que Matthieu Simard dans Échecs amoureux et autres niaiseries. Devant une attitude qui ressemble à du rejet, l’héroïne noue une relation amoureuse avec un macho qui la rendra malheureuse. Il s’agit en fait d’une névrose résultant d’une conception maladive de l’amour.

Ce roman à l’écriture syncopée ressemble à du slam caractéristique de la provocation typique des jeunes auteurs. À l’instar « d’une chienne qui cherche son biscuit », l’héroïne veut « remplir son trou avec une queue dans son corps ». Les jérémiades redondantes et les envolées lyriques qui expriment cet amour maladif m’a déplu sans compter le « tu » qui s’adresse uniquement aux personnages de son roman.

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