L'obéissance de François Sureau
Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques
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l'obéissance à la guillotine en Belgique ?
Non ce n’est pas un essai sur cette vertu, pas vraiment un roman non plus puisque la forme procède plutôt de comptes-rendus, de lettres, de journal intime quoique… roman quand même mais basé sur un fait réel : une exécution à la guillotine d’un soldat belge condamné à mort par la justice belge mais à réaliser par le bourreau de Paris à Furnes en territoire occupé par l’armée allemande en 1918.
En 1918, un soldat belge a assassiné la mère et la fille de la maison où il était hébergé. La justice belge le condamne à mort. Pour l’exemple, il doit être exécuté et le roi se tourne vers la France où le bourreau de Paris est chargé d’exécuter la sentence, de guillotiner le condamné. Mais rien n’est simple : le condamné est emprisonné à Furnes sous occupation allemande. Un sauf-conduit permet au bourreau et à sa petite escorte de traverser les lignes avec la guillotine ! Mais il reste les dangers de bombardements, la bonne ou mauvaise volonté des soldats allemands, les réticences du bourreau à quitter Paris, les atermoiements de la demande de grâce…
Tout au long du roman, l’on retrouve aussi des cas de conscience : obéir aux ordres ou pas, mais également les points de vue contrastés entre civils et militaires.
Ce livre est à nul autre pareil ! Si le récit est linéaire, il progresse au gré de lettres et récits selon la psychologie bien particulière de chaque personnage : magistrat, lieutenant de Légion Etrangère, chef de cabinet du Ministre, soldats, bourreau…
Les éditions
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L'obéissance [Texte imprimé] François Sureau
de Sureau, François
Gallimard
ISBN : 9782070781928 ; 12,10 € ; 04/01/2007 ; 160 p. ; Broché -
L'obéissance [Texte imprimé] François Sureau
de Sureau, François
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070358632 ; 7,83 € ; 23/10/2008 ; 160 p. ; Poche
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La justice doit passer
Critique de Paofaia (Moorea, Inscrite le 14 mai 2010, - ans) - 24 octobre 2013
Alors que la Première guerre mondiale vit sans le savoir ses derniers mois, de grandes batailles sanglantes à l’issue incertaine se rallument sur la ligne de front franco-allemande.
C’est le moment que choisit le roi de Belgique pour présenter à la France une bien singulière requête : lui prêter la guillotine et le bourreau de Paris, Deibler, pour assurer de manière spectaculaire l’exécution capitale d’un soldat prétendument coupable du viol et de l’assassinat de deux femmes belges.
Or l’exécution doit se dérouler à Furnes, localité situé de l’autre côté du front… Après de longues négociations, un convoi improbable va tenter de passer à travers les balles et les obus. Il y parviendra, non sans dommages, et la sinistre guillotine finira bel et bien par se dresser, au petit matin, sur la grand-place de Furnes. Mais rien ne se passera comme prévu…
Construit comme un recueil de correspondances échangées et de notes de services pondues par des fonctionnaires zélés, L’obéissance est l’étrange récit, concis, rythmé et d’un irrésistible humour noir, d’un des épisodes les plus extravagants de la Grande Guerre.
Oui, c'est l'absurde jusqu'au bout. Où l'on voit que pour tuer " légalement" un individu , les politicards vont jusqu'au bout, et il n'y aura pas qu'un mort. Mais il faut ce qu'il faut, et quelles que soient les circonstances, il faut appliquer la justice telle qu'elle est écrite, on ne discute pas. Vont partir donc la guillotine avec bourreau et aides, et une escorte militaire. Plongée dans la bêtise ordinaire avec échanges savoureux de lettres entre hauts fonctionnaires et hauts gradés, c'est vrai qu'on en rirait si ce n'était pas si triste. Et puis, chaque personnage à son tour, avec chacun son style, raconte.
Rassurez-vous, la justice est passée. Heureusement. Le condamné, qui avait combattu bravement pendant des années, ce qui l'avait un peu perturbé, n'avait plus aucune raison de vivre. Sinon, il se serait suicidé, quel désastre!!!
Petit extrait
...Je suis content qu'il ait survécu. Les meilleurs soldats meurent au début des guerres. Défilent à la fin les enfants, des embusqués, et de très rares braves que le dieu des batailles a épargnés pour qu'ils puissent admirer leurs généraux ventrus. Les généraux sont immortels.
Je suivrais ce légionnaire au feu, si j'avais encore à y suivre quelqu'un.
C'est une grande pitié d'avoir à obéir à des bureaucrates, généraux ou politiciens. Quand ont-ils découvert que l'Europe avait des frontières? Quand ils ont été nommés ministres. Les bureaux et l'intrigue auront fait autant de morts que les Boches. Oublions cela..
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