A l'abri de rien de Olivier Adam
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Tout donner
Dans la même ambiance que son précédent roman, Adam nous présente Marie, une jeune femme ordinaire, en parfaite santé. Sa petite famille est gentille et elle a accès à tous les conforts du crédit moderne. Pourtant, elle est perdue en territoire du mal de vivre, rongée par un sentiment de vide, épuisée par la simple routine du quotidien, démolie par la perte de son boulot. Pour s’oublier, elle retourne dans l’adolescence, se remémorant les jours heureux et les petits bonheurs de l’innocence.
Parfois, elle croise les « Kosovars », ces réfugiés étrangers crasseux en provenance de l’Est. Un soir de pneu crevé, l’un d’eux la sortira du pétrin. Cet événement la changera. Elle décidera de les aider, de donner son temps et son fric.
Tout comme son mari, on se demande pourquoi elle se dévoue corps et âme dans cette folie? Quelle est la cause de cette soudaine volonté altruiste? Parce qu’elle déteste sa vie ou se déteste elle-même? Elle cherche à se valoriser? Changer la société? Malheureusement, la narration reste muette à cet égard.
Fidèle à son style, l’auteur brosse un portrait glauque et triste des lotissements et ses habitants. L’échec est toujours au rendez-vous. Le dramatique se retrouve dans le moindre détail : Marie ne sort pas de la douche sans flafla. Elle s’accroche au rideau et le déchire.
De plus, son univers souffre d’un manque de nuances. Les policiers sont tous des brutes et les réfugiés, de pauvres victimes au cœur d’or. Pleurons ensemble. Le monde est tellement injuste.
Moins poétique et moins assommant que « Falaises », cet opus immersif, génère une sorte de fascination morbide. On ressent l’impuissance de cette femme naïve dans ses efforts à améliorer la condition des SDF sans papiers tout en vivant la nôtre à lire sa chute libre alors qu’elle met en danger sa vie et celle de ses enfants.
J’ai aimé. Je ne sais pas vraiment pourquoi?
(Prix France Télévisions)
Les éditions
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À l'abri de rien [Texte imprimé] Olivier Adam
de Adam, Olivier
Editions de l'Olivier
ISBN : 9782879295848 ; 18,30 € ; 23/08/2007 ; 218 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (8)
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Un peu perplexe..
Critique de Paofaia (Moorea, Inscrite le 14 mai 2010, - ans) - 28 octobre 2013
Il faisait à peine plus chaud dedans qu'à l'extérieur mais dans la hiérarchie du pire on se contente de peu, tout le monde le sait.
Oui, et là est le problème... Car le pire ici est à peine esquissé, c'est ce qui m'a gênée dans la deuxième partie.
Ca commençait très bien, je trouve qu'Olivier Adam excelle à décrire, par petites phrases, l'étouffant quotidien, l'ennui, les galeries commerciales et les difficultés financières, on sent que c'est quelque chose qu'il connait bien.
On s'aimait mais c'était planqué sous la graisse du quotidien et des emmerdes, une couche épaisse comme on en a tous.
Et pour donner un grand coup de pied dans tout ça, pour achever de détruire le peu qu'on a- et qui est pourtant si précieux, beaux portraits d'enfants aimants et d'un mari protecteur jusqu'au bout de la cellule familiale- quoi de plus déstabilisant, mais logique que d'aller s'engager entièrement- soi et les siens, qui n'ont rien demandé- dans une entreprise désespérée..
C'est effectivement un portrait d'une petite fille qui a perdu les siens, le père au bon regard mort deux ans avant la retraite, la mère à l'hospice, la soeur morte sans elle , qui devait l'accompagner dans la virée nocturne qui a mal tourné, et qui sombre.
On lui a dit, pourtant:
"tu sais, ici, ce n'est pas un centre aéré pour les femmes au foyer qui s'emmerdent. Faut savoir dans quoi tu mets les pieds "
D'emblée, on sait que les pieds, elle va les enfoncer bien profondément dans la terrifiante réalité, qu'elle ira jusqu'au bout d'elle-même, et que ça ne servira à rien, ni à elle, ni à personne.
A ne pas lire un soir de cafard...
Drame humain pour une héroïne ordinaire
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 16 juin 2013
Le style de l’auteur est abordable même s’il abuse parfois d’énumérations sans virgule mais il rend admirablement bien la détresse ressentie par les personnages.
Olivier Adam est sans aucun doute un auteur contemporain qui marque son temps et mérite d’être lu.
perdue
Critique de Gardigor (callian, Inscrit le 27 avril 2011, 47 ans) - 21 décembre 2012
Olivier Adam arrive toujours à nous accrocher dès les premières lignes; les personnages sont toujours aussi soignés.
On aimerait tendre la main à Marie comme elle le fait si bien aux clandestins malheureusement Marie est marquée par son passé par sa vie actuelle elle se crée des distances tout au long de ce roman.
un livre touchant, poignant qui ne laisse pas indifférent mais malheureusement trop court.
Marie, qu'est ce qui se passe ?
Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 24 août 2011
Cette question que pose Stéphane à Marie sa femme résume assez bien le livre.
Marie fait partie de cette multitude de gens qui vivent leur vie à côté de leurs baskets. Insatisfaite de son statut de " Middle Class ", elle exècre sa vie faite de consumérisme, de repères intangibles, la terrasse et le salon de jardin en plastique, la balançoire des gamins, la télévision, tout cela dupliqué à l'infini dans son quartier pavillonnaire. Tout le monde vit comme elle, une vie de merde en tout cas sans gloire.
Marie vient de perdre son boulot de caissière, son mari conduit les bus scolaires.
En essayant de perdre son amertume en trainant dans la ville, elle voit des réfugiés kosovars qui veulent atteindre l'Angleterre.
Marie va se démener corps et âmes pour aider ces hommes, peu de femmes et d'enfants, à vivre leurs rêves.
Elle y perdra beaucoup, peut-être cet essentiel qu'elle méprisait et comprendra que l'enfer est pavé de bonnes intentions.
Olivier Adam dont je suis un grand admirateur reste fidèle à son style direct, incisif et très contemporain, toujours désabusé et talentueux pour nous raconter des histoires assez tristes. Il fait preuve ici d'un peut trop de bons sentiments, les policiers sont méchants, très méchants et les réfugiés sont gentils, trop gentils. Il aurait pu éviter cette vision manichéenne de ce monde beaucoup plus compliqué qu'il n'y paraît.
En tout cas il nous emmène loin dans la folie de son héroïne, dans ce qui reste une zone d'ombre de nos sociétés, le statut d'hommes et de femmes étrangers, réfugiés, en stand by d'un eldorado qui trop souvent ressemble à une fin de non recevoir.
Sacrifier les siens pour sauver les autres
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 30 mai 2011
« J'avais l'impression que mes enfants étaient désormais séparés de moi par une paroi de verre. Je pourrais toujours les regarder mais plus jamais les toucher ni leur parler. J'étais devenue étrangère. J'étais passée de l'autre côté. »
Olivier Adam excelle une fois de plus dans la description d’un personnage en perte totale de repères. Ce roman terrible est pour tant touchant à la fois. Adam fait de Marie, une femme pourtant ordinaire, un personnage extraordinaire, touchant, mais aussi incompréhensible. Jamais, sa plume ne juge le comportement de ce personnage. Une femme tellement forte que chaque fois que je passe à Calais, pour rejoindre l’Angleterre, je repense à l’histoire de cette héroïne de papier.
Un livre qui m'a fait pleurer, qui m'a touchée au fond de moi
Critique de Marilyna (, Inscrite le 17 mai 2009, 30 ans) - 29 avril 2010
à lire absolument
Critique de Angelique8244 (, Inscrite le 17 novembre 2008, 41 ans) - 17 novembre 2008
Cependant, elle néglige sa famille : ses enfants sont seuls et elle hait son mari. Marie semble se perdre et la cellule familiale jusque là intacte, rassurante mais terne, vole en éclats. Autour de Marie, tout n'est que drame : elle côtoie la mort à plusieurs reprises (toujours violente), les liens qu'elle croyait éternels s'effritent, la folie est aussi présente mais apparaissant petit à petit, comme une spirale qui vous emporte. Comme la mer, qui est un personnage bien vivant, l'histoire se forme, se fracasse sur les rochers puis repart, apaisée.
un très bon livre, court (seulement 220 pages) mais que j'ai lu pratiquement d'une traite. Le rythme est tendu - au début peut être un peu dur à soutenir - mais il va à l'essentiel. La sentimentalité n'a pas sa place ici, ou alors est juste survolée, discrètement. Un sujet que je ne connaissais pas. Un personnage principal attachant, une aventure humaine terrible. Un livre remuant, vrai, sans concession.
Voyage dans la tête d’une folle
Critique de Pascale Ew. (, Inscrite le 8 septembre 2006, 57 ans) - 5 avril 2008
Le tout sur fond du problème des clandestins de Sangatte qui attendent l’occasion de passer en Angleterre.
Marie a l’air de se réveiller un peu de sa folie le jour où par hasard elle commence à s’occuper de ces étrangers qui errent dans sa ville. Pour la première fois, elle se sent utile. Mais très vite, tout dérape…
Là où le personnage me dérange et où je n’arriverai jamais à la comprendre, c’est le fait qu’elle ne s’occupe pas de ses enfants, les oublie, les délaisse… alors que paradoxalement, elle les adore.
A mon avis, un livre qui ne laisse pas indifférent, mais à ne pas lire si on est dépressif.
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tres beau roman | 1 | Francesco | 30 décembre 2007 @ 19:23 |