Alabama Song de Gilles Leroy
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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«Alabama Song», quel superbe titre, un titre durassien, pour une histoire si belle mais si triste, celle d’un couple mythique, qui a vécu follement les Années Folles, juste après la première guerre mondiale, avant de sombrer tragiquement.
Francis et Zelda Scott Fitzgerald fascinent, en tout cas, leur couple m’a toujours fascinée. C’est une fascination étrange, il me semble. Mais le talent, ou le génie comme l’on voudra, combiné à la démesure, ne rend pas la vie simple à deux personnalités hors du commun.
Gilles Leroy est allé jusqu’au bout de sa propre attirance pour le personnage de Zelda Sayre, la Belle du Sud, qui, à 18 ans, a quitté son Alabama natal pour épouser Fitz, dont elle ne savait pas grand-chose sinon qu’il lui plaisait dans son uniforme d’aviateur et qu’il voulait être un grand écrivain.
Ce livre n’est pas une biographie, c’est plutôt une autobiographie inventée. Gilles Leroy se met dans la peau de Zelda de façon incroyable, Zelda qui a passé tant d’années dans les cliniques et hôpitaux psychiatriques. On dirait qu’il s’est approprié la «folie» de Zelda, qui n’est peut-être qu’un autre nom pour la différence.
G. Leroy nous présente une jeune fille fantasque, qui aime choquer la bourgeoisie si collet monté du Grand Sud des Etats-Unis, elle, la fille (le sixième et dernier enfant) d’un notable de Montgomery et d’une femme ordinaire. Puis, il nous décrit une jeune femme qui ne sait plus trop si elle aime ou pas cet homme qui est dans la lumière mais dont elle connaît toutes les faiblesses, notamment son besoin de célébrité et de reconnaissance, une forme de vengeance contre le passé.
Et surtout G. Leroy raconte la tragédie d’une femme qui tente de s’exprimer par la danse, la peinture, l’écriture, mais que son mari renvoie sans cesse à son rôle de « femme de… ».
Les fans de Monsieur seront outrés tant l’auteur fait de Scott un personnage peu intéressant, jaloux du charisme et des frasques de son épouse et quasiment veule dans ses relations avec le monde artistique. Scott aurait même recopié des textes volés à Zelda. Mais là, il faudrait demander à l’auteur où se situe la frontière entre fiction et réalité.
En l’occurrence, l’histoire importe beaucoup moins que la flamboyance du style de Gilles Leroy. Il pourrait bien nous entraîner dans n’importe quelle histoire, on le croirait, tant il caracole, fonce, s’arrête un peu pour nous laisser respirer et s’emballe à nouveau.
Ce livre est en effet un grand chant à l’Alabama, Etat du Sud le plus profond. Mais c’est surtout un grand chant pour Zelda, sa terrible vie, sa terrible destinée.
Il faudrait faire d’innombrables citations pour donner une idée de ce style qui m’a personnellement éblouie. J’ai finalement choisi la description des arènes de Barcelone :
« Ces hommes en noir comme une assemblée de croque-morts, leurs grosses femmes en noir, voix de bêtes égorgées sous le chapeau de paille, leurs enfants dégoûtants, excités à la vue du sang.
Et le sang ne manqua pas…Je revois la foule endimanchée, parfumée, quelques reliefs de tortilla éparpillés sur les chemises blanches et les corsages noirs. Je revois la parade ; la fanfare, je l’entends ; et la clameur ; je revois le cheval candide, allant son trot léger, presque magique sous le lourd caparaçon vermeil, et je me souviens d’avoir peiné avec lui, d’avoir prié pour lui, un soleil de mort éblouissait la place en ricochant sur l’apparat grotesque (l’armure grinçante du cheval, oui, et les boléros vert et or des cavaliers) et c’est tout juste si je revois la tête noire aux naseaux écumants incliner ses cornes sous le ventre du cheval puis, l’ayant embroché, soulever telle une chiffe cette poupée de mille kilos de muscles et de dorures. »
Difficile d’écrire grand-chose de plus qui ne soit vain, quand on a lu ce livre.
Un magnifique Prix Goncourt à mon humble avis !
Les éditions
-
Alabama song [Texte imprimé], roman Gilles Leroy
de Leroy, Gilles
Mercure de France
ISBN : 9782715226456 ; 10,80 € ; 23/08/2007 ; 192 p. ; Broché -
Alabama song [Texte imprimé] Gilles Leroy
de Leroy, Gilles
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070359844 ; 7,50 € ; 26/02/2009 ; 218 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (28)
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Tragique déni de talent
Critique de Millepages (Bruxelles, Inscrit le 26 mai 2010, 65 ans) - 2 mars 2024
Et l’heureux élu est…..Francis Scott Fitzgerald. L’écrivain vient tout juste de publier son premier roman, très bien reçu par la critique et le public. Le couple multiplie les mondanités, voyage en Europe, donne l’illusion du bonheur parfait. Sauf qu’on en est loin. Francis prête à son épouse de poursuivre certaines relations extra-conjugales. Zelda reproche à sa moitié d’être égocentrique et de ne pas lui laisser l’occasion de s’émanciper de son rôle « d’épouse de ». Lui estime qu’elle entrave sa carrière d’écrivain en le distrayant souvent de son travail. Elle se rend compte qu’il lui pique des idées voire des passages de textes qu’elle a elle-même écrits et s’inspire d’elle pour ses ouvrages, sans qu’il n’y ait de reconnaissance. À ce moment-là, ils font penser au couple en déliquescence du film « La guerre des Rose ».
Un manque de reconnaissance qui contribuera à plonger Zelda dans la dépression puis dans les troubles psychiques plus sévères. Alcoolique depuis longtemps, Francis l’entraîne dans son vice. Climat délétère. Descente aux enfers. Avec tout de même quelques périodes de « rémission » pour chacun des deux époux. Lui parvient encore à publier l’œuvre qui le consacrera comme écrivain majeur, Gatsby le Magnifique. Elle se met en tête de devenir danseuse étoile et s’entraîne comme une forcenée. Extrêmement douée, elle s’y est malheureusement mise dix ans trop tard et elle ne parvient finalement qu’à s’esquinter prématurément le corps.
L’excès d’alcool va finir par conduire Francis à la mort. L’insuccès et le mal de vivre vont conduire Zelda à l’asile. La postérité retiendra d’elle son unique roman « Accordez-moi cette valse », de nombreuses nouvelles, ses échanges de lettres avec son mari qui alimenteront le mythe de la grandeur et de la décadence du couple.
Une femme hors norme au talent fou et au destin bouleversant !
Étoile filante
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 23 janvier 2024
Comme d'autres je n'ai pas été emporté par ce roman. Probablement pour la part prépondérante d'imaginaire qui réduit la force habituelle d'une histoire vraie et qui questionne toute la lecture sur la véracité de tel ou tel passage. Pour le parti pris également, partial, partiel et à charge. Et enfin pour le peu d'attachement pour Zelda malgré ses souffrances et sa solitude.
Zelda la Magnifique
Critique de Bookivore (MENUCOURT, Inscrit le 25 juin 2006, 42 ans) - 26 juillet 2021
Ce que l'on ignore, Leroy l'a inventé, il ne s'en cache pas du tout, et prie le lecteur de considérer "Alabama Song" comme un roman plutôt que comme une biographie.
Court, ce roman se dévore, c'est une vraie petite merveille (bien vu, les dates placées en retrait d'alinéa, pour situer l'action, le livre fonctionnant en flash-backs), à la fois drôle (surtout l'écriture) et poignante. On est dans la tête de Zelda, c'est elle qui raconte tout, sa rencontre avec celui qu'elle appelle Goofo (Fitzgerald), leur histoire d'amour, le mariage, leur vie privée qui part lentement en noisettes, les soucis personnels, les tromperies de l'un et l'autre (elle a démarré), ses problèmes de santé mentale (elle a fini sa vie, tragiquement, prématurément, dans un asile)...
La dernière partie, courte, met en scène Gilles Leroy lui-même, une sorte d'épilogue où la réalité rejoint la semi-fiction, et le présent rencontre le passé.
Prix Goncourt en 2007, apparemment décerné après presque une quinzaine de tours de vote (serré, donc), mais pour moi, un des meilleurs parmi les plus récents. Je ne donne pas la note maximale parce que c'est quand même un peu court, 210 pages en poche...
Comme pour le vin, il y a des bonnes années et de beaucoup moins bonnes pour le Goncourt.
Critique de Pacmann (Tamise, Inscrit le 2 février 2012, 59 ans) - 7 avril 2015
Alors le stéréotype d’un bouquin pour remporter un prix à cause ou grâce à une écriture forcée ?
C’est peut-être la recette mais qui ne conduit certainement pas à élever ce roman au panthéon des livres inoubliables. Je l’ai tout de même terminé en me forçant mais aussi parce que roman n’a pas l’outrecuidance d’être trop long.
Désolé pour ceux qui ont aimé ce roman, mais pour moi ce style n'est pas ma tasse de thé.
J'ai adoré!
Critique de Flo29 (, Inscrite le 7 octobre 2009, 52 ans) - 11 mai 2014
Accordons nos violences
Critique de Paofaia (Moorea, Inscrite le 14 mai 2010, - ans) - 3 décembre 2013
Chacun a utilisé l'autre pour parvenir à ses fins..
Ces deux phrases résument la sombre vie racontée et imaginée ( c'est là la force du roman de Gilles Leroy, d'avoir pu , partant d'éléments réels, tellement bien prêter vie à celle qui était déjà une héroïne de roman dans Tendre est la nuit) de Zelda Fitzgerald. De la fille du juge qui a cru que cette caractéristique pourrait lui être utile loin de son Alabama natal et de sa nourrice noire qui l'avait élevée dans une atmosphère familiale déjà complètement névrosée.
Sans arrêt, elle se trompe de vie, Zelda, elle qui voulait exister par elle même. Elle va rester la fille de et la femme de. Femme d'un grand écrivain américain, mais à quel prix? C'est une entreprise, qu'ils forment tous les deux, une entreprise qui va vite faire faillite.
Accordons nos violons lui dit un jour Scott. Et elle entend Accordons nos violences et acquiesce.
J'ai souvent pensé à Sylvia Plath, et à ses cloches de détresse... et c'est un livre qui m'a profondément émue.
Un petit extrait, après la mort de Scott, et le suicide de son frère...:
Ce que je ressens?..... à l'imaginer pourrir entre quatre planches d'acajou?... c'est de la tendresse, docteur. Une horrifique tendresse. Mais cette folie à deux, ce n'était pas de l'amour.
Rendez moi mon frère. Les hommes comme Anthony Jr ne peuvent se résoudre au rien annoncé. Le zéro s'est effacé lui-même, proprement. Ne reste du grand frère si beau et si lointain que sa légende d'enfant frondeur, aux frasques et bizarreries incessantes. Minnie ( sa mère ) la mutilante: " Ton frère ne savait quoi inventer pour se faire remarquer. Il a fini par trouver."
Rendez-moi René, l'autre frère, mon jumeau de hasard. En se suicidant au gaz, René a détruit tout son immeuble mais je ne crois pas qu'il voulait cela. Je le revois, sur le lit de Lariboisière, à l'apparition des premières taches brunes sur le thorax. " Maintenant, il faut t'en aller, il a dit, il faut t'échapper, ma petite danseuse américaine, il faut t'en aller sur les pointes. Eh! Eh! Pleure pas. Tu verras: tu seras grande un jour..." Et il a tout fait exploser. Je ne crois pas qu'en se tuant il voulait en tuer d'autres. René n'est pas comme ça. Il y avait bien trois ans qu'on n'avait plus parlé de Coconut. Tout le monde avait disparu, mort ou bien enfui. Il y avait eu tant d'alcool, tant de benzédrine et d'opium. Des neuroleptiques, ensuite, et les électrochocs. Puis cette foutue tuberculose.
Ils étaient des enfants aux yeux fous. De bons enfants, tout de même.
Les enfants rêvés de la Grande Guerre de Civilisation.
Pitié pour ceux qui ne sont pas nés avec au front l'étoile des héros!
Un livre que je n'ai pas fini...
Critique de Herru (, Inscrit le 14 mars 2013, 47 ans) - 18 mars 2013
Cette critique n'engage que moi et ne doit pas laisser penser que ce livre est médiocre.
J'ai eu vraiment du mal avec tout ces flash back... Vraiment beaucoup d'autant plus qu'ils étaient peu repérés dans le livre et il fallait parfois les deviner.
L'écriture assez lourde (ou que je juge lourde) m'a finalement découragé.
J'ai simplement apprécié la description des années 1930.
Finalement après une centaine de pages, j'ai préféré arrêter la lecture.
Les histoires d'amour finissent mal en général....
Critique de Ndeprez (, Inscrit le 22 décembre 2011, 48 ans) - 29 octobre 2012
Une belle histoire, sans vraiment de morale, si ce n'est que ces deux là étaient faits pour se rencontrer et mourir tragiquement.
Tout simplement magnifique
Critique de Dumel565 (, Inscrit le 3 mai 2009, 56 ans) - 25 mai 2011
A part quelques pages au début qui parlent de sexe et n'ont absolument rien de choquant.
Au contraire, il est plein de sensibilité, de folie et de poésie.
Enfin de la vraie littérature.
Camille Claudel
Critique de Deashelle (Tervuren, Inscrite le 22 décembre 2009, 15 ans) - 13 avril 2011
Mon roman n’est pas une biographie de Zelda Fitzgerald, l’épouse qui aurait dû marcher dans l’ombre de son écrivain de mari, prévient Gilles Leroy. La fiction habille tous les interstices de cette belle rétrospective d’un couple mythique, beau à souhait, décadent à mort. La question qu’on se pose c’est comment le sentiment amoureux lumineux du départ peut à ce point tourner à la jalousie démentielle, aux frustrations, trahisons et déceptions cuisantes qui menèrent (époque oblige !) à la subjugation totale de l’une par l’autre. Et pourtant Zelda avait de la répartie, de la ressource, du courage ! Sacrée miss Alabama, la Salamandre mythique, noir et or pouvait affronter le feu ! L’irrésistible belle du Sud, adulée de tous, mais en manque de père, ne pouvait pas devenir une icône de la ménagère soumise et parfaite que voulait l’époque. Elle réclamait sa part de « moi ». Mais à peine mariée, contre l’avis familial et pour échapper à son puritanisme, ce sera le début de la chute vertigineuse de ses rêves (orgueilleux ?) qui se terminera dans le brasier d’un hôpital psychiatrique en flammes, à 48 ans à peine.
Son besoin « d’être » était un choix positif de vie. Et ce droit lui était constamment dénié. Elle dira à un des gardiens de son âme : « Parfois l'excitation était si grande, elle bondissait dans mes veines, et je sentais les joues me cuire par un afflux de sang et de vie et de peur souterraine. Je valais quelque chose. Le cœur tambourinait à se rompre. La joie serait-elle douloureuse ? Quand je suis heureuse – si seulement il m'arrivait de l'être encore – ça fourmille dans mes jambes, j’avale trop d'air, j’étouffe, mes yeux se voilent, il faut se rendre et rideau ! Je tombe. J’aurais voulu vous le dire, docteur, mais je garde un peu de moi pour moi. »
Sa sensibilité à fleur de peau la fragilise, son passé de jeune première frondeuse et rebelle qui osa briser tous les tabous du Sud profond, la condamne. Son mari la harcèle et la séquestre. La voix qui lui est rendue avec finesse par Gilles LEROY est une réelle réhabilitation. Son mari, Scott Fitzgerald, qui conçut avec tant de brio le personnage de Gatsby le Magnifique, se plante lamentablement dans une avalanche d’égoïsme minable et dans le gouffre de sa vanité masculine incommensurable. Il ne peut que sombrer dans un état d’ébriété permanent pour masquer son désespoir. Zelda, dont les journaux intimes et les articles pour magazines ont été pillés sans vergogne par droit de cuissage, écrit en secret un roman magnifique en trois semaines, pendant son « traitement » en institution pour « schizophrénie ». Ecriture construite et lucide qui contredit des accusations de démence et immortalise les heurs de la vie maritale. Si elle se retrouvait abrutie et enfermée régulièrement, privée de ses instruments d’écrivain c’était par pure jalousie de son génie artistique…
Historiquement, on se dit que l’aliénation a mis bien du temps à être mieux traitée et que les traitements barbares - des électrochocs, aux bains glacés forcés, aux substances chimiques et aux interrogatoires musclés - étaient une arme de choix pour les maris en mal d’abus de pouvoir et ici, d’inspiration. Une Camille Claudel américaine.
On comprend que Gilles Leroy dise que ce n’est pas une biographie de Zelda Fitzgerald, tant le ton est juste, vivant et émouvant. Cela, c’est de la pure fiction : un personnage féminin en diable, qui sort d’outre-tombe et vient nous parler, à la première personne! Et qui clame qu’elle l’aime encore, son « Goofo », au-delà de la haine! La salamandre or et noir, est immortelle, disait sa mère.
Encore un Goncourt 'limite'
Critique de Ori (Kraainem, Inscrit le 27 décembre 2004, 89 ans) - 16 décembre 2010
Il est indéniable que sa lourde ascendance (nombreux suicidés parmi ses proches), sa mise au ban de la famille pour ses frasques et sa mésalliance, son alcoolisme et son épuisement physique n’ont pas peu contribué à la faire enfermer en sanatorium à l’initiative du reste d'un mari devenu son ennemi à la créativité tarie et qui est allé jusqu’à s’attribuer la paternité de certains écrits de Zelda !
En conclusion, et même si cet ouvrage est largement dépourvu d’une émotion communicative, Gilles Leroy nous a parfaitement bien restitué cette folle ambiance d’une high society déjantée.
Pauvre petite fille riche...
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 24 octobre 2010
Même si l'auteur parvient - de temps en temps - à faire passer l'intensité des sentiments et nous faire entrevoir la personnalité multiple et l'hypersensibilité de cette femme ; il manque quelque chose...
A mon humble avis , ce n'est pas un grand roman.
Zelda s' épanche sur ses malheurs , elle est incomprise , spoliée dans son amour et son intelligence.
Je veux bien mais c'est mince pour faire un belle histoire !
Les déboires d'une petite fille riche.......ça ne fait pas une grande oeuvre.
Une fois n'est pas coutume mais je me suis fais piéger par les multiples critiques élogieuses faites à ce bouquin ( + un prix Goncourt ? )
Il faut parfois des " loupés " pour apprécier la littérature ou tout simplement revenir à l'éternelle maxime : " les goûts et les couleurs " .
Décevant...
Critique de Boitahel (Paris, Inscrite le 27 janvier 2010, 40 ans) - 2 juillet 2010
Des goûts et des couleurs…
Critique de Bernard2 (DAX, Inscrit le 13 mai 2004, 75 ans) - 20 juin 2010
Je me range dans la catégorie de ceux qui n’ont pas vraiment aimé, et je ne comprends pas très bien comment un tel ouvrage a pu obtenir le Goncourt…
Une flamboyance qui vire à la folie
Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 18 septembre 2009
Merci à Aria qui m'a convaincu de lire ce livre.
Qui sème la folie récolte la destruction
Critique de Miss teigne (, Inscrite le 6 mars 2008, 43 ans) - 1 juillet 2009
A travers la plume de Gilles Leroy, Zelda se raconte, tantôt effrontée et racoleuse, tantôt profonde et insondable avant de sombrer pour de bon dans la folie.
Assez noir, bien écrit. Parfois cru dans les propos, Gilles Leroy échappe toutefois à la vulgarité en évitant de placer le lecteur dans la peau d’un voyeur. Je partage le sentiment d'autres critiqueurs qui n'ont pas été séduits par la personnalité sordide des protagonistes. Sans aucun doute, leur santé mentale est inquiétante. Mais, ,c’est ce qui fait la force du roman. Au final, on s’interroge. Comment des personnes brillantes peuvent ainsi sombrer dans le gouffre de la médiocrité et de la folie…?
j'y ai pas cru! :(
Critique de Filoxène (, Inscrit le 3 juin 2009, 48 ans) - 3 juin 2009
une idée me revenait sans cesse: " c'est un homme qui essaie de se fondre dans le corps et l'âme d'une femme, de parler comme il pense qu'une femme le ferait, mais il n'y réussit pas!" j'avoue que je n'y ai pas cru, je ressentais l'homme qui racontait la femme. trop de clichés communs.
j'aurais préféré la troisième personne du singulier, plus honnête et à qui on peut pardonner les errances, à la place de la première, risquée, prétentieuse et ratée le plus clair du roman.
je trouve l'histoire prévisible, pleines de clichés, pathétiques, à peine triste et loin d'être romantique. l'histoire d'un grand gâchis, en perpétuel renouvellement. Dont les personnage s'enfoncent eux même dans la mouise et en redemandent.
la nostalgie incessante et languissante du personnage de Zelda Sayre amène l'ennui, j'ose espérer qu'elle n'était pas telle que décrite. je ne l'ai trouvé sensible, humain, qu'à la fin du roman au crépuscule de sa vie, après avoir été marqué au fer rouge par les morts successives de René, Scott et auntie.
c'est l'histoire un peu misérable, d'êtres avides de gloire, de clinquant, arrivistes sans y être arrivé, ancêtres de notre génération bling bling pour qui l'apparence est but ultime, une fois atteinte, elle accouche du vide, du désespoir, de l'anhédonie d'un matérialisme et d'une quête du plaisir sans tempérance, la télé réalité avant l'heure en somme.
rébellion d'enfants gâtés, sans cause, à part leur propre ego démesuré, hérité des situations sociales de leurs vénérables aïeux, pour qui ils montrent la plus primaire des ingratitudes, nombrilistes et myopes, incapables de voir ce qui a pu rendre leurs parents ce qu'ils sont.
je n'ai senti aucun altruisme, amour du partage, ou souci de l'autre chez la majorité des personnage, à part auntie qui elle même n'échappe pas au cliché: " la brave nègre au grand coeur qui sent le pain d'épice et les gras plats du sud!" si commun....
je ne vois pas quel exemple prendre et quelle morale peuvent offrir une anorexique dépressive compagne d'un alcoolique homosexuel refoulé. je trouve morbide de magnifier leurs pathologies respectives.
je pense qu'il faut nous soucier à tout prix de ce qu'il faudrait faire ou ne pas faire à nos enfants afin qu'il ne ressemblent pas à un des personnages de ce couple maudit.
et ce message subliminal, parfois même supra liminal que de l'excès, de l'autodestruction et de l'égoïsme rouleau compresseur accouchent les grandes oeuvres a quelque chose pour moi de répugnant.
Perdue
Critique de Maylany (, Inscrite le 11 novembre 2007, 44 ans) - 31 janvier 2009
Abandon page 89.
Un style mais des personnages dérangeants
Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 18 janvier 2009
bouleversant
Critique de Capibara (, Inscrite le 13 novembre 2008, 46 ans) - 14 novembre 2008
Une lecture enivrante, comme l’a été la vie de ce couple mythique.
Critique de PPG (Strasbourg, Inscrit le 14 septembre 2008, 48 ans) - 11 octobre 2008
Zelda la révoltée, l’écorchée, bravant l’aristocratie et la bourgeoisie locale, rêve d’une autre vie. Elle voudrait s’envoler loin de sa terre natale : elle jettera pour cela son dévolu sur Scott. Avec lui, elle connaîtra le frisson de la célébrité, mais aussi la déchéance la plus profonde. En effet, Scott apparaît vite comme un personnage odieux, égoïste jaloux, alcoolique, qui la dédaigne, qui s’inspire d’elle pour ses romans sans aucune forme de reconnaissance, qui la brise dans ses élans artistiques (littéraire en plagiant ses écrits ; peinture ; danse). Bien entendu, nous n’avons que la vision de Zelda Sayre, qui n’en apparaît pas moins perturbée et instable, incapable par exemple d’entretenir une relation affective avec le bébé qu’elle aura avec Scott. En outre, elle développera une grave maladie mentale, la coupant du monde épisodiquement de par ses internements.
Si leurs relations paraissent décousues, cruelles voire sadiques, nous avons l’impression qu’ils se construisent mutuellement de cette manière et, d’une certaine façon, qu’ils n’auraient pas pu vivre leur vie sans cela, ni être artistiquement créatifs. Si “amour et haine” et “brûler les ailes” sont les maîtres mots de leur destinée, Zelda me semble avoir délibérément opté pour cela dès sa rencontre avec Scott. Même la “pause” idyllique avec l’aviateur français n’y fera rien : c’est vers Scott qu’elle se tournera encore et toujours, malgré ses doutes et blessures, malgré le fait qu’il semble souvent s’en ficher d’elle. Nous ne comprenons d’ailleurs jamais aussi bien qu’à la fin de l’ouvrage tout l’amour qu’elle porte encore à Scott Fitzgerald. De même, toujours sur la fin, elle a des pensées touchantes pour sa fille ainsi que pour d’autres proches, mais surtout, des regrets quant au fils qu’elle aurait si elle n’avait pas avorté. Elle apparaît dans ces moments là terriblement humaine et sensible, laissant de côté son armure de combat. Elle nous touche en nous renvoyant à la fragilité de la vie, à la fugacité de celle-ci et de son sens, à la frontière toujours proche d’avec la maladie mentale qui semble pour beaucoup loin.
Ce roman, court et dense, est porté par un style esthétique où chaque mot trouve avec élégance sa place. Son agencement participe aussi à sa performance dramatique : une narration “autobiographique” découpée et replacée dans un ordre non chronologique ; et des incrustations de lettres de Fitzgerald (pour certaines authentiques) ou encore de dialogues entre Zelda et ses successifs psychiatres.
Une lecture enivrante, comme l’a été la vie de ce couple mythique. Un témoignage de Zelda, sur sa vie, ses combats, qu’elle semble vouloir nous faire partager pour nous rassurer, pour nous dire que la vie est quand même belle.
Très décevant
Critique de Campanule (Orp-Le-Grand, Inscrite le 10 octobre 2007, 62 ans) - 19 juin 2008
Zelda la magnifique
Critique de Ambreen (, Inscrite le 14 mai 2008, 41 ans) - 14 mai 2008
"Je suis Zelda Sayre. La fille du juge. La future fiancée du futur grand écrivain." Ainsi se présente dans les premières pages celle qui est alors une belle du Sud insouciante et fougueuse de dix-huit ans, dévergondée faisant les quatre cent coups et ne laissant pas la gente masculine indifférente. Son choix se portera sur le lieutenant Scott Fitzgerald, aspirant écrivain en lequel elle nourrit de grands espoirs. Ils convolent très jeunes malgré la désapprobation parentale, tous deux follement épris l'un de l'autre et rêvant de gloire.
Le succès littéraire et la vie mondaine des années folles, le couple y goûtera furtivement, avant la longue descente aux enfers qui emportera tout, à commencer par leur amour. La fille du juge, qui n'a cessé d'aspirer à la liberté durant sa jeunesse, est finalement aussi "brimée, bridée, blessée" que sa mère par un mari devenu alcoolique, à l'inspiration épuisée, haineux et jaloux de toutes les tentatives d'émancipation artistique de son ancienne muse. Dépressions et séjours dans les cliniques psychiatriques se suivent mais Zelda ne renonce pas à ses propres aspirations, ses désormais uniques raisons de vivre, et se lance corps et âme dans l'écriture, la danse, et la peinture. Jusqu'à la fin, ce jour de mars 1948 où elle meurt dans l'incendie de son asile.
Zelda Fitzgerald était l'une des figures emblématiques des années folles, Gilles Leroy en fait une figure féminine intemporelle, une femme dans laquelle nous pouvons toutes trouver une part de nous. Une femme bafouée et incomprise qui est passée à côté de sa vie et qui a tout le long de celle-ci été le témoin impuissant de sa déchéance. Mais aussi une femme dotée d'une grande force de caractère, qui tente en vain de sortir de la cage dans laquelle l'a enfermée son épave d'époux.
Toute la force et les failles du personnage transparaissent dans l'écriture à la fois brutale et poétique de Gilles Leroy : les mots prononcés par Zelda sont tantôt crus, impertinents et provocateurs, tantôt tendres et désespérés mais à chaque fois d'une grande intensité. Et le fait que l'auteur ait choisi d'entremêler les époques donne encore plus de force à son récit puisque ne cessent de s'y rencontrer la Zelda conquérante des années vingt et celle amère et fanée des années quarante, le caractère tragique de sa destinée n'en étant que renforcé.
On dirait le sud
Critique de Bouzouki (, Inscrite le 20 novembre 2007, 49 ans) - 2 mars 2008
Mais comment se singulariser au milieu de ses semblables, comment continuer à briller lorsqu'on est parmi d'autres étoiles, comment provoquer lorsqu'il n'y a plus rien à bousculer, plus personne à choquer?.
Non, décidément, Zelda n'aurait jamais du quitter son sud natal. En rejoignant son flamboyant époux, en cotoyant la génération perdue et les new-yorkais décadents, elle a tout perdu de sa superbe, de ce qui faisait d'elle la fleur fraîche émergeant des marais putrides du sud.
Pas étonnant qu'elle soit si malheureuse...
Vraiment pas sensationnel!!!!!
Critique de Wakayoda (, Inscrite le 12 septembre 2007, 44 ans) - 2 mars 2008
C’est un livre qui est d’une tristesse au fur et à mesure de l’histoire : Zelda finit seule car elle n’a fait aucune concession, elle est assez égoïste avec son entourage.
Je n’ai pas aimé ce livre qui ne montre aucun côté positif de la vie (même la maternité) et je dirais même que ce livre ne mérite pas un prix.
Nostalgie
Critique de Lescapricesdenicolas (, Inscrit le 2 décembre 2005, 41 ans) - 1 janvier 2008
Fervent admirateur des livres de Fitzgerald, j'ai eu plaisir à retrouver, et cela grâce à la qualité du style de l'auteur, l'ambiance de cette époque d'entre deux guerres.
Le destin de Zelda, qui m'était jusqu'alors méconnu m'a véritablement ému.
Et je trouve par la même un bien beau portrait féminin.
Je commande un autre gin et vais chercher un bouquin de Fitz.
"Oh ! le silence ! le silence des interstices. Le grand blanc qui s'immisce et vient panser d'ouate et d'éther la fêlure de nos têtes."
Critique de Sentinelle (Bruxelles, Inscrite le 6 juillet 2007, 54 ans) - 29 décembre 2007
"Il est interdit de fumer – mais la famille de maman a bâti sa fortune sur le tabac. Des plantations de tabac jusqu'à l'infini, jusqu'en Virginie, jusque dans le Maryland. Je suis la fille du Juge, la petite fille d’un sénateur et d’un gouverneur : je fume et je bois et je danse et je trafique avec qui je veux. Les jeunes pilotes de la base se seraient battus pour un signe de moi et lorsque enfin je leur accordais une danse je voyais leurs joues dorées s'étoiler de fossettes."
A la fin de la première guerre mondiale, Zelda rencontre Francis Scott Fitzgerald , qui se trouve en garnison près de Montgomery.
"Du jour où je l'ai vu, je n'ai plus cessé d'attendre. Et d'endurer, pour lui, avec lui, contre lui."
Zelda a plusieurs ambitions dans la vie : épouser celui qui deviendra selon elle le plus grand écrivain du pays de demain - le plus grand écrivain du monde d'après-demain et former le couple qui incarnera le mieux l'esprit des années 20, les années folles.
" Je veux partir, fuir cet Eden abominé. Eden – c'est vous qui le dites, car pour moi, c'est le cimetière des ambitions."
" Tu m'emmèneras au Nord, dans ces villes de ton enfance, Buffalo, Niagara, ensemble on se jettera dans les chutes pour voir qui rebondit le mieux. Evidemment, ce sera moi […]"
Mais cela aura un prix, et quel prix : alcoolisme, tromperie, jalousie, folie, séquestration, électrochocs, dépressions, usurpation de ses écrits par son époux.
"La vérité est qu'il s'est servi des mes propres mots, qu'il a pillé mon journal et mes lettres, qu'il a signé de son nom les articles et les nouvelles que seule j'écrivais. La vérité, c'est qu'il a volé mon art et persuadée que je n'en avais aucun. Que voulez-vous que je ressente ? Piégée, abusée, dépossédée corps et âme, c'est ainsi que je vis. Cela ne s'appelle pas être."
Elle vivra plusieurs années dans de multiples instituts psychiatriques où elle finira par trouver la mort à 47 ans dans un incendie.
Alamaba Song est une œuvre s'inspirant de Zelda Sayre Fitzgerald. Mais qu'on ne s'y trompe pas, il s'agit avant tout d'un roman sous forme d'hommage à cette femme que l'on sent si précieuse aux yeux de l'auteur.
Prix Goncourt
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 7 décembre 2007
La plume de Leroy compense pour la vacuité du récit. Le miel de sa prose est tellement doux que les mondanités les plus insignifiantes sont intéressantes. L’évocation du décor de l’époque et surtout l’exploit de faire parler Zelda avec autant d’aplomb fait que l’on savoure chaque page. Un bouquin digne d’un grand écrivain du Sud des USA.
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On peut ne pas aimer sans assassiner | 56 | Aria | 18 août 2012 @ 04:37 |