Le cimetière des poupées de Mazarine Pingeot
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Quand l'amour tue
S’il n’y avait ce seul mot à deux pages de la fin (et c’est bien la seule fois où il apparaît), « congélateur », on n’aurait peut-être pas mêlé Mazarine Pingeot et l’affaire Courjault, on n’aurait peut-être pas essayé de faire vendre un livre sur du fait divers sensationnel, alors quoi, ça ne suffisait plus d’être fille de, pour remplir les tiroirs ?
Oublions tout cela deux minutes car ce court roman a de réelles qualités d’écriture, et s’il traite de l’infanticide, il traite avant tout de la violence intime d’une femme et d’un couple. Car ce n’est pas dans la grossesse ou dans le drame qui l’a conduite au quartier des femmes de la prison qu’il faut chercher, mais dans l’enfance et dans le mariage de la narratrice. Au cours d’une longue lettre à son mari, long monologue ressassant et violent dans ce qu’il dénonce, une mère tente de sortir d’elle tout ce désamour enfoui, celui de sa mère d’abord, celui de son mari ensuite. Elle ne cherche pas le pardon, il n’est pas possible, elle explique avec ses mots à elle (et ils sont forts et bienvenus) son inexistence quotidienne, sa maltraitance routinière et ses seuls rayons de soleil : la vie de ses deux enfants bien vivants, qu’elle ne reverra jamais. Et son ultime tentative pour sauver son amour : tuer son enfant nouveau-né, afin qu’il ne connaisse jamais qu’elle, et rien de la vie qui inexorablement entache.
La fin de la 4ème de couverture reprend un passage du roman, qui arrive vers la fin aussi d’ailleurs, et qui dit ceci : « Aujourd’hui on me regarde, n’est-ce pas ? On me regarde quand je me suis retirée de la scène, lors même que je n’apparaîtrai plus. Tu ne peux plus détourner les yeux, tu ne peux plus faire semblant, aujourd’hui j’existe, mais hier ? » Toute la violence du geste est dans cette phrase. Ce n’est que le cri d’une femme qui a commis le pire parce qu’autour d’elle, on s’efforçait à toujours plus la nier et la détruire, et qu’elle n’était pas assez forte pour oser leur faire face.
Dommage que la presse se soit emparée de la triste réalité pour la mêler à ce qui est ici proprement littéraire.
Les éditions
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Le cimetière des poupées [Texte imprimé], roman Mazarine Pingeot
de Pingeot, Mazarine
Julliard
ISBN : 9782260017301 ; 17,50 € ; 16/08/2007 ; 155 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (3)
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MAIS ENFIN !!! ce n'est pas l'histoire de "bébés congelés"
Critique de SEVE83 (, Inscrite le 10 novembre 2008, 53 ans) - 10 novembre 2008
ce n'est d'ailleurs pas l'histoire relatée mais celle d'une femme absorbée par le regard des autres qui, de son point de vue, répond tant bien que mal aux attentes de son entourage.
un livre de trop ?
Critique de Bérénice6 (, Inscrite le 20 septembre 2008, 60 ans) - 7 octobre 2008
Comme si les faits divers lus ou vus ici ou là ne suffisaient pas.
Noir, noir, noir, et encore noir
Critique de Campanule (Orp-Le-Grand, Inscrite le 10 octobre 2007, 62 ans) - 6 octobre 2008
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