En quarantaine de Vincent Brunner, Christophe Miossec
Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances
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Biographie de Miossec
Evidemment il vaut mieux être admirateur du gars Miossec.
Petit rappel liminaire à l’attention de ceux qui n’auraient pas capté le phénomène, Miossec, Christophe Miossec mais on dit Miossec, est un auteur-compositeur-interprète, qui a commencé à composer sérieusement vers 1993, et qui, à l’instar de Brel ou plutôt de Gainsbourg, a contribué à faire éclater les formats (carcans ?) classiques des chansons … d’antan. Tendance rock, mais ça n’est pas du rock, au même titre que Bob Dylan ça n’est pas du rock non plus.
Le bouquin a été écrit par Vincent Brunner, journaliste « rock », ayant collaboré à « Rolling Stone », « Inrockuptibles », …
« En quarantaine » est écrit linéairement, comme toute biographie qui se respecte, depuis l’année 1964, celle de sa naissance, à Brest, jusqu’à maintenant. Elle est découpée en chapitres et largement entrelardée de commentaires directs de Miossec, un peu comme un « question-réponse », et de nombreux commentaires tout aussi directs d’intimes ou d’amis, tels les musiciens avec qui il a pu collaborer, des amis de jeunesse ou contemporains s’intéressant à lui tels Alain Bashung ou Juliette Gréco.
Peu de choses apparemment sont laissées dans l’ombre, et pourtant Miossec a longtemps traîné une réputation sulfureuse ; d’alcooloique intermittent ou de caractériel chronique, pouvant foutre en l’air un concert et indisposer ceux qui l’admirent. Le fait est admis, reconnu, expliqué (pour autant que …) et tout ceci semble derrière lui. Depuis au moins la sortie et la tournée de « 1964 », sorti en 2004 à l’occasion de ses quarante ans. Merveilleux CD où la magie Miossec opère à plein (vous aurez compris que le critiqueur présente un certain parti-pris !).
Miossec est un être complexe, qui ne renie pas son complexité. Il tâche de tout expliquer.
C’est amusant, il reprend à propos de Nougaro ou Gainsbourg des propos qu’on tient à son égard. Il est tenu en effet pour celui qui a largement dépoussiéré la chanson de création française, décomplexé nombre d’artistes qui ont pu constater qu’on pouvait aussi avoir du succès sans une « grosse » voix, et qu’avoir quelque à dire et savoir le dire pouvait aussi avoir son importance. Merci à lui pour tout ceci.
« M’exprimer en français me semblait normal, comme une évidence intellectuelle. Je pensais qu’il restait encore de la place dans cette langue pour composer-ça demeure vrai, d’ailleurs. Et puis je respectais et voulais suivre l’exemple des vrais chanteurs français, les Brassens, Brel ou Bashung dont j’étais fan. Du coup, j’ai fait des pastiches déplorables, du sous-Bashung, terrible. J’adorais aussi les premiers albums de Nougaro, toute sa période jazz. Un superbe maniement de la langue française, une fausse simplicité qui tient du gros niveau. Et Gainsbourg évidemment. Même si je savais que je ne devais pas le singer, son exemple a pu m’aider au départ car, avec lui, cela se joue justement sur une absence, il a montré que tu n’es pas obligé de maîtriser trois octaves pour pouvoir chanter. De ce côté-là, il a décomplexé nombre de chanteurs de mon niveau … »
Pareil Christophe, pareil pour toi !
« Appeler son premier album « Boire », je ne sais pas si on peut considérer cela comme une astuce marketing super maligne ... Cela a pu me nuire quand les gens me pensaient pété alors que je venais de donner un concert complètement clean. I l faut dire qu’avant je buvais de la bière sur scène. La scène a constitué le déclic pour l’alcool. C’est atroce mais ça désinhibe quand tu n’es pas sûr de toi. Tu bois ton petit coup et tu te chopes des terrifiantes montées de chimie dans le corps. A la fin du concert, c’est la descente. Quand il s’est bien passé, tu bois un petit coup pour fêter ça. Dans le cas contraire, tu bois pour oublier …Une spirale. Lors de la dernière tournée, j’ai arrêté, je n’ai bu que de la flotte …même si je me paye mon petit verre de rouge avant le concert. »
Pour celui qui veut découvrir tout l’arrière-plan des compositions du gars Christophe, « En quarantaine » s’avère indispensable. Et quelqu’un qui reconnait, qui assume ses faiblesses … je ne sais pas moi … ça a quelque chose de réconfortant !
(pour celui qui voudrait le découvrir sous son angle artistique : « 1964 » ou « L’étreinte », le tout dernier sont tout bonnement magnifiques même si Miossec ne semble pas avoir la même opinion de « 1964 ».
Les éditions
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En quarantaine [Texte imprimé] Vincent Brunner, Christophe Miossec
de Brunner, Vincent Miossec, Christophe
Flammarion / POPculture (Paris)
ISBN : 9782080689559 ; 20,20 € ; 23/08/2007 ; 297 p. ; Broché
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