Le portrait de Pierre Assouline

Le portrait de Pierre Assouline

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Hatchepsout, le 4 octobre 2007 (Inscrite le 4 octobre 2007, 39 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 052ème position).
Visites : 5 871  (depuis Novembre 2007)

Original mais...

Je me suis lancée sur le dernier titre d'Assouline. Pourquoi?
Et bien parce que l'idée est originale, présenter la famille Rotschild au travers des pensées et des souvenir du tableau renfermant l'âme de Betty de Rotschild, première Rotschild de la dynastie française.
On se plait à découvrir cette famille que l'on connait, mais si peu finalement. On se passionne pour l'Histoire que l'on nous fait traverser par des moments de la vie de cette famille aux multiples branches et aux valeurs bien à elle.
Mais cependant je ne suis pas prise dedans, ca se lit avec plaisir mais sans passion.
Peut-être le style d'écriture de l'auteur, j'ai dû m'habituer au style Marc Levy et Guillaume Musso! Alors lire de la littérature avec des mots moins usités ou bien au sens qui m'échappe (merci le dictionnaire) ne m'a pas aidée à plonger dedans pleinement!
Ou bien est ce ce manque de mouvement qui ralentit la lecture?

Dommage pour moi, même si le plaisir d'avoir découvert une histoire dans l'Histoire compense le reste.

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Charme et érudition

8 étoiles

Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 5 septembre 2008

D’une écriture souple, élégante, à la hauteur de la société évoquée, solidement documenté, entre roman, ouvrage historique et biographie familiale, LE PORTRAIT fait pénétrer le lecteur dans l’univers feutré d’une grande famille sur plus d’un siècle .

Pierre Assouline fait de Betty de Rotschild un personnage franc et lucide qui ne cache rien des valeurs qui ont présidé à la construction de l’empire familial ni de la perte progressive de certaines d’entre elles, en particulier concernant le mariage .

Outre l’analyse fine de chacun des éléments du tableau, LE PORTRAIT, en présentant différents commentaires faits lors de la rétrospective Ingres, offre une typologie des visiteurs des expositions pleine d'humour.

Un subtil mélange de charme et d’érudition .

"Riche comme Rothshild"

8 étoiles

Critique de Miss teigne (, Inscrite le 6 mars 2008, 42 ans) - 8 août 2008

Pierre Assouline revisite ce qui a fait la fortune de la Famille Rothschild à travers le portrait de Betty de Rothschild. A la mort de celle-ci, son esprit se réincarne dans le tableau qu’Ingres a fait d’elle. C’est alors qu’elle observe et commente le devenir de sa famille, quel que soit l’endroit où son support est accroché. Le devenir, mais pas seulement... Betty de Rothshild nous livre les mémoires de la famille Rothshild, à travers de nombreuses anecdotes. Elle retrace pour nous l’itinéraire d’une famille bâtisseuse d’un véritable empire financier.

Ceux que Stendhal a démarqués par l’expression "riche comme Rothshild" sont perçus par le siècle comme "exploitant les faiblesses humaines liées à l’argent avec cynisme". L’exemple le plus représentatif étant James de Rothshild, époux de Betty surnommé sans indulgence, le "Roi des Juifs". Car c’est dans un climat empreint d’antisémitisme que les Rothshild ont gravi un à un les échelons de la réussite. Considérés comme rien de moins que des prêteurs, ils étaient honnis et méprisés des goym et même des Juifs ayant connu moins de succès dans les affaires. La société tout entière, l’aristocratie en tête ne leur a pas pardonné leur flamboyante réussite basée sur une solidarité familiale sans faille, étendue tant à leurs amitiés qu’à leurs inimitiés. Une aristocratie plutôt oublieuse des services financiers rendus, il faut le dire. Betty de Rothshild justifie le cynisme, le snobisme, l’opportunisme et l’étalage de luxe dont son époux se rend coupable par la revanche qu’il prend "face à la condescendance des biens-nés". Tout cela n’étant en réalité que "théâtralité et ostentation".

Betty de Rothschild remue pour nous ses souvenirs qu’elle balade au gré du lieu où elle-même est transportée, de leur maison de la rue Laffitte en passant par la rue Saint-Florentin et par le château de Ferrières, témoins à la fois de scènes pittoresques et mesquines. C’est que les Rothshild recevaient autant qu’ils étaient reçus. C’est ainsi que l’on croise dans leurs salons des personnages illustres et hauts en couleurs tels Balzac, et Heine (d’ailleurs de grands emprunteurs). Les Rothschild ouvrent leurs portes à cette société qui excelle dans les traits d’esprit et dans un ennui affecté et distingué où il est de bon ton de ne parler d’argent qu’à mots couverts. Ils frayent également avec Napoléon III, la Castiglione, Bismarck, etc... Bien que ces relations soient superficielles, elles sont néanmoins remarquables.

La lecture peut paraître lente, laborieuse et non exempte de quelques longueurs. Mais le phrasé est exquis, velouté et non dénué d’humour comme le démontre ce commentaire savoureux, parmi tant d’autres : "Quelques femmes semblaient vraiment parées de toutes les grâces quand bien d’autres n’étaient belles que de dot". Cependant, on reste frustré de ne pouvoir démêler la fiction de la réalité…

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