Je suis morte et je n'ai rien appris de Solenn Colléter

Je suis morte et je n'ai rien appris de Solenn Colléter

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Cuné, le 13 septembre 2007 (Inscrite le 16 février 2004, 56 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (27 323ème position).
Visites : 5 018  (depuis Novembre 2007)

Très fine réflexion sur le bizutage

C'est bien un roman, et non un témoignage, que nous propose Solenn Colléter. Pourtant, ce que vit le personnage de Laure, dans cette semaine apocalyptique de bizutage, a forcément été vécu. On entre dès la première page dans le vif du sujet, avec une scène tout en vociférations et mauvais traitements, qui débute à la descente du car; effet maximal de surprise, les tous nouveaux élèves en prépa de cette école privée fictive pensaient bien avoir payé leur tribut, après ce week-end d'intégration.
D'ailleurs, Martin, son amoureux, dont le père est un brillant professeur de cette école, après en avoir été l'élève, ne s'est jamais appesanti sur le sujet : oui, il y a un "petit" bizutage, mais c'est la tradition, et ça deviendra vite un bon souvenir... Ah oui ?
En l'occurrence, non.
Dans le roman, une défenestration se produit la première nuit, et Laure est la seule à en être témoin, parmi les "Beuzeus" tout au moins. Au milieu de cette semaine cauchemardesque, elle mène aussi l'enquête : Qui manque à l’appel ? Qui est responsable ? Pourquoi le tait-on et comment est-il possible même de le faire ? (Habile épilogue concernant ce drame, personnellement j'étais loin du compte).
Mais surtout l'héroïne mène pas à pas une très intéressante réflexion concernant cette tradition barbare du bizutage, elle en démonte les enjeux, les procédés, expose avec clarté les manipulations, et rend le lecteur écœuré et révolté.
Un premier roman très fort.

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Les éditions

  • Je suis morte et je n'ai rien appris [Texte imprimé], roman Solenn Colléter
    de Colléter, Solenn
    Albin Michel / LITT.GENERALE
    ISBN : 9782226179609 ; 19,80 € ; 22/08/2007 ; 359 p. ; Broché
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à lire par tous les grands ados

9 étoiles

Critique de Ddh (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 82 ans) - 17 janvier 2009

Titre franchement défaitiste mais qui accroche le regard. Une fois le livre entrouvert, on ne le lâche plus. Morte moralement à tous ses idéaux, la narratrice n’a rien appris durant cette semaine folle de bizutage.
L’étudiante Laure Gaudin est entraînée par son copain Martin à entrer en Prépa à Neuilly, un institut catholique, BCBG, dirigé par un père Jésuite. Et la première semaine de cours correspond à une semaine de « bizutage » pour les nouveaux, un baptême des bleus. Elle y subit un véritable lavage de cerveaux, une semaine d’humiliation comme les quatre cents autres nouveaux « beuzeus » orchestrée par les anciens « bizuteurs » qui font régner la terreur. Là-dessus se greffe un drame, un accident ?, un des étudiants est défenestré et ce, sous les yeux de Laure. Celle-ci ne peut ou n’ose intervenir. Elle se bute à la tyrannie implacable des bizuteurs.
Côté « bizuteurs » cette initiation est indispensable pour inculquer aux jeunes étudiants l’humilité, la solidarité, l’entraide. En fait, il s’agit d’un avachissement, un asservissement et une dépersonnalisation avec la bénédiction du corps professoral. Tout est savamment organisé pour se terminer par une cérémonie, une beuverie de réconciliation.
L’auteure Solenn Colleter a eu le courage de dénoncer ces pratiques peu conformes à la dignité humaine, mais elle est bien seule face à la chape de silence qui couvre pareilles pratiques dégradantes qui peuvent déraper à tout moment vers des situations beaucoup plus graves.
La lecture de ce roman garde à tout moment le lecteur en haleine car l’intrigue s’enrichit au fil des chapitres avec de nouvelles donnes qui éclairent le comportement des différents intervenants.

Un premier roman vraiment exceptionnel

9 étoiles

Critique de Laure256 (, Inscrite le 23 mai 2004, 51 ans) - 6 novembre 2007

Ce roman, qui s'attache à dénoncer les dérives et la manipulation du bizutage dans les classes préparatoires aux grandes écoles, est d'une force narrative rare, souvent à la limite de l'insoutenable. On se raccroche sans cesse à l'idée qu'il s'agit bien d'un roman, mais hélas les faits décrits rappellent bien trop les faits divers déjà lus dans les journaux. Et puis l'intrigue prend une tournure proprement inattendue, proche d'un suspens policier, qui n'enlève rien à la violence des faits décrits, mais restitue au roman son principe de fiction. Un premier roman qui mérite encouragements, applaudissements, et récompenses.

Livre mineur

1 étoiles

Critique de Calie25 (, Inscrite le 15 avril 2005, 49 ans) - 16 septembre 2007

Je ne partage pas l'avis de Cuné, ce premier roman est très plat. L'écriture est monotone et le meurtre n'est qu'un prétexte à ce livre. Le sujet - le bizutage- n'a pas suffisamment d'ampleur pour un roman...
Je pense qu'elle aurait dû écrire un essai sur le bizutage, et non un roman. C'est un acte manqué!

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