Les demoiselles de Concarneau de Georges Simenon
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Le crachin de la Bretagne
Non ! Georges Simenon n’a pas écrit que des romans policiers comme semble le penser la collection Folio en classant ce roman dans la catégorie « policier » !
Je classerai plutôt ce (court) roman en littérature dramatique.
Jules Guérec est un marin pêcheur célibataire de quarante ans, un peu simplet, étouffé par ses sœurs avec lesquelles il vit à Concarneau. Un soir, alors qu’il rentre de Quimper en voiture, il renverse un petit garçon et prend la fuite. Il va alors tenter de cacher cet acte à ses sœurs et se rapprocher de la mère de l’enfant décédé.
Je le répète : ce n’est pas une enquête policière à laquelle on a affaire mais à un « roman de l’intime et de l’égoïsme » comme le dit si bien le quatrième de couverture, ce qui est parfaitement illustré par le personnage de Jules Guérec qui ne peut qu’inspirer le mépris.
L’atmosphère du roman est assez sombre et les personnages semblent comme entourés en permanence d’une humidité grisâtre.
Un roman de sentiments, un peu dérangeant.
Les éditions
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Les demoiselles de Concarneau [Texte imprimé] Georges Simenon
de Simenon, Georges
Gallimard / Folio. Policier
ISBN : 9782070407668 ; 5,00 € ; 28/01/1999 ; 148 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (3)
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Un bon Simenon
Critique de Cédelor (Paris, Inscrit le 5 février 2010, 52 ans) - 31 août 2022
Simenon sait peindre des gens, une famille, une communauté, une ville en peu de mots, et nous faire accrocher à l’histoire qu’il raconte, c’est là son talent. Toutefois, je trouve qu’il aurait pu écrire une fin plus dramatique encore, pour donner plus de force au roman, alors que celle qu’il a choisie, bien que tout à fait vraisemblable et logique, est plus émolliente.
La vie d’un homme sous l’emprise …
Critique de Pierrot (Villeurbanne, Inscrit le 14 décembre 2011, 73 ans) - 30 novembre 2018
Il y avait aussi et surtout la question des cinquante francs qu’il fallait résoudre coûte que coûte avant d’atteindre Concarneau.
Seulement voilà : Jules Guérec n’arrivait pas à penser, du moins à penser cinq minutes durant à la même chose. Des tas d’idées venaient le distraire tandis qu’il restait immobile sur son siège, les mains au volant, le corps raidi, la tête en avant.
C’était la première fois qu’il conduisait le soir, dans l’obscurité, et ses propres phares l’impressionnaient. D’abord parce qu’ils transformaient le décor et les objets, les hommes eux-mêmes, au point de rendre l’univers méconnaissable. Ainsi, au dernier tournant, ils avaient auréolé de rayons blêmes une charrette, deux lourds chevaux, un paysan qui marchait à côté, le fouet à la main, et ce spectacle de tous les jours avait pris soudain un aspect quasi démoniaque.
Les phares lui faisaient peur aussi parce que, s’il rencontrait une autre voiture, il devait les éteindre, du moins se mettre en « code », et il craignait de tourner le bouton à fond et de se trouver un instant dans le noir absolu.
Or entre Concarneau et Quimper sévit un terrible autobus qui détruit au moins une voiture par semaine, et Guérec comptait les minutes, se demandant s’il arriverait au bout des tournants avant de le croiser.
Comment, dans ces conditions, penser aux cinquante francs ? Il dirait… Il pourrait dire qu’il avait invité des amis à boire, mais ses sœurs savaient bien qu’on ne boit pas pour cinquante francs même à cinq ou six…
Par-dessus le marché, il avait oublié d’acheter des pelotes de laine noire que Françoise lui avait demandées…
Il croyait à tout moment entendre le vacarme de l’autobus. Il penchait la tête en avant comme s’il eût pu mieux voir dans cette position, mais en réalité cela ne servait à rien. Qu’arriverait-il si le moteur s’arrêtait dans une montée ou dans une descente ?
Tout cela, c’était sa faute. Il le savait. Il n’en était pas fier. N’avait-il pas encore couru les rues pendant près d’une heure et demie ?
Il avait endossé sa meilleure vareuse de drap bleu et il s’était fait raser chez le coiffeur, si bien qu’il était parti avec des traces de poudre au-dessus des oreilles. Il avait mis sa casquette de patron pêcheur, à galon de soie noire.
La vie d’un homme vivant sous le même toit avec ses sœurs à Concarneau, on s’y croirait ! Superbe.
Un naufrage
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 21 février 2012
Histoire bien ficelée et agréable à lire !
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