Microfictions de Régis Jauffret
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Trop lourd
Voici un livre qui a été encensé par les critiques, qui a déjà été couronné d'un prix, et dont je vais pourtant faire ici une critique négative.
Certes il est remarquablement écrit et ces chroniques en deux pages font preuve d'une grande maîtrise.
Mais 1000 pages de portraits d'hommes et de femmes parmi les plus noirs que l'on puisse trouver parmi l'espèce humaine, c'est beaucoup ! En tout cas trop pour moi.
Parents incestueux, pédophiles, assassins... et j'en passe.
J'avoue avoir du mal à comprendre l'intérêt de cet ouvrage, son sens même.
Et je ne vois pas comment l'auteur a pu en écrire autant sans en avoir lui-même la nausée. Je me suis même demandée s'il avait pu sortir indemne de cette écriture. A plusieurs reprises il se cite dans ces courts écrits, allant jusqu'à dire qu'il est lu par les psychopathes !
Bref un livre qui m'a laissé une impression très malsaine. J'ai hâte de voir ce que d'autres lecteurs en ont pensé.
A bon entendeur...
Les éditions
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Microfictions [Texte imprimé], roman Régis Jauffret
de Jauffret, Régis
Gallimard / Blanche
ISBN : 9782070783175 ; 25,40 € ; 18/01/2007 ; 1024 p. ; Broché -
Microfictions [Texte imprimé] Régis Jauffret
de Jauffret, Régis
Gallimard / Collection Folio
ISBN : 9782070355686 ; 12,30 € ; 10/04/2008 ; 1024 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (6)
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Mauvais et prétentieux
Critique de Eric Eliès (, Inscrit le 22 décembre 2011, 50 ans) - 1 février 2012
En fait, Microfictions, qui se présente comme une galerie de portraits brossés à grands traits introspectifs pour peindre la violence et l'abjection de notre société, apparaît comme une suite de caricatures par un auteur qui mépriserait ses modèles, beauf immonde ou voyou choisi à la rubrique des faits-divers.
Et, pour finir, ce que je ne comprends pas, c'est la complaisance des critiques et des jurys littéraires qui ont encensé ce livre... A moins qu'il y ait des critères autres que littéraires... C'est aussi ce qui fait toute la pertinence d'un site comme CritiquesLibres !!!
Un ensemble de récits ratés.
Critique de Lisancius (Poissy, Inscrit le 5 juillet 2010, - ans) - 5 juillet 2010
Mais Jauffret a été tout simplement incapable, à mon goût, de porter sur ses épaules son oeuvre. Il se fait - on le remarque bien - désarmer par cette ambition : il n'a pas le style pour nourrir cinq cents romans miniatures, ni la faculté d'innover d'un récit à l'autre, ni d'éviter le gouffre béant du stéréotype et de la généralisation, ni d'accorder quelques pages à des individus optimistes, il parvient encore moins à nuancer ses esquisses de personnages, et on se retrouve vite noyé dans une mare débauchée, sexuelle, anarchiste, sado-maso, hystérique de personnages qui tuent, qui violent, qui se roulent dans une fange psychédélique de pacotille avec pour simple excuse la fêlure de leur cerveau. . . On est loin de celles de Zola !
Ebauche donc tout à fait insatisfaisante d'une idée plutôt sympathique, les Microfictions ne gagnent pas à être lues ; si vous voulez des auteurs crus et dénonciateurs, voyez plutôt Céline, Sartre, Camus, Kundera, Kafka ... Il n'en manque certes pas !
Je n'ai vraiment pas aimé ce que Jauffret fait de cette idée. C'est à mon avis complètement raté. Mais il y a de la volonté et de la ténacité pour pondre ces pages sans déroger à ses contraintes. Voilà qui expliquera le 1.5.
Et, comme dit Balzac : excusez les fautes du copiste !
meilleurs voeux 2010
Critique de B1p (, Inscrit le 4 janvier 2004, 51 ans) - 16 décembre 2009
Il y a ceux qui assimilent ça à un travail, au concours de celui qui racontent l'histoire la plus instructive ou divertissante possible dans un style revu et approuvé par la dernière édition du dictionnaire Grevisse.
Et puis il y a ceux qui veulent exprimer quelque chose, en dehors des normes en dehors des soucis de style nombrilistes.
J'ai le regret de vous dire que les écrivains français appartiennent à mon sens à la première catégorie, ce qui, à mon sens, n'en fait pas des écrivains mais des gratte-papier.
La deuxième catégorie comprend les écrivains qui s'attaquent à la norme de manière viscérale et la déchirent en lambeau, la maltraitent, la nient, la tordent, la violent, l'avilissent, la violentent, lui arrachent ses oripeaux malodorants de conformisme.
Jauffret fait partie de ceux-là et me permet d'espérer que la Littérature française a encore de l'avenir au-delà de beni-oui-oui et compagnie, de regarde-moi-en-train-de-baiser-et-de-sniffer-de-la-coke-dans-les-toilettes-du-Flore.
Bref, Jauffret est un écrivain, l'un des seuls français qui existent, sans doute.
Et oui, même si 500 nouvelles c'est dur à avaler, à osciller entre le gris clair, le gris foncé et le noir, c'est pour ça que c'est bon à avaler : parce que ça ne fait aucune concession à l'Ordre et à la Joliesse, encore moins au Raisonnable.
Chers amis, je ne vous souhaite qu'une chose pour 2010 : soyez déraisonnables, voluptueusement déraisonnables, déraisonnables jusqu'à atteindre une Vérité auquel le commun des mortels n'a pas accès.
Fictions de petites tailles.
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 26 octobre 2009
« Glauquitude » délibérée, recherchée, cultivée, disséquée. C’est bien écrit, il n’y a rien à redire à cela mais ce parti-pris lasse, gêne. Comme si Régis Jauffret ne recherchait rien tant que de mettre son lecteur dans une situation de voyeur malsain. J’avoue avoir du mal à prendre goût à ce genre de chose. C’est d’ailleurs incroyable comme les adjectifs « malsain », « glauque », reviennent en boucle dans les commentaires associés à Régis Jauffret !
Le bizarre, l’incongru ne sont jamais loin. Il y a de la poésie dans Régis Jauffret, dans son écriture, dans ses angles d’attaque d’une situation lambda, dans les raccourcis impossibles qu’il prend pour détruire un sujet … De la poésie, oui. Mais de la poésie qui a mal tourné.
« J'ai tout de suite alerté la police, je l'ai aussitôt regretté quand je me suis rendu compte que j'étais non seulement le témoin, mais l'auteur de l'assassinat. J'ai fui, mes pas laissaient une empreinte rouge sur les marches de l'escalier. Je me souviens qu'on faisait l'amour dans un film que regardaient les voisins du premier étage. »
L’homme est un loup pour l’homme et Régis Jauffret est le prophète de ce loup !
Lassant
Critique de Nance (, Inscrite le 4 octobre 2007, - ans) - 2 juin 2009
"Cruci...fictions"
Critique de Frank (, Inscrit le 5 novembre 2008, 50 ans) - 5 novembre 2008
Une page et demie à chaque fois pour peindre un tableau de l'âme. Trop peu et bien assez pour toucher du doigt une certaine forme de misère existentielle. Certes c'est long mais sans aucun doute voulu pour créer un tourbillon vertigineux. Soit vous vous avouez vaincu et débarquez avant la fin soit vous relevez le défi et frôler l'overdose. Mais n'est-ce pas là qu'est le plus grand plaisir, aux portes de la perte de contrôle ? Si la littérature n'est pas un danger alors à quoi sert-elle ?
Bien sûr qu'il y a un côté obsessionnel chez Jauffret mais pas d'ambiguïté malsaine. Par cet exercice de style plus subtil qu'il n'y paraît, il pousse un cri, celui d'une humanité chancelante. Sa vision est réaliste mais néanmoins poétique malgré le sordide présent, avec ce qu'il faut de décalage pour que l'on puisse évoquer les fictions dont il est question dans le titre.
Forcément inégal mais toujours intéressant. J'aime bien ce livre parce que la saleté qu'il dévoile n'a rien de gratuit. Bien plus dérangeant que d'autres auteurs dont le sulfureux n'est hélas que dans le côté marketing qui les accompagne et n'est finalement que leur seule raison d'être...édités. Ce type n'est pas fou, juste excessivement lucide... et par là-même diablement dangereux.
C'était donc ma première lecture d'un Jauffret. J'y reviendrais avec plaisir pour un nouveau titre sans en attendre la même émotion, juste pour la musique entendue tout au long de ces mille pages qui n'ont rien d'anecdotiques. Une œuvre qui ne vous laisse aucun répit mérite d'être lue, ce livre-ci ne nous épargne pas. Ne serait-ce que pour cela, plongez-y !
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