Un acte d'amour de James Meek

Un acte d'amour de James Meek
( The people's act of love)

Catégorie(s) : Littérature => Romans historiques

Critiqué par CC.RIDER, le 9 août 2007 (Inscrit le 31 octobre 2005, 65 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 060ème position).
Visites : 5 533  (depuis Novembre 2007)

Les horreurs de la guerre civile

Nous sommes en 1919, dans un petit village perdu du fin fond de la Sibérie. Un contingent de la Légion Tchèque qui se bat du côté des Blancs est encore maître d’une partie de la voie du Transsibérien. Les rouges sont tout proches et la situation est en train de basculer en leur faveur quand les évènements se précipitent avec l’arrivée d’un bagnard sorti de la forêt qui déclare être poursuivi par un cannibale particulièrement dangereux surnommé « Le Mohican »…
Tel est le début d’un roman assez époustouflant tant par le thème (la guerre civile russe vue au ras des pâquerettes) que par les personnages attachants et emblématiques (Mutz, le juif plein d’humanité, Anna la veuve perdue et agnostique, Matula le capitaine tchèque pervers et mégalomane et surtout Balashov le flamboyant hussard devenu humble castrat.
Et, cerise sur le gâteau, un style digne des plus grands romanciers russes de l’époque classique. Meek a dû beaucoup lire Dostoïevski et Tolstoï. C’est également un grand connaisseur de l’histoire et de la civilisation russe. Journaliste, il a longtemps séjourné là-bas et s’est énormément documenté sur la secte des « skoptsky », ces étranges fous de Dieu orthodoxes qui s’imaginaient se transformer en anges par de barbares ablations…
Un très grand roman, best-seller en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, traduit en 27 langues et adapté au cinéma. A ne manquer sous aucun prétexte !!!

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Les éditions

  • Un acte d'amour [Texte imprimé] James Meek traduit de l'anglais (Écosse) par David Fauquemberg
    de Meek, James Fauquemberg, David (Traducteur)
    Métailié / Bibliothèque écossaise
    ISBN : 9782864246077 ; 14,00 € ; 01/03/2007 ; 436 p. ; Broché
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Un roman russe?

9 étoiles

Critique de Paofaia (Moorea, Inscrite le 14 mai 2010, - ans) - 4 novembre 2013

La critique de Marion est amusante à lire, les fautes de traduction de Fauquemberg ne m'avaient pas vraiment frappée, je l'avais d'ailleurs trouvé très bien traduit.. Je trouve que l'on ne parle pas assez des traducteurs, ils ont un rôle essentiel .

Voilà donc un roman russe...... Ah, non, pardon, James Meek est écossais. Mais il a longtemps vécu en Russie, et cela se sent.

1919. La guerre contre les Allemands est terminée et une révolution est en marche. Une guerre différente. Le genre de guerre où on ne sait jamais qui est dans quel camp. L'ancienne guerre, contre les Allemands et les Autrichiens, c'était nous contre eux. Maintenant, ce serait plutôt nous contre nous.

La Sibérie, quelque part entre Omsk et Krasnoïarsk, le long du Transsibérien, Jasyk, dont les habitants ne savent de l'évolution de la guerre que ce que le télégraphe, qui fonctionne rarement, veut bien leur transmettre.
Dans cette petite ville, la légion tchèque, une centaine d'hommes partis de Prague en 1914 commandée par un capitaine qui rêve de royaume , Matula.
L'autre partie de la population de cette ville est composée d'une secte de castrats, et leur guide spirituel est un ancien lieutenant de hussards, Balschov parti à la guerre en laissant femme et enfant derrière lui, et déclaré disparu.

De la forêt sort un homme, que l'on a déjà croisé étudiant dans le premier chapitre du livre. Il s'appelle Kyrill Ivanovitch Samarin. Dit s'être évadé du bagne appelé Le Jardin blanc et être poursuivi par un cannibale.

Bien. A ce stade là du livre, je me suis dit que cet écrivain avait vraiment beaucoup d'imagination....... Et bien pas vraiment, il l'explique en post-face.
La secte russe des castrats , malgré la répression subie de la part des autorités soviétiques a survécu pendant toute la première moitié du XXème siècle.
La Légion tchèque a bien occupé une partie de la Sibérie, et ne l'a quittée qu'en 1920.

Et enfin.....
Des documents attestent de l'existence de la pratique consistant ,chez les évadés des bagnes russes puis soviétiques, à emmener avec eux un compagnon naïf en guise de nourriture. L'un des articles du Manuel du Goulag de Jacques Rossi , intitulé Vache ( "Korova") débute par ces mots:
"Personne choisie pour être mangée; ne se doutant de rien, tout criminel inexpérimenté , invité par ses aînés à s'évader avec eux, est prêt à remplir cette fonction... Si, au cours de leur fuite, les évadés se retrouvent à court de vivres et sans aucun moyen de ravitaillement, la "vache sera égorgée......"


Ce roman raconte l'histoire de cinq personnages, Samarin , Matula et Balschov donc, mais aussi Joseph Mutz, lieutenant juif de l'armée tchécoslovaque, et Anna Petrovna, qui a débarqué un jour avec son fils pour des raisons mystérieuses.
Et tous attendent les troupes révolutionnaires. Thème classique, on attend les tartares, les barbares, ici ce sont les Rouges. Et dans l'attente, la tension monte et chacun se dévoile. Enfin, non, il y a un menteur.

Nous sommes en 1919, et les propos du chef du canton deviennent prophétiques:

Nous avons été trop indulgents. Trop gentils. Nous avions trop peur de la populace , des sans-grade, alors que c'est eux qui auraient dû nous craindre. Quand tout ce chaos sera terminé et que nous aurons renvoyé chez eux les étrangers, nous saurons quoi faire. Peu importe qui sera au pouvoir, un prince de sang ou un marxiste, du moment qu'il est russe et que les paysans ont peur de lui comme ils auraient dû avoir peur de nous. La crainte les éblouira comme une lumière vive , un soleil de peur s'élevant au matin ,une peur réchauffant leur dos l'après midi, une peur électrique les illuminant tout au long de la nuit, une peur claire et resplendissante, si bien que même si le nouveau dirigeant vient à mourir pour être remplacé par une autre mauviette, la terreur ne les quittera pas, eux, leurs enfants et leurs petits enfants. Même quand l'origine de la peur aura disparu, ils continueront à la chercher du regard, ils ne pourront vivre sans elle."

C'est un éblouissant roman d'action, une réflexion politique mais également un livre dans lequel est minutieusement analysé ce que l'on nomme amour. Et actes faits sous prétexte d'amour...

Les droits de ce roman ont été achetés par Johnny Depp.

Bof bof.

6 étoiles

Critique de Marion F (Lyon 8ème, Inscrite le 19 juin 2011, 33 ans) - 19 juin 2011

Ce livre je l'avais en deux éditions, l'une anglophone et l'autre française. Des cadeaux. Le titre m'avait de suite rebutée, encore un truc à l'eau de rose. Et puis j'ai commencé à lire le résumé de l'édition française, je me suis arrêtée à "Balashov". J'ai sorti l'édition anglophone et j'ai commencé à lire. Le problème que j'ai eu au bout des cent premières pages venait de l'anglais du bouquin, un anglais d'Ecosse qui me gênait vraiment je me demandais régulièrement si certaines tournures étaient des jeux de mots ou expressions écossaises ou autres. Du coup j'ai terminé mon chapitre et j'ai continué avec l'édition française.
Mon avis? Tout d'abord si vous voulez le lire n'achetez pas la traduction de Fauquemberg, il y a des fautes grossières de français, je sais que certains ne s'en rendraient même pas compte mais moi ça me rebute totalement. L'idée en elle-même est bonne, début du 20ème en Sibérie, une secte, l'armée. On peut imaginer des tonnes de choses toutes plus plaisantes les unes que les autres. Mais là, franchement c'est pourri, dire que c'est un best-seller. J'aurais lu le résumé en entier je ne me serais pas tapée les 432 pages. La sexualité est abordée trop de fois à mon goût et tellement franchement que ça en devient lassant et maladroit. Je savais bien avant la fin que Samarin était le cannibale et la quatrième de couverture fait plus que le suggérer. Et la fin est vraiment tirée par les cheveux. Anna c'est une pute. Mutz un gentil con. Balashov un demeuré. Et presque tout le monde est obsédé du sexe. Pour nuancer il faut quand même reconnaitre que l'environnement est très bien décrit, on s'y croirait, que ce soit au Jardin Blanc, à Jazyk, devant le tunnel, ... sans que pour autant on se retrouve dans une narration seulement descriptive. Sur dix je crois qu'il aurait 5,5-6.

Sur fond de révolution russe une peinture saisissante et furieuse par un auteur à l'imagination débordante.

6 étoiles

Critique de Mmerliere (, Inscrit le 15 décembre 2007, 62 ans) - 15 décembre 2007

Un acte d'amour – James Meek

Sur fond de révolution russe une peinture saisissante et furieuse par un auteur à l'imagination débordante.

Sibérie, 1919. Quelques soldats tchèques sont égarés dans une bourgade glacée de Sibérie. Parmi eux, un capitaine pervers et sanguinaire, un lieutenant amoureux et humaniste. Il faut se préparer, car les "rouges" sont le point d'attaquer. Est-ce une épopée slave dans la plus pure tradition ? On peut y croire un instant mais il faut vite revoir son jugement quand un à un apparaissent des personnages pour le moins décalés : un évadé d'un goulag qui prétend être poursuivi par un voleur cannibale, un ancien hussard devenu eunuque et chef d'une secte de castrats, son ex-épouse photographe et leur fils...
L'intrigue s'épaissit au fil des pages car des meurtres sont commis et la recherche de leur auteur va porter à son paroxysme les relations déjà difficiles entre les habitants du village contraints de vivre ensemble .
J MEEK tout en conservant le souffle indéniable de la tradition du roman russe et des épanchements de la fameuse âme slave nous entraîne dans un thriller effarant où le suspense est remarquablement distillé. Le style est direct efficace et l'auteur sait habilement nous captiver afin de nous immerger dans cet univers où les protagonistes dévoilent peu peu leur face cachée, parfois terrifiante.

Ce roman, basé sur des faits réels, écrit par un journaliste écossais longtemps grand reporter en Russie est un livre qui ne peut laisser indifférent. Si vous le commencez, vous ne pourrez que vous laisser dévorer.

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