Beloved de Toni Morrison
( Beloved)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Un livre que je n'oublierai jamais
Ce livre m’a marquée au fer rouge. Il m'a remué les entrailles, le cœur et jusqu’au fond de l'âme. Par moments, j'avais du mal à respirer et les mots que j'écrirai ne pourront décrire tout ce que j'ai ressenti en lisant cet ouvrage.
L'histoire se passe au XIXe siècle, peu après la guerre de Sécession, dans un coin du Kentucky. Sethe est une jeune femme noire, qui vit avec sa belle-mère, Baby Suggs, ses deux fils, Howard et Buglar, et sa fille, Denver. Mais la maison qu’ils habitent est hantée par le fantôme d'une petite fille, sa petite fille, morte de mort violente il y a des années. Elle fait fuir les deux jeunes garçons, effraye Denver et prend une place anormale dans la maison.
Le retour de Paul D, un ancien esclave qui vivait dans la même plantation qu'elle, marque le début d'un bouleversement dans la vie de Sethe. Elle commence à se souvenir du passé, ce passé si douloureux de femme-esclave.
Et puis un jour, Beloved surgit. Qui est cette jeune fille qui parle à peine, est somptueusement belle, attachante et comme brisée à l’intérieur ? Quel lien la lie à la famille de Sethe ?
L’atmosphère décrite par Toni Morrison est un pur chef-d'œuvre ; elle parvient à nous entraîner avec elle dans un monde d’horreur et de souffrance tel qu’on a du mal à se l'imaginer. Elle mêle aussi admirablement le fantastique à une histoire comme il dût y en avoir des milliers à cette époque d'esclavage.
Je ne parviens pas à trouver les mots justes, mais si un livre a un jour mérité un prix (le Pulitzer en l'occurrence), c’est bien celui-ci.
Les éditions
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Beloved [Texte imprimé] par Toni Morrison trad. de l'anglais par Hortense Chabrier
de Morrison, Toni Chabrier, Hortense (Traducteur)
10-18 / Domaine étranger
ISBN : 9782264029454 ; 9,90 € ; 08/04/1999 ; 379 p. ; Poche -
Beloved [Texte imprimé] Toni Morrison Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Hortense Chabrier et Sylviane Rué
de Morrison, Toni Chabrier, Hortense (Traducteur) Rué, Sylviane (Traducteur)
10-18 / 10-18. Série Domaine étranger
ISBN : 9782264047960 ; 8,10 € ; 22/05/2008 ; 384 p. ; Poche -
Beloved
de Morrison, Toni Chabrier, Hortense Rué, Sylviane (Traducteur)
Christian Bourgois
ISBN : 9782267007428 ; 21,00 € ; 01/08/1989 ; 379 p. ; Broché -
Beloved [Texte imprimé] Toni Morrison traduit de l'anglais (États-Unis) par Hortense Chabrier et Sylviane Rué
de Morrison, Toni Chabrier, Hortense (Traducteur) Rué, Sylviane (Traducteur)
10-18
ISBN : 9782264076809 ; 9,10 € ; 28/11/2019 ; 432 p. ; Broché -
Beloved [Texte imprimé]
de Morrison, Toni Alikavazovic, Jakuta
Christian Bourgois
ISBN : 9782267050462 ; 25,00 € ; 19/10/2023 ; 448 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (27)
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la scie égoïne oui la seule issue
Critique de Lobe (Vaud, Inscrite le 28 juin 2011, 30 ans) - 5 novembre 2023
Mes remerciements aussi à la talentueuse traductrice et écrivaine Jakuta Alikavazovic.
black matter
Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 2 juillet 2020
Point de vue original
Critique de Krys (France-Suisse, Inscrite le 15 mars 2010, - ans) - 22 juillet 2019
L'intrigue centrale est Beloved, une jeune fille, et ce n'est qu'autour d'elle et de sa mère que se raconte l'horreur.
J'aime énormément l'oeuvre de Toni Morrison dans son ensemble et ce roman ne fait pas exception.
A lire !
- Prix Pulitzer en 1988, Prix Nobel en 1993-
Une plongée dans l'intimité de l'esclavage
Critique de Nav33 (, Inscrit le 17 octobre 2009, 76 ans) - 28 septembre 2015
- Cette histoire de fantôme est troublante . On doit garder à l’esprit que les contemporains des personnages de l’histoire croyaient à divers degrés à leur existence , surtout en cas de mort violente ce qui était hélas fréquemment le cas. Certains émettent des doutes , et la porte reste ouverte dans le roman à une explication rationnelle . Il s’agirait de la rencontre fortuite d’une orpheline séquestrée plusieurs années et de Sethe chacune imaginant retrouver l’une sa mère , l’autre le fantôme réincarné de sa fille.
- Le cœur terrible du roman est une scène que Sethe ne peut raconter directement à ses proches . L’ensemble du roman , comme sa propre confession avance à l’intérieur d’une spirale .
Même si l’histoire de l’esclavage aux Etats Unis nous est familière , on reçoit de plein fouet ce que cela a recouvert dans l’anéantissement des liens familiaux dans une même génération et plus encore entre les générations , et pire encore la répétition de ce crime global pendant toute la durée de l’esclavage. En dehors des situations de génocide , d’autres communautés ont subi des situations d’oppression et des massacres , mais les survivants pouvaient quand même dans leur malheur se replier sur la famille , se remémorer leurs ancêtres , leur histoire. Rien de tout cela n’est plus possible quand on a le même statut que du bétail . La situation des individus est simplement empirée chez les mauvais maîtres.
Mais même chez les bons esclavagistes qui traitent leurs esclaves humainement et parfois avec respect , le sort de ceux-ci est suspendu à la survie ou la situation financière de ces bons maîtres. Ainsi eux-mêmes, leurs proches ou leurs enfants pourront à tout moment se trouver vendus , séparés , dispersés . Les esclavagistes font aussi fructifier leur capital en favorisant les accouplements. Malgré tout, et c’est un miracle dans ces conditions, des individus se révoltent . Sethe incarne cette révolte à un point extrême en tentant de soustraire ses enfants et elle-même au retour en esclavage , par l’infanticide et le suicide
Poignant
Critique de Shan_Ze (Lyon, Inscrite le 23 juillet 2004, 41 ans) - 28 avril 2015
Près de Cincinnati, dans le bourg de Bluestone Road, années 1870, une petite maison que toute le monde évite, le Bon-Abri. La cause : un bébé-fantôme qui retourne la maison de sa colère.
Beloved, c’est l’histoire d’un amour trop fort, d’une liberté revendiquée, de vies trop tôt prises. Il n’est pas facile de suivre le fil de l’histoire de Sethe, Denver, Paul D. et autres Noirs brisés par la haine de certains Blancs. Quelques années après la fin de la Guerre de Sécession, l’égalité entre Noirs et Blancs prend du temps à se mettre en place. Les Noirs sont comparés à des animaux, il n’y aucun respect pour leurs corps, les témoignages de violence sont nombreux dans le roman.
Beloved, c’est un puzzle dont les éléments s’assemblent : l’accouchement de Sethe avec l’aide d’Amy, les moments avec Halle, les confessions de Paul D. … Au lecteur de remettre en place les événements afin de comprendre leurs vies, leurs souffrances et pourquoi Sethe en est arrivée à commettre cet acte-là. Toni Morrison mélange réalité et fantastique pour montrer les sentiments complexes de Sethe à travers de puissantes métaphores, des répétitions entêtantes.
Je n’avais pas apprécié Jazz de cet auteur mais j’ai aimé Beloved malgré sa complexité, son rythme étrange, ses fantômes, ses malheurs… Il faut savoir être persévérant avec ce genre de romans, parce qu’ils sont des livres d’amour et de liberté.
Très grand roman
Critique de Vigno (, Inscrit le 30 mai 2001, - ans) - 14 septembre 2014
Unique en son genre
Critique de Elko (Niort, Inscrit le 23 mars 2010, 48 ans) - 29 avril 2013
Une chair qui a besoin d'être aimée
Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 6 janvier 2013
Beloved, c'est l'esclavage vécu de l'intérieur : ne pas être propriétaire de son propre corps, voir ses enfants vendus, ne pas pouvoir espérer créer une famille, ne pas vraiment avoir d'identité propre (de nom), pouvoir être (a)battu à la discrétion du maître...
La lecture est un peu difficile au début car les allers-retours entre le présent et le passé se font sans transition ni avertissement, et c'est par lambeaux qu'on apprend l'histoire des personnages, l'enfer qu'ils ont traversé, au fur et à mesure qu'ils arrivent à en parler ou acceptent de s'en souvenir. Car les blessures de la chair et de l'âme à ce stade sont telles qu'elles conduisent à la déshumanisation, à la limite de la folie et que ceux qui ont survécu se sont barricadés, blindés, enfermés moralement et/ou physiquement pour oublier et ne plus risquer de souffrir.
Mais au devant de Sethe hantée par le fantôme de sa fille (elle a tenté de tuer ses quatre enfants plutôt que de les laisser en esclavage) vient Paul D. pour l'aider à exorciser son passé et à réapprendre à vivre et à aimer de façon saine dans un monde (après la guerre de Sécession) où elle a le droit de goûter à la liberté et d'être maître de son destin.
Le livre est dur, l'écriture forte, superbe, utilisant la même simplicité pour faire vivre la poésie ou pour décrire l'insoutenable. Toni Morrison convoque aussi le monde magique des esprits (vaudou ?) qui participe à l'ambiance ambiguë et un peu surréaliste autour de la maison 124 et du personnage de Beloved.
L'ensemble est somptueux et bouleversant.
Difficile et beau...
Critique de Jonath.Qc (, Inscrit le 6 juillet 2011, 46 ans) - 26 septembre 2012
Difficile parce que la violence décrite et vécue par le peulpe noir de ce roman est insoutenable.
Beau parce que l'écriture de Morrison est d'une telle clarté qu'elle nous fait vivre cet enfer comme si vous y étiez.
En le parcourant, on a peine à croire que de telles scènes aient pu survenir il y a à peine un peu plus d'un siècle.
Excellent roman à mon avis.
Saisissant mais pas passionnant
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 15 janvier 2011
On sait déjà avant même d'entamer le livre, grâce au 4ème de couverture et à la célébrité de Toni Morisson, que c'est une histoire d'esclavage qui nous est contée. Mais quelle surprise de voir si peu écrit les mots Blancs et Noirs. Comme si l'écrivain voulait dénoncer toutes les formes d'injustice raciale et sociale et pas seulement celles qui se sont déroulées à cette époque dans cette partie des Etats-Unis. Pour cela, c'est réussi.
En revanche, je n'ai pas été passionnée par cette lecture. Certes le style de Toni Morisson est remarquable et fait régner une ambiance très particulière, dérangeante. Mais cela traîne un peu en longueur, et les flashbacks sont bien trop nombreux et trop éparpillés un peu partout pour arriver à suivre vraiment l'histoire dans les moindres détails, comme je l'aurais aimé, sans compter les histoires de fantômes qui emmènent le lecteur dans le surnaturel. Le mystère qui persiste autour de qui est vraiment Beloved n'est pas non plus franchement saisissant.
Dommage.
Le 124 !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 4 décembre 2010
Il y a des histoires d'hommes qui restent gravées à jamais dans la mémoire .
Il y a des douleurs qui font préférer la mort .
Il y a des écrivains qui nous rendent jaloux par leur incroyable talent .
Il y a des oeuvres qui font que la littérature est un Art.
Pour ma part, Beloved est de cette race ; celle des " Grands " qui demeureront au Panthéon des joyaux de la littérature.
Que dire d'autre de l'histoire ? Des ravages de l'esclavage sur ces hommes , ces femmes et ses enfants à jamais perdus ?
Non...... nous serions en deçà de la vérité .
Une femme qui préfère trancher la gorge de son bébé plutôt que de le voir emporter par le " Blanc " pour être réduit en esclavage.
Les dégâts psychologiques engendrés qui mènent sur un chemin plus lointain que la folie.
Toni Morrison ( l'auteur ) jongle à merveille et parvient à soulever la nausée avec une certaine élégance , faire poindre l'espoir dans des cerveaux fracassés à jamais.
Sethe - récemment affranchie - tente d'apprendre à aimer , à " baisser la garde " mais Dieu que c'est dur !
Certains ont comparé ce livre à " Racines " ( célèbre roman d'Alex Haley duquel sera extrait un feuilleton télé ) . On y trouve - certes - une trame commune ( l'esclavage ) mais je trouve le roman de Toni Morrison plus profond .
Vous comprendrez - à la lecture de ma critique - qu'il FAUT avoir lu cette oeuvre magistrale .
Une écriture particulière
Critique de Chene (Tours, Inscrit le 8 juillet 2009, 54 ans) - 19 mai 2010
J'ai eu toutefois du mal à rentrer dans le livre. Toni Morrison a une écriture particulière : poétique et fantasmagorique.
Pour un peu j'abandonnais dès les cinquante premières pages, mais je me suis accroché à cause du prix Nobel de littérature de Toni Morrison et du prix Pulitzer qu'a reçu Beloved. Mais parfois je n'arrivais plus à garder mon attention sur l'histoire et c'est avec beaucoup de peine que j'ai réussi à aller jusqu'au bout du livre.
On n'aime pas tous la même chose...
Esclave d'une vie volée
Critique de Miss teigne (, Inscrite le 6 mars 2008, 43 ans) - 16 mars 2010
Qui est Beloved ?
Critique de Chantou (, Inscrite le 21 octobre 2009, 60 ans) - 22 octobre 2009
Si ce personnage permet à Sethe de se rappeler la vie au travers de sa fille tuée, pourquoi l'auteur laisse planer un mystère autour de Beloved.
Est-ce que ce personnage était vraiment nécessaire ?
Dommage, l'écriture est vraiment remarquable. C'est la raison pour laquelle je n'ai pas hésité à le relire. J'espère que le Don ne sera pas du même style.
Passée à côté
Critique de Lindy (Toulouse, Inscrite le 28 mai 2006, 46 ans) - 19 août 2009
Je retenterai peut-être l'expérience avec un autre roman pour avoir une opinion plus poussée sur l'écriture de Toni Morrison.
Et Toni Morrison reçut le prix Nobel !
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 13 mars 2008
Le fond du problème n'est pas très original puisqu'il concerne l'esclavage et toutes les violences qu'il a engendré. Mais, là où Toni affirme un talent immense c'est dans les personnages qu'elle dresse et l'évocation des fantômes qu'ils transportent en eux sans jamais pouvoir les faire vivre. C'est le roman de la douleur, de la violence qu'on ne peut dire qui restent accrochées au fond du coeur, au fond de l'âme, au fond des tripes.
Et comme Sorcius, je manque de mots pour dire ces personnages et leur souffrance et le génie de Toni Morrison c'est, pour pallier cette carence, d'avoir inventé un personnage entre le réel et le fantastique pour exorciser tous les démons que portent cette mère, pour lui faire dire l'indicible qu'elle a vécu, pour faire accepter l'inacceptable vérité.
Un immense roman qui entra rapidement dans les classiques du genre.
Le poids des chaînes du passé
Critique de Mieke Maaike (Bruxelles, Inscrite le 26 juillet 2005, 51 ans) - 2 avril 2007
Ce roman contient également une remarquable étude sociologique : les interactions entre les esclaves devenus libres, la difficulté d’établir des réflexes de solidarité tant elle est minée par des rancœurs et des jalousies, mais aussi, comme c’est le cas dans tous les groupes de dominés, la mécompréhension des rapports de domination. « Le pire – le bien pire – était que là-bas dehors, il y avait les Blancs, et comment savoir à quoi s’en tenir avec eux ? Sethe disait, d’après la bouche, et quelquefois les mains. Grand-Mère Baby disait qu’il n’y avait pas de défense – ils pouvaient à volonté vous considérer comme une proie, changer d’idée comme de chemise, et même quand ils pensaient se comporter bien, c’était à cent lieues de ce que font les vrais humains.
— Ils m’ont sortie de prison, dit un jour Sethe à Baby Suggs.
— Ils t’y ont mise aussi, répondit-elle.
— Ils t’ont fait traverser la rivière, répliqua Sethe.
— Sur le dos de mon fils.
— Ils t’ont donné cette maison.
— Personne ne m’a rien ‘donné’.
— Ils m’ont procuré du travail.
— C’est lui qui s’est procuré une cuisinière, ma fille.
— Oh ! Il y en a qui nous traitent comme il faut !
— Et, chaque fois, c’est une surprise, pas vrai ? »
Mais au-delà de tous ses aspects particulièrement riches, ce livre à la construction originale faite de flash-back multiples, tient le lecteur en haleine par des secrets dévoilés à petites doses, de vérités qui apparaissent peu à peu, des silences énigmatiques et des refus d’évoquer des événements qu’on devine plus qu’on comprend. De plus, l’écriture est particulièrement belle, alliant métaphores et poésie, décrivant des décors magnifiques qui contrastent avec l’horreur de l’esclavage : un esclave en fuite se dirige vers le Nord en suivant la floraison des arbres devient « Il courut donc de cornouiller en pêcher en fleur. Quand ils s’éclaircirent, il piqua sur les fleurs de cerisier, puis celles des magnolias, des cerisiers gommeux, des pacaniers, des noyers, et des figuiers de Barbarie. Enfin, il atteignit un champ de pommiers dont les fleurs se transformaient tout juste en minuscules nœuds de fruits. Le printemps montait vers le Nord en flânant, mais il lui fallait courir comme un dératé pour le garder comme compagnon de route ».
Un grand livre que je relirai incontestablement.
La femme qui ne baissait jamais les yeux
Critique de Jlc (, Inscrit le 6 décembre 2004, 81 ans) - 5 octobre 2006
Tout d’abord Sethe, personnage clé de ce roman est une femme avant d’être une esclave, une combattante avant d’être une victime. Et c’est ce qui donne à cette héroïne une telle force. En ces temps de « victimisation » qui sont les nôtres, elle ne suscite pas la compassion mais affiche son orgueil qui pourtant « engendre la chute ». Elle ne quémande pas nos larmes occasionnelles mais revendique sa différence dans tout ce qu’elle peut avoir parfois d’incompréhensible. « Le juste n’est pas forcément bien. » Cette femme qui ne baisse jamais les yeux n’a que faire de notre charité bien pensante pour ne vouloir que notre respect. L’auteur réussit là un des plus beaux portraits de femme de la littérature.
Le second point concerne le langage. Morrison a écrit un livre polyphonique, très « oral » puisque les esclaves noirs ne savaient ni ne pouvaient lire. Et dans son discours du Nobel, elle dit que « Nous faisons le langage. Le langage répressif fait plus que représenter la violence. Il est violence. » Et elle continue en parlant de l’indicible où conduit le langage.
Ces deux points font de ce roman écrit il y a vingt ans un des plus actuels qui soit tout en touchant à cette universalité indicible qui fait les grands livres, ceux qui traversent le temps.
roman particulier digne d'un chef d'oeuvre
Critique de Nana31 (toulouse, Inscrite le 29 janvier 2006, 55 ans) - 17 mars 2006
Il y a des passages durs qui montrent la souffrance et la folie des hommes. Je me suis demandée "Comment cela a t-il pu exister?
Il y a du fantastique dans ce roman car la maison de Sethe va être hantée par un fantôme ce qui donne une atmosphère particulière.
Ce roman a reçu le prix pulitzer en 1988 et cela ne m'étonne pas, car ce roman est digne d'un chef d'oeuvre.
bof bof
Critique de Queenie (, Inscrite le 14 mars 2006, 44 ans) - 15 mars 2006
Et si l'histoire était bien, j'ai fini par m'ennuyer complètement au bout d'un certain temps...
J'ai trouvé le sujet interessant mais le traitement trop sentimental pour moi.
beloved
Critique de Klimt (, Inscrite le 13 janvier 2006, 53 ans) - 12 février 2006
Les anachronismes m'ont un peu ennuyée mais on est pris par cette hisoire bouleversante.
Remuant
Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 46 ans) - 19 janvier 2006
J'ai aimé l'histoire et la construction du récit. C'est vrai on n'en sort pas indemme de ce roman. C'est beau et effroyable à la fois. L'amour est présent et même poussé à son paroxysme.
On est plongé en plein dans l'horreur vécue par les noirs aux Etats Unis et on comprend combien les souffrances qu'ils ont endurées peuvent conduire à la folie. Surtout quand cela est raconté par une femme noire. Cela ajoute un poids supplémentaire à l'histoire.
Malgré tout, tout comme Maya, j'ai eu du mal à accrocher au style, ce qui a un peu gaché ma lecture. J'avais pourtant beaucoup apprécié l'écriture de Toni Morrison dans "Love".
Une Médée Moderne
Critique de Aegis (Les Mureaux, Inscrit le 30 août 2004, 41 ans) - 15 avril 2005
Ce livre retrace la période de l'esclavage: il appartient donc à une littérature minoritaire (gender) par son traitement afro-américain et par l'identité féminine de son auteur.
L'écriture est remarquable de force: elle saisit sur le vif, prend à la gorge. A lire pour la réflexion, pour sa force poignante, pour sa grande qualité digne d'un chef d'oeuvre.
l'horreur et la folie de l'esclavage
Critique de Lachoute (La Perrière, Inscrite le 8 octobre 2004, 52 ans) - 3 novembre 2004
Il n'y a pas de mots pour décrire le malaise, la folie qui règne dans ce récit.
Beloved. A lire et à relire par comprendre les excès de l'amour d'une mère, pour estimer le poids des chaînes de l'esclavage...
Un livre que l'on n'oublie pas ... jamais ... parce qu'il est dur, violent mais que son histoire est "réelle".
A vif...
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 9 août 2004
Avoir apprécié un livre fait qu’on a envie de le défendre avec force arguments, d’en parler autour de soi, de passer en revue toutes ses qualités. Mais celui-ci échappe à toute description, ma critique éclair sera donc courte, c’est-à-dire inversement proportionnelle à l’intérêt du livre…
L'autre face d'Autant en emporte le vent
Critique de Maya (Eghezée, Inscrite le 18 octobre 2001, 49 ans) - 16 janvier 2003
Vraiment excellent !
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 1 septembre 2001
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