Le femme coquelicot de Noëlle Châtelet

Le femme coquelicot de Noëlle Châtelet

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Cuné, le 20 juillet 2007 (Inscrite le 16 février 2004, 57 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 429ème position).
Visites : 4 782  (depuis Novembre 2007)

Marthe et Félix

C’est une histoire d’amour, mais une vraie, voyez, une entière, une complète, avec sa très importante partie charnelle, parce que le platonique c’est merveilleux, mais quand on aime vraiment, on a grand besoin de contact.
Ca a commencé par un regard, c’est si traditionnel, non ?
Il dessinait dans un café, elle, elle faisait des mots croisés, il a levé sa tasse de café, l’a inclinée dans sa direction, et l’a bue en la fixant droit dans les yeux. Et elle, elle n’a pas baissé les siens. C’est tout, ça a commencé juste comme ça, mine de rien.
Et puis le lendemain, elle n’avait plus envie de thé. Soudain le café lui faisait envie. Et tout avait l’air plus neuf, plus coloré. Elle se sentait… différente. Et puis ils se sont parlé. Elle, c’est Marthe, lui, c’est Félix. Et puis…
Et puis, lisez-donc la merveilleuse histoire de Marthe et Félix. Vous allez tout reconnaître, et tout revivre à travers eux. Les envier, bien sûr. Et puis vous dire, quand même, si je transpose à truc que je connais, ça fait bizarre, c’est déplacé, non ?
Mais non.
Marthe a soixante-dix ans, Félix un peu plus. Et ils tombent amoureux, et ils nous touchent beaucoup.
Cent-cinquante pages douces et aériennes.

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Petit plaisir

8 étoiles

Critique de Hirondelle. (, Inscrite le 24 avril 2012, 62 ans) - 25 avril 2012

Je viens de relire deux petits bijoux, que j'avais découverts il y a quelques années déjà.
C'est à Mme Noëlle Chatelet que l'on doit "La femme coquelicot" et "La dame en bleu".
A la manière d'un peintre impressionniste, par touches légères et délicates, l'auteur nous conte le destin de deux femmes : elle dépeint admirablement leurs sentiments, leurs états d'âme, les choix qui vont les conduire à transformer radicalement leur quotidien. C'est du petit point, de la broderie fine, de la dentelle de Calais...
Une sorte d'énigme relie ces deux récits.
Le hasard met en présence, l'espace de brefs instants, sur les grands boulevards parisiens, deux femmes très différentes qui ne feront que se frôler, se deviner, se sourire.
Marthe et Solange, les deux héroïnes, vont alors emprunter deux trajectoires diamétralement opposées.
Le beige "fané" de la vie tranquille et résignée de l'une, Marthe,( veuve septuagénaire), laissera place au rouge incandescent de la passion. Un feu d'artifice embrasera son ciel.
Elle modifiera sa garde-robe et transformera même son intérieur aux couleurs de l'été!.
Pour l'autre, Solange, ( jeune quinquagénaire), au contraire, le feu des artifices de la vie clinquante qu'elle décide d'abandonner, va s'éteindre progressivement et la conduire vers la sérénité. Elle quittera ses atours voyants et colorés pour adopter un tailleur gris classique , ou une robe bleu-marine et devenir ainsi "invisible".
Pour Marthe, les étincelles de la gaieté retrouvée, la découverte de la flamboyance : elle ne craindra pas les brûlures de la braise...
Pour Solange, l'abdication délibérée : une vie "retirée": de conquérante, elle passe au retrait , elle "désapprend l'apparence", elle opte pour "la transparence": c'est de cette manière qu'elle va accéder à Sa liberté.
Ce dépouillement progressif, cette "jouissance" de l'inutilité", cet éloge de la vacuité, eh bien moi, ça m'angoisserait plutôt...
S'il me fallait choisir l'un des chemins empruntés par ces deux femmes, c'est sans conteste sur celui de Marthe que je m'aventurerais; D'abord, parce que j'adore les coquelicots ! Si fragiles, si gracieux, au bord de la route ils sont annonciateurs de l'été. La douceur de leurs pétales est semblable à de la soie.
Ensuite, parce que ce roman est un hymne à l'Inattendu, à la Fantaisie.
Et il porte en lui le VERT: la couleur de la renaissance du printemps et celle de l'espoir!
Merci Mme Chatelet!

Une bouffée d'air

7 étoiles

Critique de Hibou (, Inscrite le 28 décembre 2009, 49 ans) - 4 juin 2010

Marthe a 70 ans. Veuve, Elle vit seule dans un appartement de Paris. Un jour elle repère l’homme aux 3 cols blancs dans le petit bistrot de quartier « aux 3 canons ». Alors que le matin même pour la première fois depuis le mariage avec son premier mari qu’elle n’a jamais aimé, elle échange son traditionnel thé pour le café, l’après midi, l’homme l’invite à sa table. C’est le coup de foudre et le début d’une première passion tardive. De fleur blanche et insignifiante, elle prend la forme et la couleur de fleur coquelicot. Elle change ses rideaux, refait la déco de sa chambre, vibre au son de l’amour chanté par la belle Rosina dans le barbier de Séville, air et mélodie qui unit maintenant comme un secret ces deux êtres nouvellement rencontrés. Son cœur palpite. Elle est prise un matin de fièvre. A l’inquiétude de son fils, le médecin rassure par son diagnostic : ce n’est pas une fièvre mortifère mais une véritable fièvre d’amour. Voilà plusieurs jours qu’elle se rend chez Félix, qui artiste peintre dans l’âme, immortalise ce nouveau visage et corps sur la toile. Félix et le chien, emblèmes de sa nouvelle vie. Jusqu’à ce fameux jour où elle découche et se découvre comme galet sur la grève baigné par l’océan qu’est le vieil homme. Elle relèvera son dernier défi pour rendre son bonheur parfait : faire accepter ce nouvel amant par ses enfants et faire entrer Félix complètement dans la confrérie des siens.

Ce livre est une véritable ode à la fraicheur. Le style est fluide, clair, limpide. Les scènes s’enchainent sans transition et semblent couler de source. On se désaltère à cette nouvelle source de vie à l’image de Marthe. C’est un sujet original et encore trop tabou : l’amour des septuagénaires. On relègue trop souvent le quatrième âge dans les limbes, oh société cruelle, du ciel sans horizon où le soleil ne brillerait plus que par accident. L’auteur évoque une passion qui peut exister encore au crépuscule de la vie. Et on pourrait presque ajouter à la suite de la lecture de ce livre : grâce au crépuscule. C’est un formidable roman d’espoir. Pour une fois il est fournit une vision optimiste des personnes âgées. La sexualité n’est pas en reste. Car elle existe encore à cet âge. Tout comme la passion. C’est ce que veut rappeler l’auteur. Une véritable bouffée d’air dans une société qui pense trop souvent que les vieux ca ne ressent plus rien, ca ne sert plus à rien. Bravo !

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