Bethsabée de Pierre Benoit
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Un petit goût de Bollywood
Dans l’Inde de l’Empire Britannique, Arabella Taylor a le tort d’allier beauté inégalée et naissance douteuse. Elevée par les sœurs du couvent des Ursulines de Madras, la richesse dont l’a dotée un mystérieux donateur – qui lui aura sans doute bien auparavant offert une partie de son patrimoine génétique – fait oublier l’absence d’une famille respectable et lui permet de se marier à un haut fonctionnaire cruel dont elle divorce très vite. Le bonheur qu’elle goûte dans les bras du Capitaine Coleridge, le jeune homme qu’elle aurait voulu épouser au lieu de son détestable mari, est de courte durée : ce dernier, emporté par le choléra, la laisse seule. Mais c’est sans compter le destin qui lui offre la plus belle des rencontres, celle de Georges Baxter, lieutenant au 7ième chevau-légers de sa Majesté Anne. Mais aux yeux de la communauté britannique, Arabella reste une « irrégulière », outrageusement belle, qui fait pâlir de jalousie les femmes légitimes et leurs officiers de maris et déchaîner calomnies, convoitise, et passions. Sur fond de rébellion ethnique, dans les décors vertigineux des montagnes naissantes de l’Himalaya, se joue l’histoire d’amour de l’envoûtante Arabella et de son lieutenant, en proie aux couteaux des maquisards et pire, aux langues de vipères.
Pierre Benoit choisit l’exotisme de l’Inde et la splendeur de ces montagnes du nord pour nous raconter cette histoire d’amour impossible comme on les aime dans l’Inde d’aujourd’hui. On retrouve d’une certaine manière ce concept de caste, mais transposé à nos cultures occidentales de l’époque : une « mauvaise » naissance, et l’on n’est pas digne de respect. L’auteur prend ici un parti plutôt féministe, même si le personnage de la pauvre fille agace un peu : doit-elle en effet être d’une si irrésistible beauté et attirer les hommes de façon parfois un peu caricaturale, pour être digne d’intérêt ? L’amour qu’elle porte à Baxter, et dont tout le monde doute, devra affronter une armée de préjugés et sacrifier la beauté de celle qui le porte pour qu’enfin Arabella puisse être vue avec des yeux justes. Un roman exotique mais somme toute assez conventionnel que l'on appréciera pour son écrit toujours aussi riche et maîtrisé.
Les éditions
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Bethsabée de Pierre Benoit
de Benoit, Pierre
le Livre de poche / Lit Fra
ISBN : 9782253029366 ; EUR 3,95 ; 01/04/1982 ; 317 p. ; poche
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Les critiques éclairs (2)
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Saga exotique !
Critique de Angel54 (, Inscrit le 11 septembre 2010, 70 ans) - 9 mars 2013
Pierre Benoit écrivit son ouvrage courant 1938 et il paraît évident qu'il ne put ignorer le texte puis le scénario de ses confrères anglo-saxons.
Comme toujours il faut attendre que tout se mette en place et que l'action ne s'enclenche mais cette fois-ci cela est rapide.
Le charme suave des officiers britanniques de l'armée des Indes de Sa Majesté est si bien transcrit que parfois je croyais lire un texte traduit de l'Anglais, Vraiment là comme ailleurs, Benoit parfait la trame à un tel niveau qu'il s'identifie à la nationalité de ses personnages. On retrouve d'ailleurs ce talent dans nombre des ses titres, la dame, de l'ouest, Flamarens, Aïno et tant d'autres.....
Oui amis lecteurs, consommez sans modération ce roman, vous vous croirez quelquefois assis dans une salle obscure de ces cinémas des années 1950 qui furent celles de mon enfance.
Tournez !
Encore un roman à lire !
Critique de Shelton (Chalon-sur-Saône, Inscrit le 15 février 2005, 68 ans) - 7 juillet 2012
En effet, ne nous laissons pas berner, les paysages sont si forts dans ce roman que l’on pourrait bien passer à côté, rester la tête dans les montagnes et la nature sauvage, trembler lors des combats sanglants… et ne pas assez vivre au rythme de ces personnages profonds, angoissants et excessifs…
Arabella – encore une belle et fatale héroïne avec un prénom qui commence par un A – est une femme hors normes dans l’univers des militaires britanniques installés aux Indes. Elle est belle à damner tous les saints du paradis, y compris les Anglicans, ce qui serait acceptable si elle était au moins d’origine noble ou d’une famille de militaire… Mais on ne sait pas très bien d’où elle vient… Elle sent le soufre car qui dit mystère dit mauvais dans cette société qui vit en vase clos…
La communauté autour des forces britanniques est passionnante mais on n’arrive pas à savoir, du moins au départ, ce qui est le plus dangereux : l’ennemi de la couronne, le serviteur local qui cache son jeu, la hiérarchie militaire ou la rumeur ? Cette dernière est rapidement au cœur du roman car ses conséquences sont terribles pour des êtres humains somme toute assez normaux et paisibles…
On peut donc dire que c’est un roman profondément ancré dans une période historique, la présence coloniale britannique au cœur des Indes, mais en même temps, un texte assez universel qui parlera de l’amour, de la jalousie, des origines…
Je pense qu’il est aussi l’illustration de ce que sont aujourd’hui les romans de Pierre benoît : des petites merveilles dissimulées dans un contexte social et historique donné. Il faut casser ce cadre, sortir des explications socio-politiques sans intérêt pour, enfin, avoir le bonheur de lire d’excellents romans !
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