Le déjeuner de Sousceyrac de Pierre Benoit
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Tel est pris…
Sur la route qui les ramène à Paris, Jean et Philippe, inséparables compères depuis leur triste enfance, croisent le nom de Sousceyrac, hameau paisible et isolé du Haut-Quercy. Rien n’aurait pu y attirer l’attention des deux amis, ne fussent les souvenirs de Philippe : sa famille, originaire de ce village, est partie vivre à Cahors alors qu’il n’était qu’un enfant, ne laissant derrière elle qu’une vieille tante qu’elle a pris soin de gruger. Ses parents, morts prématurément, ne profitent pas longtemps de cette aisance acquise dans l’insouciance de savoir la pauvre vieille croupir sous le toit délabré de l’ancienne maison familiale. Philippe convainc Jean de faire un détour, non pour revoir cette tante miséreuse qui doit encore maudire cette branche malhonnête de la famille sur plusieurs générations, mais pour apercevoir la maison, lieu de sa petite enfance campagnarde.
Une défaillance de leur auto les contraint à s’arrêter à l’unique hôtel-restaurant de Sousceyrac pour y déjeuner, et quel déjeuner ! Pantagruel n’en aurait pas été mécontent ! Et pendant que les deux amis s’empiffrent et s’enivrent sous les apports incessants de nouveaux plats et de bouteilles, ils apprennent que la vieille tante a quitté ce monde voilà quelques années… riche à millions ! Cette richesse, dont Philippe n’a pas vu la couleur, s’en est allée dans une autre poche, celle d’un marchand de bois que la brave tante avait désigné son légataire universel. Cachant son identité, le neveu floué reste au village et mène une enquête qui va mettre à jour les tromperies et les manigances des gens de Sousceyrac.
C’est un livre qui ne se prend pas au sérieux, une histoire de gros sous juteuse comme les héritages campagnards le sont parfois. On regrette que la vieille tante, maligne, n’ait pas caché le magot sous le matelas ou dans la marmite. L’écriture de Pierre Benoît est riche, humoristique et se lit d’un trait. Le déjeuner donne l’eau à la bouche comme l’histoire bien menée de la pauvre tante devenue pleine aux as. Et le jeu incessant des manigances avec lesquelles les protagonistes se roulent les-uns-les-autres rythme allègrement le récit jusqu’à cette fin que le lecteur jugera comme une ultime tromperie ou un acte d’amour.
Les éditions
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de Pierre Benoît
de Benoit, Pierre
le Livre de poche
ISBN : 9782253099956 ; 3,98 € ; 30/04/1999 ; 244 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (6)
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Retour de bâton ...
Critique de Blaquieres (, Inscrit le 1 mars 2020, 52 ans) - 5 avril 2020
Histoire de famille
Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 60 ans) - 16 juillet 2011
Tout au long du roman, on découvre les personnages, la vie au village, la cuisine ... les histoires de plusieurs familles.
Un livre à lire pendant vos vacances!
l'histoire d'un lieu, l'histoire de ses habitants
Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 51 ans) - 17 juin 2011
Après un bon repas rien de mieux que mener une enquête dans le village qui nous a connu tout petit afin de comprendre comment le dernier membre de notre famille que l’on croyait pauvre est morte riche. Mais surtout comprendre comment cet héritage a pu bénéficier aux personnes méprisées par la défunte.
Un roman qui parle aussi de l’amour, un amour humain c'est-à-dire un amour qui n’apporte pas que le bonheur. Un roman sur l’humain, avec ses failles, avec ses amitiés, ses rencontres et celles qui ne se font pas. Il y aurait pu d’ailleurs ne pas y avoir d’histoire si la propriétaire de l’hôtel avait répondu par la rancune au dédain affiché par les deux amis de passage plutôt que par la générosité.
Bonne lecture
Un réalisme attachant
Critique de Mirandol (, Inscrit le 3 mai 2011, 56 ans) - 3 mai 2011
En somme, si vous vous arrêtez à Sousceyrac, demandez leur l'emplacement du Pendit: ils comprendront et vous indiqueront le chemin!
Vous ne resterez pas sur votre faim.
Critique de Gnome (Paris, Inscrit le 4 décembre 2010, 53 ans) - 28 avril 2011
Le déjeuner de Sousceyrac est un roman simple, mais tarabusté qui nous plonge dans une histoire de famille et ses petits arrangements pas toujours très reluisants. On y découvre une France profonde et truculente, un peu à l'image des personnages du roman, qui, au fur et à mesure que l'on avance dans le récit se révèlent être moins caricaturaux qu'on le pensait...
Court, drôle, grave et merveilleusement bien écrit, ce petit livre ravira ceux qui ont envie de faire un tour dans la France rurale d'il y a 100 ans et aiment se plonger avec délice dans une vraie histoire.
Merci Antinéa et merci SJB de m'avoir dirigé vers mon premier Pierre Benoît... Qui ne sera certainement pas le dernier !
L'amour et l'argent !
Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 17 août 2007
Un livre qui raconte une belle histoire, avec de l'amour, de l'argent, de l'amitié aussi, une belle amitié ...une histoire qui se passe dans la France profonde, la France que nous aimons.
Cette histoire est racontée par un Maître, que la belle critique d'Antinea m'a fait découvrir : Pierre Benoit, Académicien du début du XXème siècle.
Si un jour je voyais Pierre Benoit, je lui dirais :
- Monsieur Benoit, continuez, s'il vous plait, à nous raconter de belles histoires comme ce Déjeuner. Prenez votre temps. Conduisez-nous au pas de ces premières automobiles, dans les petits villages perdus de la belle campagne française.
Ici, la voiture est tombée en panne pour avoir roulé trop vite - à du trente à l'heure - à Sousceyrac dans le pays de Ségala : "un sauvage et dur pays, l'un des plus écartés, des plus ignorés de France".
- Expliquez-nous que "ce pays de Ségala doit son nom aux maigres champs de seigle et que ses landes au crépuscule, avec ses bruyères agitées sans fin par le triste vent de la nuit, demeurent seules sous les étoiles."
- Expliquez-nous comment, "pendant que les dernières abeilles de la saison bourdonnent à travers les rayures d'or pale des persiennes", Mme Prunet prépare un déjeuner pour ses convives improvisés... (Je vous passe les détails du menu, parce que, comme nos deux amis, vous y passeriez le restant de vos vacances...)
- Expliquez-nous comment la belle fille du village s'est habillée avec élégance ; mais à quoi voit-on que son élégance ne lui est pas naturelle et qu'elle lui est dictée par des journaux de mode qu'elle reçoit de Paris ?
Tous ces détails nous ravissent et donnent à ce roman une saveur, un parfum, une consistance aussi, qu'on ne retrouve plus hélas ! que trop rarement dans les romans d'aujourd'hui.
Ces détails et ces observations sont la manière de Pierre Benoit de construire son roman et de créer ses personnages. L'histoire est racontée avec finesse, avec humour ; c'est ce qu'on appelle, je crois : l'esprit français. Cet esprit devenu si rare qu'on s'imagine parfois qu'il n'a jamais existé ; c'est un plaisir de le voir réapparaître au fil de ces 300 pages. Je crois qu'aucun lecteur n'arriverait à contenir un sourire et même, parfois, un rire à la lecture de ce récit qui raconte une histoire à la fois grave et amusante.
Ce roman donnerait le goût de la lecture à ceux qui n'ont jamais appris à lire. C'est un beau livre, un livre sérieux, un classique et un régal pour les vacances. Un remède aussi : infaillible contre la mauvaise humeur !
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Pierre Benoît | 66 | Shelton | 19 août 2011 @ 18:22 |