J'ai saigné de Blaise Cendrars
Catégorie(s) : Littérature => Biographies, chroniques et correspondances
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Récit d'un combat
Blaise Cendrars a vécu la Grande Guerre dans sa tête et dans sa chair.
Le 28 septembre 1915, une balle atteint Cendrars à la main droite, il se trouve alors en Champagne (à Navarin plus exactement). Envoyé à Châlons-sur-Marne, on l'y ampute du bras droit, il n'a que vingt-huit ans. Assistant, impuissant, aux souffrances et aux cris de ses camarades de combat, agonisant dans les hôpitaux ou enterrés dans des cimetières de fortune, Blaise Cendrars sera profondément marqué par cet épisode et traduira cette émotion par l'écriture, le récit de la mort, du sang, de la boue, de la guerre...
Dans ce court texte (une soixantaine de pages), Cendrars rend hommage à ses compagnons d'infortune, nous raconte leur histoire et nous parle d'eux avec beaucoup de respect et de l’existence d’un lien, si fort, entre tous ceux qui ont vécu la guerre ensemble et de près. L'occasion aussi pour l'auteur franco-suisse de remercier Madame Adrienne, l'infirmière en chef de l'Hôpital de Sainte-Croix, une femme formidable au caractère entier et au coeur débordant de douceur pour tous ses malades.
C'est un récit émouvant, poignant par moments, dans lequel un homme laisse tomber toutes les barrières de la pudeur pour parler de lui, de sa souffrance, de la guerre, toujours bête à n'importe quelle époque.
"- Avez-vous remarqué ses yeux, Cendrars, quand une étincelle s'y allume ? me disait Mme Adrienne après chaque séance. Il fait de grands progrès depuis que vous êtes là, vous savez. Je suis sûre qu'il comprend parfaitement tout ce qu'on lui dit. Bientôt, il parlera. (...)
Ses yeux étaient des plus vifs, des plus mobiles, des plus parlants et, en effet, ils exprimaient bien des choses.
C'était extraordinaire et c'était pour moi un plaisir sans cesse renouvelé et souvent une jouissance quand j'y réussissais, que de me pencher sur ses yeux expressifs, de les déchiffrer, de deviner, de comprendre dans un éclair ce que son regard voulait dire.
Comment peut-on exprimer tant de choses par les yeux ? J'entends non pas des choses morales ou abstraites (...)" (pages 46-47)
Les éditions
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J'ai saigné [Texte imprimé] Blaise Cendrars postface de Christine Le Quellec Cottier
de Cendrars, Blaise
Éd. Zoé / Minizoé
ISBN : 9782881825040 ; 3,60 € ; 26/03/2004 ; 63 p. ; Poche
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Un prolongement de la Main coupée
Critique de Popaul (, Inscrit le 13 octobre 2008, 54 ans) - 30 septembre 2009
Au delà de la simple autobiographie, Cendrars s'attache à montrer l'horreur de la guerre, la souffrance, qu'elle soit physique ou morale.
"J'ai saigné" est un récit d'une puissance rare allié à une parfaite maitrise de l'écriture.
On note que la version présentée par Sahkti ne contient que le recueil "J'ai saigné". Ce récit se retrouve également associé à d'autres épisodes de la vie de Cendrars dans "La vie dangereuse".
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