La belle vie de Jay McInerney
( The good life)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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J'ai beaucoup aimé
Nous sommes un peu plus de dix ans plus tard que dans « Trente ans et des poussières ».
Russell est toujours éditeur mais a pris un peu de ventre et une légère calvitie. Sa secrétaire a aussi été sa maîtresse pendant quelques années et son ami Jeff, écrivain, est mort il y a un bon bout de temps alors qu’il soignait son « héroïnomanie ».
Corrine a abandonné son travail chez un courtier en bourse dès qu’elle a eut ses jumeaux. Cela n’a pas été simple vu qu’elle ne pouvait avoir d’enfants. Il lui aura fallu s’adresser à sa jeune sœur, Hillary, douce évaporée par ailleurs, de lui donner de ses ovules qui allaient être fécondés par des spermatozoïdes de Russell.
Malgré tout, Corrine se sent un peu inutile et décalée à ne pas travailler. Manhattan n’aime pas ce comportement réservé aux seuls très riches. Il faut pouvoir être classée… Russell, lui, avait accepté cela sans trop de difficultés jusqu’au moment où ses amis ont commencé à s’acheter des maisons dans les Hampton’s, ce qu’il ne pouvait pas faire. Nous sentons le couple devenu relativement fragile.
Luke est marié à une certaine Sasha, femme ayant aussi atteint la quarantaine, belle, élégante et bombe sexuelle. Elle fait des photos et passe très souvent dans la presse de mode. Elle n’apprécie pas du tout que son mari, fortune faite dans la finance, ait décidé d’abandonner son boulot et de rester plus proche de sa famille. Elle a un certain Melman, homme richissime, pour amant et ne se gêne pas trop au point que Luke n’est vraiment pas dupe. Il dérange tout autant sa fille Ashley qui trouve qu’il est trop disponible pour s’occuper d’elle, alors qu’elle a quatorze ans.
Et tout ce petit monde baigne dans le gratin et le vide.
Tout va basculer car le grand gala de charité qui les ressemble se passe le 10 septembre et le lendemain matin les Twin Towers ne seront plus qu’un souvenir !...
Luke avait rendez-vous avec son seul ami ce matin là à huit heures à Ground Zero. Il n’y est arrivé qu’un peu après neuf heures et n’a échappé que de justesse à la mort alors que ce ne sera pas le cas de son ami.
De son côté, Corrine s’est précipitée vers Ground Zero pour tenter d’aider. Elle voit un fantôme tout gris et crachant ses poumons sortir de l’épais brouillard de poussière. C’est Luke qui a tenté de trouver son ami. Elle l’aide à se reprendre puis il rentre chez lui. Corrine va participer à une base fixe d’aide aux pompiers, gardes nationaux, policier etc. Il s’agit de les nourrir, de leur donner du café et d’autres boissons, de les réconforter aussi quand ils arrivent en pleurs ou complètement chamboulés. Elle y passera ses nuits.
Je vous laisse ici dans l’histoire.
J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre ! Je sais que nombreux sont ceux qui rejettent les livres consacrés au 11 septembre en considérant qu’ils ne sont que du commercial. Je ne pense pas cela de celui-ci.
Le 11 septembre lui-même n’est que la toile de fond de cette histoire. Les grands événements chamboulent les vies de certains et permettent de révéler des sentiments, des comportements que ceux-ci n’auraient peut-être pas eut autrement. C’est le cas ici. Un nouveau processus s’engage avec une autre façon de voir la vie.
McInerney va aller très loin dans l’analyse de la naissance d’un amour absolu entre des êtres au milieu de leurs vies, mariés et avec des enfants chacun. Amour absolu mais pas nécessairement sans culpabilité ni parfois regrets. Chacun utilise les armes qu’il a et les conjoints ne se laissent pas nécessairement faire même s’ils étaient engagés sur la mauvaise pente eux-mêmes.
Alors que Corrine apprend les infidélités de son mari avec sa secrétaire elle lui demande ce que celle-ci a de plus qu’elle. Russell lui répond que c’est une mauvaise question et répond : « Rien, elle n’a rien de plus que toi ! Tout simplement elle n’est pas toi ! » C’est une vision de la vie de couple qui en vaut une autre.
Corrine et Luke vont-ils arriver à concrétiser tout ce bonheur fou qu’ils viennent de découvrir ?... A vous de voir…
Jay McInerney écrit très bien et ce que j’ai le plus aimé dans ce livre c’est qu’il va très loin dans l’analyse des comportements et des sentiments de ses personnages. Comme Hemingway je dirais qu’un livre est bon quand il est écrit « vrai ».. McInerney écrit très vrai et un autre écrivain, avec moins de talent, aurait versé dans le navet le plus sirupeux. Lui, vraiment pas !...
Je le conseille donc fortement !
Les éditions
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La belle vie [Texte imprimé] Jay McInerney traduit de l'anglais (États-Unis) par Agnès Desarthe
de McInerney, Jay Desarthe, Agnès (Traducteur)
Editions de l'Olivier / OLIV. LIT.ET
ISBN : 9782879295336 ; 2,10 € ; 01/03/2007 ; 424 p. ; Broché -
La belle vie [Texte imprimé], roman Jay McInerney traduit de l'anglais (États-Unis) par Agnès Desarthe
de McInerney, Jay Desarthe, Agnès (Traducteur)
Points / Points (Paris)
ISBN : 9782757808108 ; 8,20 € ; 03/04/2008 ; 466 p. ; Poche
Les livres liés
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Love story post attentat du World Trade Center
Critique de Sundernono (Nice, Inscrit le 21 février 2011, 41 ans) - 11 juillet 2019
J’ai traversé cette lecture avec tout de même un peu d’intérêt car au final ce roman est un roman d’amour et l’on a envie de savoir comment cela va évoluer. Les personnages sont bien « fouillés » et force est de constater que j’ai envie de connaître la suite. Néanmoins je ne peux m’empêcher de me dire que j’en attendais plus : une écriture plus belle ou plus nerveuse, une histoire moins classique : un roman moins banal en somme.
A propos du 11 septembre 2001
Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans) - 30 décembre 2013
Cynique mais mal-écrit, je n'ai même pas vu là-dedans un soupçon de talent, que du vrai sans même le souffle épique d'un Tom Wolfe, que de la collection Harlequin et pour faire court, je déconseille très fortement à mes amis !
D'un décombre l'autre !
Critique de Lalige (, Inscrit le 16 novembre 2008, 50 ans) - 7 octobre 2013
un livre charnière de la littérature contemporaine américaine
Critique de Jimbo (, Inscrit le 15 juillet 2012, 62 ans) - 15 juillet 2012
Et dans l'horreur de cette tragédie et des décombres fumantes du World trade Center Jay Mc Inerney fait surgir l'espoir et l'amour et remet en question tout un système basé sur des convictions et des sentiments nourris au rêve américain que le 11 septembre a définitivement balayés
MacInerney attitude
Critique de Mmerliere (, Inscrit le 15 décembre 2007, 62 ans) - 15 décembre 2007
Comme à son habitude, l'auteur use de l'autocritique et de l'autodérision avec aisance pour nous révéler la profondeur de ses personnages. En cela, la réussite est au rendez vous.
Les personnalités sont décrites au plus juste, sans excés. Leurs agissements sont bien sûr liès aux conséquences du 11 septembre, pour autant, l'humour et la légèreté sont présents. Les portraits sont sans concession, ni à charge, ni à décharge. Ils sont à l'image de cette bourgeoisie intellectuelle newyorkaise, de celle qui "fait de l'argent" dans l'édition où le cinéma, et qui se révèle plein de ressources (humaines) face à l'adversité.
L'aspect matériel, si présent dans le quotidien des protagonistes devient tout d'un coup superficiel et ridicule mais les personnages assument et se débattent sans renoncer à leur identité.
L'histoire d'amour née sur les cendres de "ground zero" encore fumantes et que l'on croît un moment hors d'atteinte d'un quotidien quelque peu surfait, est elle aussi rattrappée par les mondanités. On ne change pas semble nous dire Macinerney, même si on s'interroge perpétuellement sur notre propre existence. A New York ou ailleurs...
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