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Chez les Fontanel, on est médecin depuis plusieurs générations. Henry dirige une clinique en région parisienne et son fils Adrien, célibataire endurci, lui succède progressivement. Pascale, la petite dernière, 32 ans tout de même, est pneumologue. Il n’y a que Camille Montague, la deuxième femme d’Henry, mère de Pascale qui n’a pas eu la chance de faire de prestigieuses études. Bâtarde d’un officier français et d’une indochinoise, sa vie n’a été qu’un enfer jusqu’au moment où Henry la prend amoureusement sous son aile.
Le récit commence dans le Sud-Ouest, à l’enterrement de Camille qui s’est éteinte neurasthénique dans son appartement parisien. Pascale se console de la mort de sa mère avec Samuel, son ex-mari, expatrié à Toulouse pour faire le deuil de leur douloureuse séparation. Avant de retourner à Paris, Pascale décide de revoir Peyrolles, la propriété familiale en région albigeoise dans laquelle elle a vécu ses douze premières années. Il lui vient alors une idée un peu folle : racheter la propriété et s’y installer. Mais elle bute contre la réticence presque incompréhensible de son père et de son demi-frère. Néanmoins, la petite Fontanel est opiniâtre et arrive à ses fins, aidée financièrement et professionnellement par Samuel, toujours épris malgré lui. Anesthésiste, il lui dégotte une place au CHU de Toulouse, dirigé par le très séduisant Laurent Villeneuve, dans le service de pneumologie dirigé par l’acariâtre Nadine Clément.
A Peyrolles, Pascale se heurte à l’hostilité de la population locale. C’est que les Fontanel n’y ont pas bonne presse. Elle n’en comprend pas la raison, même en fouillant dans ses lointains souvenirs. Et pourquoi l’ancien jardinier tient-il à entretenir le domaine, même gracieusement ? Le mystère familial prendra une nouvelle dimension quand Aurore, cohabitante et amie d’enfance de Pascale tombera sur un ancien livret de famille caché dans un meuble du grenier.
Voilà un roman facile comme j’aime en dévorer de temps en temps pour me vider le crane. L’histoire évolue dans le charme dépaysant du Sud de la France. Les principaux protagonistes ont été gâtés par le destin et la nature : ils sont beaux, riches, intelligents, attentionnés... Pas de vrai salaud non plus parmi les personnages secondaires. Même Nadine Clément bénéficie de circonstances atténuantes.
Ces bourgeois coincés évoluent dans un luxe raffiné quoique tendance kitsch vieillot. Ils se rendent à l’aéroclub pour faire des petits tours en avion de plaisance ou en hélicoptère. Ensuite ils se retrouvent dans des restaurants renommés et passent apparemment de formidables soirées, mortelles à mon sens. En résumé c’est l’opulence, dans le genre « je n’ai plus d’eau, du champagne ça ira ? ». J’aime bien péter dans la soie occasionnellement, même par procuration.
Le canevas est classique : des secrets de famille divulgués au compte-goutte, plusieurs amours en suspens, une amie enthousiaste pour contrebalancer le drame. Malheureusement, les révélations finales manquent un peu d’intérêt. Il est vrai que les polars modernes nous habituent à des retournements de situation spectaculaires. Cependant, j’estime les symptômes excessifs en comparaison de l’énigme elle-même.
On passe cependant un bon moment à condition de faire abstraction du côté un peu cul-cul de ce type de littérature. Je reviendrai certainement à Françoise Bourdin avec le secret et l’héritage de Clara qui seraient d’un niveau supérieur.

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  L'inconnue de Peyrolles de Françoise Bourdin

  de Bourdin, Françoise
  Belfond
  ISBN : 9782714441331 ; 2,98 € ; 05/10/2006 ; 352 p. ; Broché

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