La rivière du loup de Andrée Laberge
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Style d'écriture que j'abhorre...
Conte, histoire, fable, tous ces éléments sont exploités dans ce roman plutôt fantastique.
L'auteure donne la parole à de multiples personnages qui témoignent chacun à leur façon, des liens de filiation, de l'intolérance et de la différence, de même que de la quête de sens et d'absolu.
Les personnages sont tous percutants; on retrouve en premier plan un père, moitié homme moitié loup et son fils, dont la relation atteint un niveau de fusion rarement dépeint; il y a Eueee, jeune fille accablée d'une mère indigne et d'un bégaiement navrant; il y a le tartarin, qui trouve dans la fanfaronnade et la violence les moyens de combler un sevrage d'amour de ses parents, trop douleureux à supporter; il y a la protectrice qui dans sa vocation de protéger les autres est incapable de se protéger elle-même et il y a surtout le troublant et trompeur aspect des apparences.
Pour moi où le bât blesse est le style d'écriture de cette auteure, que je ne connaissais pas: un lyrisme débridé qui délave toute émotion, des descriptions répétées à outrance, des mots qui comblent toute marge pouvant être laissée libre à l'imagination du lecteur.
Je ne désire d'aucune façon nier la qualité de ce livre, je ne déplore qu'un style d'écriture que personnellement j'abhorre, qui ne laisse aucune place à une rencontre, un échange, ou à une complicité...
Dommage!
Les éditions
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La rivière du loup de Andrée Laberge
de Laberge, Andrée
XYZ / Romanichels
ISBN : 9782892614459 ; 21,99 € ; 25/01/2006 ; Broché
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L'Éducation des enfants
Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 9 juillet 2013
L’auteure s’intéresse particulièrement au sort de trois adolescents de quinze ans, deux garçons et une fille, fréquentant la même école du village. Elle a choisi des jeunes, représentatifs de milieux différents, qu’elle affuble de surnoms symboliques. Le tartarin est le fils d’un médecin, qui comble l’incurie paternelle par des fanfaronnades à l’instar du célèbre héros d’Alphonse Daudet. Euee est une fille bègue, obligée par sa mère de se prostituer pour lui payer sa came. Et Face de lune, le principal protagoniste, se caractérise par son amour de la nature, hérité de son géniteur.
Le jeune héros vit retranché sur une ferme que son père a laissée à l’abandon quand son amante, une prostituée, l’a quitté. Son départ a causé la perte de cet homme qui s’est replié sur lui-même au point que les rôles familiaux se sont inversés. Face de lune est devenu le gardien d’un être qui a perdu la raison. La situation ne porte pas atteinte à son amour filial. Bien au contraire. Les liens du sang, qui l’unissent en quelque sorte à la nature par l’origine amérindienne de son père, lui tracent la voie à suivre. La rivière vient sceller son attachement à un homme né au milieu des loups. L’amont garanti un aval qui ne peut se tarir. Magnifique métaphore que le jeune tourne en légende pour distraire son père quand ce dernier ressent des pulsions sexuelles trop fortes. Heureux d’être reconnu comme un digne fils, Face de lune mène une existence enrichissante dans un environnement censé le détruire, contrairement au tartarin, issu de la classe bourgeoise, qui mène une rébellion contre ses parents, trop occupés à servir autrui à ses dépens.
Andrée Laberge trace un parallèle éloquent entre l’éducation de ses héros en quête de leur personnalité et de leur sexualité. Aux yeux des adultes, le jeune est en danger s’il ne vit pas dans une famille respectueuse de la rectitude sociale. Pourtant l’enfant des normes adopte un comportement délinquant alors que le garçon et la fille de la marginalité manifestent une sociabilité irréprochable. La travailleuse sociale de l’école juge leurs cas en fonction de critères décrétés par des spécialistes, qui ont décidé que le développement de l’enfant ne découlait que d’une seule source, celle alimentée par les bien-pensants. Le roman est une charge contre la DPJ (Direction de la protection de la jeunesse), dont la politique vise le cocon sécuritaire même s’il ne garantit que du bonheur en cannette.
Ce roman immensément riche a mérité à son auteure le Prix du Gouverneur général 2006. C’est une petite perle dans notre production littéraire. Une perle rare pour les jeunes qui viennent de trouver en la personne d’Andrée Laberge une solide alliée. C’est avec un souffle puissant qu’elle soutient les enfants de la marge. Elle a composé un chant polyphonique qui autorise à tous les « je » de se faire entendre. Leurs paroles sont traînées par une écriture qui ne brime pas les élans du cœur. Phrases longues d’un lyrisme maîtrisé pour que retentisse la véritable « mélodie du bonheur ».
Épuisant
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 4 juin 2008
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