Premier roman posthume

A longueur de romans, Gilbert Cesbron développa principalement le thème de l’enfance. Dans la décennie 50-60, il obtint de jolis succès de librairie avec « Chiens perdus sans colliers » (sur l’enfance abandonnée), « C’est Mozart qu’on assassine » (sur les surdoués) ou « Et moi je vous aimais » (sur les handicapés mentaux), romans touchants, généreux et emprunts d’une grande charité chrétienne.
« Compagnons de la nuit », publié en 1995 donc après sa mort, a été écrit en 1938 alors qu’il était très jeune. Il semble que ce fut son véritable premier roman. Mis à part le thème de l’enfance, il n’a pas grand-chose à voir avec ses autres livres. Le jeune héros est un tout petit garçon de 4 ou 5 ans en proie à une longue série de rêves ou de cauchemars interrompus et sans aucune suite logique. L’enfant est en proie à une sorte de kaléidoscope d’images ou de saynètes qui s’enchaînent sans que l’on comprenne où l’auteur veut nous amener. Nous sommes dans un monde d’onirisme enfantin rempli de peurs, de fantasmes et de poésie. Des personnages à peine esquissés apparaissent, ce sont eux les Compagnons de la nuit : Grand-père l’Ancien, Parrain l’Aventure, Manou, la nounou, et surtout la propre mère dans les bras de laquelle l’enfant vient se réfugier à la fin du livre.
Très déroutant pour le lecteur, poétique, mais souvent lassant par manque de repères et de fil conducteur, « Compagnons de la nuit » est plus proche du recueil de poèmes en prose que du roman, c’est une plongée dans la fantasmagorie de l’enfance avec les mots et les phrases de l’adulte. Cette première œuvre méritait-elle d’être publiée ? J’en doute.

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  Compagnons de la nuit [Texte imprimé], l'enfant dormira bientôt Gilbert Cesbron préf. de Jacques de Bourbon Busset,... avant-propos de Michel Barlow

  de Cesbron, Gilbert Barlow, Michel (Préfacier)
  R. Laffont
  ISBN : 9782221080634 ; 18,50 € ; 28/03/1995 ; 271 p. ; Broché

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