Le boogie des rêves perdus de James Lee Burke

Le boogie des rêves perdus de James Lee Burke
( The lost get-back boogie)

Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers

Critiqué par Tistou, le 12 février 2007 (Inscrit le 10 mai 2004, 67 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (13 106ème position).
Visites : 5 258  (depuis Novembre 2007)

La prison, l'amitié, l'amour.

Eh non ! Pas la Louisiane pour cette fois ! Encore que … finalement, c’est au pénitencier d’Angola, en Louisiane, qu’Iry Paret, guitariste de country louisianais, se lie à Buddy Riordan.
Mais très vite, Iry Paret sort d’Angola, il revient à temps chez lui pour voir agoniser son père et c’est peu de dire que sa présence n’est pas appréciée de son frère et sa soeur plus « intégrés » dans la société louisianaise. Iry cède donc à l’appel de Buddy, libéré lui aussi et retourné à la ferme familiale, dans le Montana, près de Missoula (où, entre parenthèses, James Lee Burke réside, en alternance avec New Iberia en Louisiane).
Vous voyez où c’est le Montana ? Un Etat tout au nord des USA, plutôt vers l’ouest, dans les Rocheuses, aux paysages sublimes de montagnes sauvages. Si James Lee Burke est d’un lyrisme absolu dans ses épisodes louisianais, je dois dire que le Montana, il a l’air d’aimer, et pas qu’un peu !
Iry donc se retrouve hébergé dans la ferme dirigée d’une main de fer par le père de Buddy, qui n’hésite à se mettre la population locale à dos en traînant en justice la grosse (et seule) usine papetière locale qui, outre polluer copieusement la vallée fait vivre les trois-quarts de la population.
Il va remettre la main à la guitare pour subsister, faire la connaissance de l’ex de Buddy, et les problèmes vont s’accumuler entre violences vengeresses de la population, drame d'un amour qui le culpabilise, j'en passe et des meilleures. Les choses ne sont jamais ni simples ni blanches ou noires avec Burke.
Il est étonnant d’apprendre que ce roman a été, je crois, le troisième de Burke, avant qu’il ne devienne célèbre avec ses épisodes Dave Robicheaux, et qu’à l’entendre il aurait battu le record des refus des maisons d’édition de New York. Il parle d’une centaine de refus ! Dieu qu’il est beau pourtant. C’est ma troisième lecture du « Boogie des rêves perdus » !
« La lune s’était déplacée plus loin vers le sud, et je voyais les eaux sombres de la rivière se scinder en rigoles argentées autour des saules pleureurs en bordure des bancs de sable. Les montagnes de chaque côté de la vallée m’apparaissaient maintenant tellement énormes sous le clair de lune que j’eus la sensation qu’elles allaient m’écraser sous elles. La neige sur les pics lointains était en feu sous l’éclat de la lune au-delà des silhouettes en dents de scie des pins, et à chaque traversée d’un pont enjambant un petit torrent, j’apercevais les rouleaux blancs des eaux cascadant sur les rochers avant de s’étaler en grandes flaques paisibles martelées de dollars de métal à l’extrémité des hauts-fonds. »
De l’action, des sentiments, des faiblesses coupables, des passages enivrants, il y a en a la pelle. Ce n’est plus un polar, c’est un roman des moeurs à l’américaine (des américains profonds !).
Je laisserai la conclusion à James Lee Burke, via Iry, son héros :
« J’avais oublié à quel point il était agréable d’être simplement en compagnie de quelqu’un qu’on aime. »
Une philosophie de vie.

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Ah, ce Burke !...

9 étoiles

Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 20 mars 2007

La critique de Tistou rend parfaitement justice à ce roman de James Lee Buke. Pour une fois, il ne s’agit pas d’un polar, quoique le suspense soit bien présent.

Ce que j’ai particulièrement aimé, ici comme dans les autres livres de Burke, c’est qu’il dépasse le dualisme bien/mal en nous présentant des personnages complexes, riches, inclassables. Il y a ceux pour qui la fin justifie les moyens, ceux qui par respect d’une valeur sont prêts à en négliger d’autres, ceux qui s’enlisent par manque de confiance en eux, et bien d’autres encore.

Il y a aussi les descriptions des paysages fabuleux du Montana. Impossible de ne pas être sous le charme, impossible de ne pas VOIR la nature, improbable de ne pas se dire « un jour, j’irai là-bas ». Bien mieux que n’importe quel prospectus touristique !

Du suspense, des personnages attachants, des descriptions à vous couper le souffle, tout ça bien écrit… Mais que demande le peuple ?

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