Dans le scriptorium de Paul Auster
( Travels in the scriptorium)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Une ambiance typique d'Auster et un véritable style
Il est très difficile de faire un meilleur résumé de ce nouveau livre d’Auster que celui qui figure en quatrième de couverture.
Cela tient surtout au fait que l’histoire racontée est particulièrement ténue. Ce livre nous donne un peu la sensation d’être revenu au temps de « Revenants » avec comme personnages uniques Blanc, Bleu et Noir.
Qu’à cela ne tienne, Auster, passé maître en jongleries avec les idées et les mots, nous tient tout à fait en haleine.
Mr. Blank est un vieil homme qui nous semble doublement prisonnier : dans l’espace mais aussi dans sa tête. Au fil du temps nous découvrirons qu’il l’est surtout par son passé qu’il ne retrouve que par bribes.
Mais il n’est qu’un personnage de roman parmi d’autres et, comme tel, « … c’est que nous, les chimères du cerveau d’un autre, nous survivrons au cerveau qui nous a fabriqué, car une fois lancé dans le monde, nous continuons à exister à jamais et on continue à raconter nos histoires, même après notre mort. »
Si nous ne voyons pas qui est Blank, ni ce qu’il a fait, nous reconnaissons de nombreux personnages d’Auster comme Fogg, Stillman Sr. et Stillman Jr., Quinn, Anna Blum, David Zimmer etc.
Par contre, Auster ne nous permet pas de nous situer exactement dans l’espace. Il ne nous parle que de la « Confédération », de la ville « d’Ultima », des populations Djiens, des espaces des « Territoires invisibles » et des « Provinces Occidentales » Est-ce une erreur de sa part que soudain il compare un territoire donné « au désert salé de l’Utah » ?... Certainement pas !... Il donne à deux ou trois reprises le nom « indiens » et par une fois celui des Etats-Unis.
Bien sûr nous reconnaissons l’ « Amérique » ainsi que les Indiens, même s’il ne s’agit pas d’une Confédération. Il est tout aussi indiscutable qu’Auster aborde des problèmes politiques, choses à laquelle il ne nous a pas habitué, sauf en quelques phrases dans « Brooklyn Follies »
Cette courte phrase : « Je ne faisais que mon boulot. » nous ramène à des années en arrière ainsi qu’à des choses terribles.
Oui l’histoire est mince mais l’auteur, par ses énormes qualités d’écriture, peut se le permettre et garder toute notre attention. Ses messages passent et le premier que nous retiendrons est celui de la manipulation des populations… Nous savons tous de qui il parle, même s’il en existe pas mal d’autres à faire la même chose.
J’ai beaucoup aimé ce livre, même s’il est très différent de « Moon Palace », de « Leviathan » et de bien d’autres de ses œuvres.
Les éditions
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Dans le scriptorium [Texte imprimé], roman Paul Auster traduit de l'américain par Christine Le Boeuf
de Auster, Paul Le Bœuf, Christine (Traducteur)
Actes Sud / Lettres anglo-américaines (Arles)
ISBN : 9782742765607 ; 18,80 € ; 30/01/2007 ; 147 p. ; Broché -
Dans le scriptorium [Texte imprimé], roman Paul Auster traduit de l'anglais (États-Unis) par Christine Le Boeuf
de Auster, Paul Le Bœuf, Christine (Traducteur)
le Livre de poche / Le Livre de poche
ISBN : 9782253125860 ; 5,60 € ; 01/10/2009 ; 152 p. ; Broché -
Dans le scriptorium [Texte imprimé], roman Paul Auster traduit de l'américain par Christine Le Boeuf
de Auster, Paul Le Bœuf, Christine (Traducteur)
Actes Sud / Babel (Arles)
ISBN : 9782742775675 ; 6,60 € ; 02/06/2008 ; 144 p. ; Poche -
Dans le scriptorium
de Auster, Paul Le Bœuf, Christine (Traducteur)
Actes Sud / Babel
ISBN : 9782330055332 ; 03/06/2015 ; 144 p. ; Format Kindle
Les livres liés
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Les critiques éclairs (5)
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cauchemar psychédélique
Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 76 ans) - 15 juillet 2012
Il est plus facile de soulever des énigmes que de trouver des solutions
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 8 décembre 2009
Un melting pot de suspense et d'énigmes non résolus.
A ne pas lire peut être sans bien connaitre style et goût de Paul Auster.
un roman "non figuratif" ou "impressionniste"
Critique de Tanneguy (Paris, Inscrit le 21 septembre 2006, 85 ans) - 24 janvier 2009
Ce court livre se lit d'une traite et sans ennui. Bravo !
retrouvailles
Critique de Madame Charlotte (Argelès sur mer, Inscrite le 30 octobre 2008, 48 ans) - 2 janvier 2009
Le personnage principal, un vieil homme nommé Mr Blank par le narrateur, se réveille dans une chambre, sans mémoire. Il ne sait pas ce qu'il fait là, comment il s'y est retrouvé, et ignore jusqu'à sa propre identité. Mr Blank est filmé en permanence, il reçoit des visites troublantes, d'individus qu'il est supposé connaitre, mais dont il ne conserve que quelques bribes de souvenir. On apprend peu à peu que Mr Blank est enfermé, que ses "chargés de mission" lui en veulent. Il en rencontre certains, moins rancuniers, plus reconnaissants. Le récit est une mise en abîme vertigineuse, et tourne autour du rapport de l'auteur à ses créations, de la survivance de ses dernières bien après la mort, de leur vie propre. Il est difficile de résumer le livre sans trop en dire (je déteste ça !).
Je vais donc m'arrêter là, en espérant retrouver La trilogie New Yorkaise dans les cartons, et en attendant de recevoir Le voyage d'Anna Blume.
Par où la sortie?
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 13 mars 2007
Le roman commence avec un vieillard dans une pièce, une cellule? Il ne sait pas pourquoi il est là où qui il est? Mr. « Blank », un inconnu, une énigme. Autour de lui, l’homme découvre un manuscrit et des photographies qui serviront à tisser le récit d’une vie insaisissable. Les visites de personnages tout aussi mystérieux ajouteront à l’intrigant huis-clos.
L’absence de lieu défini à l’extérieur de la pièce, ni de certitudes à l’intérieur de celle-ci pourront faire perdre l’équilibre à certain lecteurs. Par contre, les adeptes de labyrinthes et ceux qui n’ont pas peur de se laisser floués seront ravis. Chaque nouvelle rencontre permet d’ajouter un morceau au puzzle de l’identité de Mr. Blank.
L’image sur la couverture du bouquin publié aux USA est plus jolie. On y voit un cheval blanc dans une chambre avec un lit et un bureau. Une image plus appropriée pour représenter l’élégance de la prose d’Auster et la folie esthétisée de son histoire aux milles détours.
La chute est décevante après tout ce travail de construction. Mais finalement, le plaisir de la chasse prédomine sur la capture de la bête… Pas un roman marquant dans une carrière, mais l’œuvre d’un écrivain au meilleur de sa forme.
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