Itinéraire d'un salaud ordinaire de Didier Daeninckx
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
Moyenne des notes : (basée sur 11 avis)
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Un livre extraordinaire
Quatrième de couverture :
Clément Duprest, brillant étudiant en droit, intègre la police nationale en 1942. Contrairement à certains de ses collègues, Duprest ne "fait pas de politique" : il va se contenter de mettre au service de ses patrons son intelligence et son sens de l'observation. Au sein de la "brigade des propos alarmistes", il est chargé de repérer et de neutraliser les individus hostiles à Vichy... Ainsi commence la longue carrière d'un fonctionnaire que certains diraient irréprochable. Duprest sera mêlé, au cours de sa vie, à nombre d'événements qui ont marqué la chronique.
Ce livre est magnifique à lire, il retrace avec beaucoup de détails historiques réels, l'histoire d'un policier au sein des RG. Le lecteur découvrira la face cachée du monde du renseignement, et sera ébloui par les talents de l'auteur pour nous plonger dans les événements qui ont marqués notre histoire.
Basé en deux parties, la période de l'occupation, puis les républiques, ce roman est facile à lire, les sentiments humains sont très présents, car plus qu'une carrière, on suit aussi la vie d'un homme. Ne manquant pas d'humour, l'auteur fait passer les moments trop difficiles.
Bref ce livre est un chef-d'oeuvre de la littérature, il faut le découvrir absolument... J'ai longuement hésité pour le classer entre le roman historique et le roman policier, puis finalement je l'ai rangé dans la rubrique littérature, car à mes yeux ce roman en a toutes les lettres de noblesse.
Les éditions
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Itinéraire d'un salaud ordinaire [Texte imprimé], roman Didier Daeninckx
de Daeninckx, Didier
Gallimard / Blanche
ISBN : 9782070779888 ; 17,75 € ; 11/05/2006 ; 320 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (10)
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Un caméléon venimeux
Critique de Radetsky (, Inscrit le 13 août 2009, 81 ans) - 25 septembre 2011
Dichotomique.
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 2 octobre 2009
Un manque de subtilité certain, mais … peut-il y avoir de la subtilité chez un salaud ? Grave question. Et j’ai l’impression que Didier Daeninckx étendrait volontiers la question à « peut-il y avoir de la subtilité chez un flic ? » Et qu’il répondrait non. Et que je ne le suivrais pas sur ce terrain. Au conditionnel tout ceci, évidemment.
Didier Daeninckx, lui, n’est pas forcément adepte du conditionnel, ou du fictionnel, puisqu’il fait directement intervenir des « vrais gens de la vraie vie », et pas que des petites gens :
« Il longea les murs de l’ambassade américaine en se demandant encore s’il faisait bien de répondre à l’invitation pour la garden-party du nouveau Président. Il ne savait pas si son travail, dans l’ombre, avait fait battre Giscard d’Estaing ou élire François Mitterrand. La foule se pressait devant les grilles. Il identifia Gaston Defferre flanqué de Pierre Bérégovoy, et plus loin François de Grossouvre en discussion avec un homme de forte stature coiffé d’un indémodable chapeau noir. Le visage ne lui était pas inconnu, mais c’est au prix d’un intense effort qu’il parvint à faire remonter en lui les images de ce mois de juillet 1942. Il revit, comme s’il s’était agi de la veille, le secrétaire général de la préfecture de police donner ses ordres, avant la grande rafle. René Bousquet sentit qu’on l’observait. »
Du beau monde donc que Didier Daeninckx fait défiler dans ce roman qui s’étale de 1942 à 1981. De la collaboration d’un policier aux diverses compromissions durant guerres d’Indochine, Algérie, évènements de 1968, … Et donc notre Clément Duprest qui a le chic pour se mettre du « bon » côté. Du côté du manche, du côté du pouvoir, et d’accomplir les basses besognes sans états d’âme excessifs. Un beau salaud quoi. A l’itinéraire ordinaire. Selon Didier Daeninckx.
Rien de neuf !
Critique de Débézed (Besançon, Inscrit le 10 février 2008, 77 ans) - 9 juillet 2009
Un brave inspecteur de police convaincu, appliqué et pas bête du tout intègre, en 1942, un service de la police qui traque les défaitistes et ses bonnes performances lui valent rapidement une nouvelle affectation dans un service chargé de démasquer les juifs, les communistes et les résistants. Il effectue toutes ces missions sans états d’âme particuliers, avec zèle et efficacité. La vigilance de sa belle famille lui permet de passer, à la fin des hostilités, à travers les mailles de l’épuration et de réintégrer la police où son expérience et ses compétences sont précieuses pour intervenir dans la plupart des affaires qui affectent les deux dernières républiques.
Le devoir de mémoire auquel participe ce livre est certes louable mais cinquante ans après les premiers faits rapportés, il aurait été intéressant que l’auteur nous livre quelques impressions, réflexions, explications pour que les jeunes, notamment, puissent mieux comprendre notre histoire récente. Mais, hélas, le propos reste narratif est on comprend mal le pourquoi de ce livre qui n’apporte rien de nouveau sur les faits, n’explique rien, mais stigmatise certaines personnes pour leurs errements qui sont désormais connus de tous depuis longtemps.
C’est simplement l’histoire d’un policier banal, sans sentiment, sans émotion, sans états d’âme qui pourrait incarner la police française à lui seul, et qui nous fait visiter les allées et les bas-fonds de la France de Pétain avant de soulever les jupes de la république pour en faire sortir les remugles les plus repoussants. Il y a longtemps que la presse a déjà raconté tout ça et ce policier fictif parait bien falot et bien convenu pour susciter une quelconque réaction même s’il a le bon goût de manger de la saucisse de Morteau qui, à mon avis, ne devait pas être commercialisée à Paris à l’époque des faits.
Pas d'accroche
Critique de Marion1209 (Mandelieu, Inscrite le 6 mai 2005, 39 ans) - 11 juin 2009
Je le prends, je le laisse, je le reprends....
Je n'arrive pas à rentrer dans l'histoire de ce livre. Le thème a été traité plus d'une fois. Tout comme certains commentaires avant, je dirais qu'il manque quelque chose à l'histoire.
....j'ai laissé tomber et suis passée à un autre livre.
Désolée.... je m'attendais à voir un vrai salaud !!
Entre deux chaises...
Critique de Mallollo (, Inscrite le 16 janvier 2006, 42 ans) - 29 mai 2009
Peut-être un fond culturel: n'étant pas française, toute la trame historique était fort nouvelle pour moi. Ça soulève l'intérêt documentaire, mais ça n'invite pas à l'"intimité" avec l'auteur ou le narrateur.
Parce que justement, comme le font remarquer beaucoup d'autres, le gros point faible de ce roman, c'est la perspective narrative. Un narrateur à la 3e personne, extérieur et lointain, osons le dire: historique. On n'est jamais invité à passer le pas de la porte de ses pensées (même en mettant des patins!), alors que c'est probablement cet aspect-là qui aurait été intéressant à lire, en plus du fond documentaire et historique. Qui aurait donné toute son épaisseur à la notion de "salaud ordinaire".
Bref, un "dommage" de frustration, parce qu'on est pas loin d'un très bon bouquin, mais l'erreur tactique de Daeninckx saute aux yeux. Et par contre, une demi-étoile supplémentaire pour le côté "people" avec les notes et anecdotes (vraies? inventées?) sur des personnages cultes (ouf, je n'ai pas eu besoin de ma dose de "Voici", ce mois-là... )
Intérêt documentaire
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 30 mars 2009
Daeninckx fait une reconstitution plate, sans attiser les émotions. Il débite froidement les événements avec un trop grand souci pour l’authenticité. L’utilisation de la première personne m’apparaît plus appropriée pour ce type d’histoire. Sous la forme d’une confession, cela aurait été moins didactique.
Banalement dangereux
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 27 mars 2009
Quand on pense que si de telles organisations d'interrogatoires, d'arrestations, de rouages bureaucratiques et politiques, ont pu se mettre en place grâce et surtout à ces fonctionnements humains, c'est tout de même effrayant, d'autant plus que ça se reproduit ailleurs, sous d'autres régimes.
Daeninckx semble bien connaître le sujet, il nous narre ces années par le menu et c'est certainement cela qui permet au lecteur de suivre pas à pas cet itinéraire ordinaire. Avec toutefois de ci de là des impressions de longueurs et une narration historique qui prend le dessus sur les mécanismes psychologiques et humains. C'est un peu dommage, le roman se veut documentaire mais ne parvient cependant pas à concurrencer un essai sur le sujet.
Moyen…
Critique de Ludmilla (Chaville, Inscrite le 21 octobre 2007, 69 ans) - 13 février 2009
Les romans historiques (au sens où le plus important n'est pas vraiment le roman en lui-même, mais l'Histoire) ne sont pas dans mes livres préférés, d'où probablement mon opinion très « moyenne".
Je m'ennuie et j'abandonne
Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 8 février 2009
D’abord, je ne vois pas du tout en quoi ce roman mérite d’être classé dans la catégorie des thrillers. Je ne me suis peut-être pas rendue assez loin pour bien en juger, mais je n’ai vu aucune amorce de suspense ou d’intrigue à démêler. Ce que j’ai lu résume bien le titre; on assiste à l’itinéraire d’un jeune avocat reconverti en policier de la brigade des propos alarmistes. Nous sommes dans l’action et dans les détails historiques et politiques... Ce n’est pas tellement mon genre, mais j’ignore si le récit poursuit dans la même voie ou s’il finit par laisser place à une réelle intrigue.
Finalement, je répète que je ne le terminerai pas et que mon avis ne concerne donc que les six premiers chapitres… À vous de vous créer votre propre idée!
Ordinaire, très ordinaire
Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 3 septembre 2007
Basé sur des faits historiques incontestables, ce roman nous fait revisiter 40 ans d’Histoire de France en suivant ce parcours, somme toute banal, ordinaire, celui d’un fonctionnaire de police qui a servi honnêtement tous les régimes successifs sous lesquels il a pu se trouver… Alors pourquoi ce titre « Itinéraire d’un salaud ordinaire » ? Pourquoi ce jugement de valeur, cette insulte « salaud » ? Cet homme quelconque n’a pratiqué ni la torture ni la prévarication, ni le détournement de fonds et ne fut jamais personnellement responsable de la déportation des juifs… alors… Nous qui nous permettons de juger et de condamner, comment aurions-nous réagi si nous nous étions trouvé dans des circonstances identiques ? Il y eut à l’époque moins de 10% de vrais résistants (ceux de la première heure, pas ceux de la fin août 44…), y en aurait-il plus aujourd’hui ? Et que fallait-il faire à la Libération ? Fusiller les 90% de collabos… On se pose des questions sur les intentions de l’auteur..
Très bien documenté et souvent honnête dans la présentation (Daenninckx ne fait pas l’impasse sur le pacte germano-soviétique et ses conséquences contrairement à tant d’autres…) ce roman est intéressant, facile à lire, peut-être même utile à certains lecteurs peu versés sur la période, encore qu’il soit loin du niveau de « La vie des Français sous l’Occupation » du regretté Henri Amouroux). Petite critique : le « héros » est falot et peu attachant-ce qui est sans doute voulu- et l’histoire est on ne peut plus banale et convenue, ce qui est plus regrettable.
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