Un coeur simple de Gustave Flaubert
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Bondieuserie
« Un coeur simple » est le premier des trois contes du recueil « Trois contes » de Gustave Flaubert. Je n’ai lu pour ma part que ce « conte », qui m’a paru bien loin des émotions que m’avait procurées « Madame Bovary ».
On est pourtant dans une veine similaire ; sociologie dans le bocage normand, mais d’intrigue point.
Le coeur simple, c’est Félicité, la bonne d’une famille normande aisée. Flaubert nous déroule linéairement sa vie, faite de dévouement et de religiosité galopante (et puis c’est bien tout).
Alors il y a, c’est vrai, le style Flaubert, ses descriptions qui nous permettent de dire : « J’y étais », mais sans les ressorts passionnels de Madame Bovary, moi le coeur simple m’a paru bien simple.
Il me semble que dans le genre Guy de Maupassant a fait beaucoup mieux.
Oui, je dois le reconnaître, je me suis un peu ennuyé avec ce coeur simple. Désolé, Félicité !
Les éditions
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Un coeur simple [Texte imprimé] Gustave Flaubert notes, questionnaires et dossier... par Marie-Hélène Robinot-Bichet,...
de Flaubert, Gustave Robinot-Bichet, Marie-Hélène (Editeur scientifique)
Hachette / Bibliocollège.
ISBN : 9782011682208 ; 3,00 € ; 02/04/2001 ; 127 p. p. ; Poche
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Les critiques éclairs (7)
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Tout simplement grandiose !
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 27 décembre 2019
Un jeune homme du bourg lui avait bien fait des avances, il fut même question de mariage puis il l’avait plantée là. Félicité porta alors toute son attention à Virginie, la fille de madame Aubin, jusqu’au jour où … Elle porta ensuite son affection pour Victor, son neveu mais le jeune homme partit pour les Amériques où il mourut de fièvre. Un jour, « il lui advint un grand bonheur : au moment de dîner, un nègre de Mme de Larsonnière se présenta, tenant un perroquet dans sa cage ». Le volatile était plutôt un présent pour Mme Aubin mais elle s’en défit volontiers pour le confier à sa bonne.
Quelle trouvaille ! Gustave Flaubert et Félicie vont sublimer ce Loulou.
Cette nouvelle fait partie des plus belles pages de la littérature française. Aussi, il faut la lire avec précaution, avec respect, avec retenue ; il faut surtout la lire lentement, pour ne rien rater.
Elle fait partie du triptyque de Gustave Flaubert connu sous le nom de « Trois contes ». Dans un autre article, je reviendrai sur l’un d’entre eux, « La Légende de Saint-Julien l’hospitalier » qui est, à mes yeux, le plus beau texte parmi les centaines et les centaines de romans que j’ai lus. Comprenez qu’il occupe la première place (sans doute indétrônable).
Mais revenons à cette autre merveille «Un cœur simple ». Il existe sur Internet, une version audio. La lecture y est bien adaptée, blanche. La voici :
https://www.youtube.com/watch?v=5Zp8gnNaj7g
Extraits :
- Après les Polonais, ce fut le père Colmiche, un vieillard passant pour avoir fait des horreurs en 93. Il vivait au bord de la rivière, dans les décombres d'une porcherie. Les gamins le regardaient par les fentes du mur, et lui jetaient des cailloux qui tombaient sur son grabat, où il gisait, continuellement secoué par un catarrhe, avec des cheveux très-longs, les paupières enflammées, et au bras une tumeur plus grosse que sa tête. Elle lui procura du linge, tâcha de nettoyer son bouge, rêvait à l'établir dans le fournil, sans qu'il gênât Madame. Quand le cancer eut crevé, elle le pansa tous les jours, quelquefois lui apportait de la galette, le plaçait au soleil sur une botte de paille ; et le pauvre vieux, en bavant et en tremblant, la remerciait de sa voix éteinte, craignait de la perdre, allongeait les mains dès qu'il la voyait s'éloigner. Il mourut ; elle fit dire une messe pour le repos de son âme. Ce jour-là, il lui advint un grand bonheur : au moment du dîner, le nègre de Mme de Larsonnière se présenta, tenant le perroquet dans sa cage, avec le bâton, la chaîne et le cadenas. Un billet de la baronne annonçait à Mme Aubain que, son mari étant élevé à une préfecture, ils partaient le soir ; et elle la priait d'accepter cet oiseau, comme un souvenir, et en témoignage de ses respects. Il occupait depuis longtemps l'imagination de Félicité, car il venait d'Amérique ; et ce mot lui rappelait Victor, si bien qu'elle s'en informait auprès du nègre. Une fois même elle avait dit :—«C'est Madame qui serait heureuse de l'avoir !»
- Loulou, caché sous des roses, ne laissait voir que son front bleu, pareil à une plaque de lapis. Les fabriciens, les chantres, les enfants se rangèrent sur les trois côtés de la cour. Le prêtre gravit lentement les marches, et posa sur la dentelle son grand soleil d'or qui rayonnait. Tous s'agenouillèrent. Il se fit un grand silence. Et les encensoirs, allant à pleine volée, glissaient sur leurs chaînettes. Une vapeur d'azur monta dans la chambre de Félicité. Elle avança les narines, en la humant avec une sensualité mystique ; puis ferma les paupières. Ses lèvres souriaient. Les mouvements de son cœur se ralentirent un peu, plus vagues chaque fois, plus doux, comme une fontaine s'épuise, comme un écho disparaît ; et, quand elle exhala son dernier souffle, elle crut voir, dans les cieux entr'ouverts, un perroquet gigantesque, planant au-dessus de sa tête.
Un coeur tranquille et simple
Critique de Hexagone (, Inscrit le 22 juillet 2006, 53 ans) - 13 mars 2016
Peut être intéressant pour des collégiens avec qui il est toujours difficile d'aborder les grands auteurs.
Je comprends les critiques supra de la part de CLiens qui sont des bouquivores néanmoins cette petite histoire peut satisfaire humblement le lecteur de passage parmi les grandes oeuvres et pourquoi pas lui donner le virus.
un style plus abordable que Madame Bovary
Critique de Kian996 (, Inscrit le 30 juin 2012, 28 ans) - 4 juillet 2013
Intéressant du point de vue de la narration de l'analyse et de la critique de Flaubert de sa société.
Pas si simple
Critique de Antihuman (Paris, Inscrit le 5 octobre 2011, 41 ans) - 21 juin 2013
On en apprend donc sur les amours et la vie au quotidien de Félicité, une domestique zélée qui n'est jamais montée à Paris, mais plus précisément sur sa manière de pensée, ainsi que concernant sa spiritualité, qui pourra être vue comme une obscure superstition bien égale, en définitive, à l'esprit étriqué de sa maîtresse. Celle-ci étant de toute façon une parvenue de campagne très typique.
Bien sûr il s'agit d'un classique mais à mon sens Flaubert ne fait surtout qu'éculer en nombre des poncifs vers la satyre (et même si pour l'avis de certains rien n'a vraiment changé depuis) on se demandera si au final il ne préfèrerait pas carrément les maîtres de Félicité; laquelle est d'ailleurs plutôt vite esquissée question personnalité malgré son humilité, et ce sans même mentionner le détail bouffon de l'oiseau de compagnie. Ainsi du fait du style complaisant du grand écrivain, il est évident que Félicité devient également au fil des pages, et essentiellement après la dramatique pneumonie de sa jeune patronne Virginie, une sorte de petit animal de foire, possesseur d'une étrange foi dont pourrait se passer ces bourgeois archétypaux.
Pas si aisé à comprendre, donc, mais pourquoi ne pas avoir à vie comme unique compagnon un perroquet ? Je ne vois pas ou est le réel problème... Est-ce qu'un homme est en général beaucoup plus intelligent, et de quelle façon ?
Pas mon préféré du même auteur, en fait pour ma part je dirais que j'ai nettement préféré le très subversif "Mémoires d'un fou."
Bien
Critique de Scout (, Inscrite le 16 mars 2011, 44 ans) - 16 mars 2011
Salut Félicité!
Critique de Armand (, Inscrit le 14 octobre 2010, 73 ans) - 14 octobre 2010
C'est l'histoire d'une pauvre bougresse au cœur simple : Félicité. Pauvre de naissance, elle se met au service de Madame Aubain, bourgeoise déchue. Elle effectue de multiples tâches : faire le ménage, emmener les enfants au catéchisme et bla bla bla...
Elle s'occupera toute sa vie de la famille Aubain dont elle verra mourir presque tous les membres ... Une histoire vraiment passionnante !
Au fur et à mesure que Félicité vieillira, elle perdra la vue et l'ouïe et aura une pneumonie qui l'achèvera. Quelques dizaines d'années avant de mourir, elle rencontrera son seul vrai ami, attention ! j'ai nommé: Loulou le perroquet ! Celui-ci la marquera tellement qu'elle sombrera dans la dépression complète après sa mort …
En bref, l'intrigue, sans aucun rebondissement, manque pour le moins d'épaisseur. Elle n'est pas du tout prenante et souvent ennuyeuse !
Cette histoire se résume à une femme de ménage en dépression qui meurt à la fin...Le conte sûrement le plus décevant que j'ai jamais lu!
2,5 étoiles!
Critique de Js75 (, Inscrit le 14 septembre 2009, 41 ans) - 27 août 2010
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