L'élégance des veuves de Alice Ferney

L'élégance des veuves de Alice Ferney

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Saint-Germain-des-Prés, le 31 juillet 2001 (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 9 étoiles (basée sur 16 avis)
Cote pondérée : 8 étoiles (330ème position).
Visites : 16 701  (depuis Novembre 2007)

Elégance des personnages, élégance de l'écriture

Encore une merveille de finesse que ce petit livre (125 pages).
Les personnages principaux en sont des femmes, comme le titre l’indique.
Et quelles femmes !
Cette façon qu’elles ont de tout donner à leur mari, à leurs enfants (quelle abnégation aussi) : un don simple, discret, doux mais total et sans concession.
Alice Ferney brosse ici un tableau familial sur trois générations.
L'essentiel du livre suivra celle du milieu.
D'abord, nous faisons la connaissance de cet univers particulier par l’intermédiaire de Valentine, l’aïeule.
Mariée à Jules, elle sera déchirée par le décès de plusieurs de ses enfants (elle en aura 8 en tout !) et son mari la laissera veuve assez tôt.
Rompue par chacun de ces aurevoirs (pas d’adieux puisque l'espoir de se retrouver au-delà de la mort est présent), elle n’en laissera rien paraître ; juste quelque chose dans son regard aura changé.
Un de ses fils, Henry se marie avec Mathilde.
Même scénario : mariage et nombreux enfantements.
Ils vivent dans le même immeuble que la meilleure amie de Mathilde, Gabrielle, et sa famille.
Ils se rejoignent chaque soir après le coucher des enfants.
Soirées feutrées où Henry fait de la tapisserie, amitié qui fera jaser.
Voilà que le mari de Gabrielle décède.
D'autres le suivront, mais je ne vais tout dévoiler.
En post-scriptum, l'auteur consacre quelques pages aux enfants de ces deux couples, aux mariages qu'ils feront.
Et tout recommence...
Du même auteur, j'ai lu « La conversation amoureuse » que j'avais déjà fort apprécié.
Mais ce livre-ci lui est supérieur à mon sens.
Profusion d’un côté, retenue de l’autre, l'auteur nous gâte.
L’écriture d'Alice Ferney se fait ici élégante, c’est de la dentelle.

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Les éditions

  • L'élégance des veuves [Texte imprimé], roman Alice Ferney
    de Ferney, Alice
    Actes Sud / Babel (Arles).
    ISBN : 9782742713707 ; 6,60 € ; 25/08/1997 ; 125 p. ; Poche
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Des vies de femmes

10 étoiles

Critique de Faby de Caparica (, Inscrite le 30 décembre 2017, 62 ans) - 29 octobre 2020

"L'élégance des veuves" d'Alice Ferney (121p)
Ed. J'ai Lu

Bonjour les fous de lectures....
C'est avec un réel plaisir que je retrouve la plume d'Alice Ferney qui, cette fois, nous parle d'un temps que les moins de 20 (30,40,50...) ans ne peuvent pas connaitre.
A cette époque, dans certaines branches de la société, il était de bon ton pour les femmes, une fois le mariage ( d'amour ou arrangé) consommé de se consacrer à leur rôle de mère, l'essentiel étant de faire perdurer la lignée dans la bonne foi catholique.
Ces épouses se retrouvaient donc à à peine 40 ans mères d'une palanquée d'enfants, ayant assumé grossesse sur grossesse à un rythme effréné et avec une abnégation parfaite.
Le corps usé, elles étaient femmes et mères dévouées ayant le sens du devoir transmis de générations en générations.
Alice Ferney nous raconte l'histoire de deux femmes dont le destin se tisse au rythme des naissances et des décès.
Le schéma se reproduit à l'infini : jeune fille, épouse, mère et puis veuve.
Leur vie à elle? pas le temps d'y penser, elle n'ont pas été éduquées pour cela.
Elles assument avec force et courage le cycle de la vie et de la mort... jamais une plainte, un regret, les peines seront tues et pleurées en secret.
On se laisse emporter, envoûter par cette jolie plume qui va directement à l'essentiel. On glisse lentement dans un univers féminin qui nous semble si lointain, révolu et pourtant on se reconnait dans les gestes tendres de ces deux protagonistes.
Ce roman est court, bien trop court ... j'aurais aimé continuer à savourer l'écriture délicate d'Alice Ferney
La phrase d'Aragon "la femme est l'avenir de l'homme" prend ici tout son sens, même si nous le savions déjà !
Un livre simple, doux et élégant sur nous les femmes

Destins tracés

9 étoiles

Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 11 octobre 2018

Début du XX° siècle, familles bourgeoises catholiques, filles et garçons sont élevés dans un cadre extrêmement défini. Et celui des femmes est encore plus limité. Les jeunes filles doivent être des épouses modèles et surtout, elles ont comme mission de procréer. Enfanter, élever les enfants, les voir partir…
L’auteure nous narre le portrait de ces femmes, de ces mères débordantes d’amour, de courage mais aussi d’abnégation sans jamais faillir. Que ce soit Valentine et ses huit enfants, au sort cruel, à sa belle-fille Mathilde et ses 10 enfants, on partage ces vies si banales et pourtant si extraordinaires.
Un ode à la femme, aux mères, à l’amour, touchant, bouleversant et comme toujours chez Alice Ferney, d’une grande sensibilité.

Valentine, Mathilde, Gabriella...

7 étoiles

Critique de Monocle (tournai, Inscrit le 19 février 2010, 64 ans) - 12 octobre 2015

L'élégance des veuves est un livre de femmes. L'homme ici n'est qu'un accessoire, l'appareil reproducteur et c'est à peu près tout.
Au travers de Valentine, Mathilde et Gabriella la vie est résumée à une histoire de naissances, et de deuils.
Pour exemple :
" Valentine eut la vision claire de ce qui l'attendait : une vie très longue à regarder partir les autres sans pouvoir les retenir, une immense vie solitaire, à parler seule. Des années à attendre. Quoi ? De soi-même causer le chagrin des autres, de s'allonger, de fermer les yeux. Il n'y a pas d'issue heureuse. "

Il y a dans ce tout petit texte (en taille) une vision épurée et dure de ces ventres féconds qui enflent, de ces vies qui filent comme des étoiles filantes, de ces générations qui se perpétuent... ou meurent à leur tour.
Pas facile à lire et mériterait une seconde lecture pour en extraire le suc.

La continuité..

8 étoiles

Critique de Paofaia (Moorea, Inscrite le 14 mai 2010, - ans) - 19 décembre 2013

Il me semble que tout a déjà été dit sur ce petit livre!
Les portraits d'une génération de femmes dont la vie entière était tournée vers la continuité de l'espèce..

Ainsi les couples étaient féconds, comme si la terre était si belle qu'il fallait enfanter des êtres capables de s'en émerveiller. Ou si cruelle qu'il fallait apprendre à compter, parmi ceux qui naissaient, les quels survivraient.

Le regard d'Alice Ferney se penche avec tendresse sur ces femmes qui ne se posaient guère de questions sur leur propre vie. Donner la vie était leur rôle, et puis voilà. Et elles aimaient cela.

Tistou se demande où sont les hommes? Ils meurent beaucoup..
Et puis, on les devine exister quand même, des enfants, ça se fait à deux:)
J'ai en tout cas retenu une phrase qui m'a fait plus que sourire, Alice Ferney a l'art de semer de toutes petites phrases qui en disent souvent long:
Il.. avait des maniaqueries qu'il prenait pour des idées...

A replacer, les occasions ne manqueront pas:)

Joli roman.

Ainsi va la vie

8 étoiles

Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 38 ans) - 11 avril 2011

Lire ce livre fait prendre momentanément conscience du petit grain de sable que nous représentons dans l’univers en regard de tous ceux qui y ont vécu avant nous. J’aime quand un roman m'entraîne sur ce genre de réflexion existentielle et que je tourne la dernière page en espérant retenir un petit quelque chose de ma lecture. J’ai beaucoup aimé ce petit livre, si court qu’il se lit d’une traite mais avec avidité et intérêt…

Trois générations de femmes meurtries

10 étoiles

Critique de Ichampas (Saint-Gille, Inscrite le 4 mars 2005, 60 ans) - 1 février 2011

Un beau tableau de femmes, de mères et d’épouses au siècle passé, elles sont belles dans leur attitude faisant don d’elles mais pas résignées. Elles ont l’art de prendre les choses telles qu’elles se présentent sans pour cela subir. Une écriture subtile.

Une grande et belle écriture

8 étoiles

Critique de Ori (Kraainem, Inscrit le 27 décembre 2004, 88 ans) - 25 juin 2009

Au travers de deux héroïnes de la haute bourgeoisie au début du siècle dernier, ce roman décrit avec pudeur et mélancolie la condition féminine, examinée sous le double prisme de la mère et de l'amante.

Malgré une apparente simplicité de style, l'écriture en est infiniment raffinée.

Hommage aux femmes et mères

8 étoiles

Critique de Amanda m (, Inscrite le 10 janvier 2008, 57 ans) - 14 janvier 2008

Valentine, Gabrielle, Mathilde, Margot, Louise, Clotilde, sont les femmes d’une famille unie, chrétienne, respectueuse et valeureuse.
De mariages arrangés ou non en amours toujours sincères, d’enfantements douloureux en deuils dévastateurs, voici un portrait sensible de femmes, de mères ou d’épouses.

Epouses respectueuses elles apprennent à aimer, épouses pieuses elles enfantent non pas dans le devoir mais dans la joie ; l’amour maternel devient lame de fond qui fait chavirer leurs cœurs et leurs vies, l’amour conjugal est serein, affectueux mais jamais les sentiments ne sont affichés, par devoir, par éducation, par pudeur.

Elles perdent enfants ou mari dans la dignité, dévastées au-dedans mais sereines et posées devant ceux qui restent.

Le style du roman est paisible, comme un observateur respectueux posté à bonne distance mais infiniment perspicace et délicat. L’écriture est limpide, les phrases sont des moments de grâce, et pour cela ce court roman mérite d’être lu.

autres temps, mais quelle élégance !

9 étoiles

Critique de Laure256 (, Inscrite le 23 mai 2004, 52 ans) - 2 avril 2007

On oublie trop vite aujourd’hui ce que fut le sort des femmes au début du XX ème siècle, et avant bien sûr. Dans l’élégance des veuves, Alice Ferney retrace cet accomplissement féminin si bien rythmé par le mariage, les maternités, le veuvage quand l’époux périt au front, le chagrin et la douleur quand les fils meurent à la guerre ou les filles de maladies. Autres temps… mais quel élégant roman ! On retrouve là tout le talent d’Alice Ferney pour nous raconter la vie de Valentine, de sa belle-fille Mathilde et de ses trop nombreux enfants, les bonheurs familiaux et les drames qui endeuillent, un avenir tout tracé dans lequel la femme n’a aucun choix : une écriture précise et riche, finement ciselée, où chaque mot est le bon, une écriture classique mais ô combien plaisante à lire.

émotion de vies de femmes

8 étoiles

Critique de Vda (, Inscrite le 11 janvier 2006, 49 ans) - 10 septembre 2006

Alice Ferney nous offre, avec ce texte court mais dense le portrait de trois femmes de la haute bourgeoisie. Des femmes dont la vie est centrée sur leur foyer (mari et enfants), dont la vie est un don à la vie. Ces femmes transmettent la vie, mais leur vie à elles qu'elle est-elle ?

une écriture magistrale qui joue admirablement du pathos

j'ai cependant été un peu gênée par la réduction de la femme à un utérus consentant, question d'époque ou d'individualisme ?

Superbe hommage aux femmes

9 étoiles

Critique de Zondine (, Inscrite le 24 septembre 2005, 56 ans) - 1 avril 2006

Avions-nous vraiment conscience du destin de nos grand-mères avant delire ce magnifique petit livre ? Toujours est-il que maintenant nous n'ignorons plus rien de ce que fut le drame quotidien de ces femmes qui donnèrent leurs fils, leurs maris et leur coeur à la patrie, l'église et surtout à la souffrance renfermée, celle qui ne se montre pas et qu'elle ne laisse pas transparaître. Un livre fort bien constuit, plein de finesse et de grâce.

Elégance de l'écriture

5 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 12 mars 2006

Si je devais définir un « livre de femme », je pourrais citer l’Elégance des veuves (ou peut être les ouvrages d’Alice Ferney ? je verrai avec les suivants). Histoires de femmes, traitement de la narration féminin, considérations féminines … L’amie qui m’a fait lire cet ouvrage m’avait dit un jour à propos d’un roman de James Lee Burke ; « ça manque de femmes. » Je vais pouvoir lui demander où sont les hommes !
Ce n’est pas pour autant qu’on s’embête. Il faut dire qu’Alice Ferney n’écrit pas mal.
« C’était un bourgeonnement incessant et satisfait. Un élan vital (qu’ils avaient canalisé), un instinct pur (dont ils ne voulaient pas entendre parler), une évidence (que jamais ils ne bousculaient), les poussaient les uns après les autres, à rougir, s’épouser, enfanter, mourir. Puis recommencer. Les uns après les autres ils savaient que telle était la meilleure tournure des choses : que le Seigneur bénisse des alliances, que les jeunes ventres enflent dans l’allégresse, et que les anciens bercent des nouveau-nés propres et emmaillotés. »
Tout est dit dès la première page. Nous allons assister au défilé continu des naissances, magnifiées par Alice Ferney. Naissances accompagnées au fil du temps par le naturel vieillissement de la femme, de la mère. Tout ceci est bien traité mais ne bouleversera pas les amateurs d’histoires ou de sensations.

Magnifique

10 étoiles

Critique de Norway (Entre le Rhin, la Méditerranée et les Alpes !, Inscrite le 7 septembre 2004, 49 ans) - 10 décembre 2005

Alice Ferney nous enmène avec beaucoup de délicatesse dans le monde féminin. Elle nous parle d'amour et de sentiments, c'est bouleversant.

Moi, mon ventre et Alice ferney...

8 étoiles

Critique de Chat pitre (Linkebeek, Inscrite le 23 février 2001, 53 ans) - 4 avril 2004

Alice Ferney décrit à merveille le parcours de ces femmes, femmes qui dans toute leur chair et dans tout leur être se donnent à leur mission, aimer et enfanter.
Dans cet immuable destin, elle trouve le bonheur et la force de vivre.
Alice Ferney parle aux femmes, à toutes les femmes qui n'ont pas peur d'être ce qu'elles sont, des ventres d'amour, des corps de désir pour le fait d'aimer simplement.
C'est doux à lire et bien écrit.

Merveilleux

10 étoiles

Critique de Lolia (, Inscrite le 18 mars 2004, 51 ans) - 18 mars 2004

Lorsqu'Alice Ferney écrit c'est de la musique, une sensibilté extraordinaire, un livre bouleversant sur les femmes et leur courage.

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