Les trois modes de conservation des viandes de Maxime-Olivier Moutier

Les trois modes de conservation des viandes de Maxime-Olivier Moutier

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Calepin, le 31 décembre 2006 (Québec, Inscrit le 11 décembre 2006, 42 ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 6 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (50 506ème position).
Visites : 5 208  (depuis Novembre 2007)

Valoriser le père

"Maxime-Olivier Moutier ausculte le rôle du père dans ce récit explosé, véritable antibiotique pour une génération issue de la famille décomposée qui a dû apprendre comment devenir parent dans les livres. Les trois modes de conservation des viandes est un remède contre la désillusion et le cafard moderne. Au centre de cette quiétude fragile enfin trouvée, il y a une femme sublime décrite avec des mots qui la transforment presque en statue de pierre. L'écriture vorace et contagieuse de ce traité hyperréaliste de la vie domestique est gorgée de lumière et laisse transparaître, enfin, la possibilité du bonheur. Les trois modes de conservation des viandes est un diagnostic lucide et cru."

C'est avec hâte que je souhaitais lire ce livre, paru voilà plusieurs mois. Un livre qui m'a surpris par son apparente simplicité d'écriture et par la justesse de la vision qu'on y évoque. Structuré en deux trames narratives, l'une crie au désespoir devant une ancienne vie de famille déchirée par le divorce, tandis que l'autre explore la vie familiale par les yeux d'un père, amoureux de sa femme.

Dans une période où l'essence de la vie est remise en question, où le droit s'arroge des largesses que l'on ne devrait pas lui laisser, un retour sur l'importance de la famille. Mais plus que tout, cette manière si touchante d'illustrer le rôle du père qui perd son lustre depuis la venue du féminisme enragé. Une manière de retrouver un équilibre sain pour ces hommes, en désespoir de cause, qui ne se sentent plus valorisés dans le monde actuel, et ce sans dénigrer le sexe opposé.

Un livre qui se lit d'un trait et qui apportera, je l'espère, l'espoir d'une vie de bonheur avec l'être que l'on aime, qu'il soit homme ou femme, ainsi que ses beautés.

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Il faut domestiquer l'homme

6 étoiles

Critique de Libris québécis (Montréal, Inscrit(e) le 22 novembre 2002, 82 ans) - 6 septembre 2014

Maxime-Olivier Moutier a choisi l'écriture comme planche de salut pour traverser la crise de la vingtaine. Il a réussi à se définir pour entamer sa vie adulte avec plus de sérénité. Cette mise au point a son importance du fait que sa vie personnelle alimente une œuvre romanesque qui témoigne de la difficulté de vivre en harmonie avec soi-même. À cette problématique s'ajoute celle de l'identité culturelle. Même si l'auteur est né à Montréal, il est issu d'une famille alsacienne qui a fait de lui un exilé en terre d'Amérique.

Ce roman ne créera pas de consensus dans le contexte du cynisme qui entoure la vie affective et familiale. La rectitude est souvent prise à parti par les jeunes hommes qui tournent le dos aux engagements dans une société en manque de modèles inspirants. Déjà en 1892, Oscar Wilde avait abordé ce sujet dans L'Éventail de lady Windermere. Les deux écrivains stigmatisent l'insouciance de ceux qui ne croient pas en « l'importance d'être constant » comme l'écrivait le dramaturge britannique.

À travers son alter ego, Maxime-Olivier Moutier fait valoir le bien-fondé de la domestication masculine. Sa démonstration repose sur une hypothèse qui fait ressortir toute la lâcheté des hommes qui se défilent : « Je pourrais partir et ne pas donner de nouvelles, puis revenir de temps en temps… rappeler à tout un chacun que c'est moi le père de ces enfants abandonnés et pour la vie desquels je n'ai rien fait; jamais levé la moindre pelletée de terre, jamais préparé le moindre repas chaud. » Même si la moindre parcelle de vie le dépasse, l'auteur cherche le bonheur au sein de la famille qu'il a fondée. Il parie sur le cocooning pour se réaliser. Il n'aimerait pas que son fils dise un jour : « Tiens, j'aurais aimé avoir un père qui vient me chercher au service de garde. »

Ce roman raconte tout simplement les hésitations d'un trentenaire en quête de sens hors des modèles égoïstes proposés. Son regard se porte finalement sur autrui. Que pourrais-je faire, semble-t-il se demander, pour rendre les autres heureux? Son parti pris le comble amplement. En somme, c'est un hymne à la famille et à Cupidon qui rend l'amour non seulement titillant, mais important.

Ce guide de survie au cynisme ambiant s'éparpille en tous sens. Chaque chapitre met en valeur des tranches de vie sans rapports entre elles. Mais au fil de la lecture, on découvre les liens qui ont fait le psychanaliste qu'est devenu Maxime-Olivier Moutier. Bref, s'il connaît les modes de conservation des viandes, il s'est donné un mode de vie épanouissant qu'il a transcrit avec une plume humoristique, dégingandée et parfois tordue.

Objectivement, tout va bien

2 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 54 ans) - 25 juin 2008

Difficile d’enflammer le lecteur lorsque l’on parle de la vie rangée d’un bon père de famille. Il aime sa femme et ses enfants. C’est un banlieusard blasé, écrasé par le quotidien. Le nouveau mâle émasculé. Il est vivant mais ne vit pas. Oh parfois l’étincelle de la révolte jaillit, mais elle est rapidement éteinte. Bref, après un chapitre, on comprend le topo. La suite du long monologue répétitif s’apparente alors à de l’acharnement thérapeutique.

En parallèle, on nous offre un récit détaché et généalogique qui interpelle le lecteur – écrit au vous – particulièrement irritant. Des personnages sortis de nulle part, des souvenirs de gens que l’on ne connaît pas et ne veut pas vraiment connaître. Deux histoires qui n’en sont pas. L’ennui de ne pas être dirigé vers une fin.

Un autre de ses essais que l’on déguise en roman dans le but de rejoindre un plus grand public. Ne tombez pas dans le panneau.

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