L'histoire de l'amour de Nicole Krauss

L'histoire de l'amour de Nicole Krauss
( The history of love)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Laure256, le 30 décembre 2006 (Inscrite le 23 mai 2004, 51 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 13 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (844ème position).
Visites : 6 521  (depuis Novembre 2007)

Tisser les fils de l'amour

Ce que je crois, c’est que les Américains seuls savent encore nous raconter des histoires, nous prendre par la main et nous mener où ils veulent. Je simplifie, bien sûr, mais je pense là à Irving, Roth, Auster, et Nicole Krauss fait partie de ceux-là.

L’histoire de l’amour a reçu le prix du meilleur livre étranger, mais je l’avais acheté bien avant, car les lecteurs (et critiques) enthousiastes l’avaient porté avec bonheur. C’est un livre exigeant, mais qui se lit tout seul. Il faut juste accepter de ne pas avoir toutes les clés dès le départ, d’être assez patient pour découvrir comment ces deux (trois ? quatre ?) histoires indépendantes qui s’intercalent vont se mêler, et comment ce bel ensemble va finir.

L’histoire de l’amour, c’est l’histoire d’un roman au titre éponyme, à l’intérieur d’un autre roman (celui qu’on a entre les mains) qui nous mène loin, loin dans l’amour, dans l’amitié, dans l’Histoire, et dans la création littéraire. Il y a d’abord Leo Gursky, vieil écrivain juif qui a émigré à New York pour échapper à la Shoah, qui raconte l’histoire de sa vie, et surtout de son amour de jeunesse pour Alma. Puis il y a Alma, une autre, une américaine de quinze ans, qui essaie de remettre du baume au cœur à sa mère après le décès de son père. Un inconnu demande à sa mère de traduire un roman espagnol, l’histoire de l’amour, dans lequel l’héroïne porte le prénom d’Alma. D’ailleurs, ce roman, c’est son mari défunt qui le lui avait offert… Si vous êtes perdus, fiez vous aux petits dessins en tête de chapitres, qui vous rappellent qui parle, c’est joli et c’est utile. Et surtout, faites confiance à la magie du roman qui va entrecroiser tous ces fils pour en faire une histoire qu’on quitte à regrets. Vraiment.

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Les éditions

  • L'histoire de l'amour [Texte imprimé], roman Nicole Krauss traduit de l'anglais (États-Unis) par Bernard Hoepffner avec la collaboration de Catherine Goffaux
    de Krauss, Nicole Hoepffner, Bernard (Traducteur)
    Gallimard / Du monde entier (Paris)
    ISBN : 9782070773084 ; 21,30 € ; 21/08/2006 ; 356 p. ; Broché
  • L'histoire de l'amour [Texte imprimé] Nicole Krauss traduit de l'américain par Bernard Hoepffner avec la collaboration de Catherine Goffaux
    de Krauss, Nicole Hoepffner, Bernard (Traducteur)
    Gallimard / Folio
    ISBN : 9782070355617 ; 9,20 € ; 28/02/2008 ; 459 p. ; Poche
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Les livres liés

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Leo et Alma

7 étoiles

Critique de Nathafi (SAINT-SOUPLET, Inscrite le 20 avril 2011, 57 ans) - 30 août 2015

Destins qui se croisent et se mêlent, avec pour fil conducteur un livre, "L'histoire de l'amour", qui livre ses secrets au fil de la lecture. Cet ouvrage est intéressant, les personnages principaux sont surprenants, l'histoire de Leo Gursky est touchante. La petite Alma, véritable détective dans cette affaire, est une jeune fille pleine de vie, d'intelligence et de réactivité.

J'ai eu un peu de mal à suivre et à ne pas me perdre dans les méandres de cette histoire. Et étrangement, le dernier tiers du livre m'a happée, j'en ai accéléré la lecture et je voulais connaître au plus vite le dénouement final.

Au-delà des qualités humaines évoquées, des références historiques, de la souffrance de Leo Gursky et des difficultés quotidiennes de la famille d'Alma, ce livre évoque aussi l'appropriation à mauvais escient et la trahison.

La succession de courts chapitres m'a beaucoup plu, évoquant parfois simplement des pensées, du plus profond des êtres, ou des regards particuliers, emmenant le lecteur au plus près des protagonistes.

Intense, humain...

8 étoiles

Critique de Valadon (Paris, Inscrite le 6 août 2010, 43 ans) - 24 janvier 2011

...original, déroutant, dense et poétique, s'il fallait qualifier ce roman, voila ce qui me viendrait immédiatement à l'esprit.
On côtoie très intimement les différents personnages et on s'attache fortement à eux, voila ce qu'a le mieux réussi Nicole Krauss dans cette histoire. Ses personnages.
Et l'écriture est belle. Et il émane de ce roman une intelligence qui fait du bien.
Lorsque mon mari lisait ce livre, je le voyais régulièrement sourire, presque rire. C'est vrai que certains passages sont drôles. Le vieil homme raconte ses souvenirs avec beaucoup d'humour.
Mais ne vous attendez pas comme ce fut mon cas à lire un livre drôle. Car ce livre, c'est avant tout l'histoire d'un homme qui a connu l'enfer et qui a tout perdu. L'histoire d'une adolescente en quête d'identité qui tente de porter à bout de bras sa mère et de maintenir sa tête hors de l'eau. L'histoire d'une veuve broyée par le chagrin. D'un adolescent égaré.
La fin apporte une note d'espoir à ce sombre tableau. Mais pour lire l'histoire du vieil homme, il faut quand même avoir le coeur bien accroché.
Enfin je le conseille. C'est vraiment une histoire à découvrir.

Avis mitigé

7 étoiles

Critique de Gabri (, Inscrite le 28 juillet 2006, 37 ans) - 4 janvier 2011

Effectivement, l’Histoire de l’amour est un très beau livre. Un labyrinthe, comme certains l’ont dit, qui prend tout son sens vers la fin et qui laisse sur l’impression qu’on garde des grands romans. On a l’impression de revenir de loin, on se remémore l’histoire dans son ensemble, on repense à tous ces petits détails auxquels nous n’avons pas accordé d’importance, mais qui finissent par prendre leur place dans le puzzle et qui rendent le tout particulièrement brillant.

Je trouve donc difficile de noter ce livre, parce que l’impression finale qu’il m’a laissée n’est pas celle que j’ai eue au long de ma lecture. Avant de commencer à comprendre ce qui unit les trois histoires et ce qui fait de ce livre un ensemble indissociable, je me suis parfois ennuyée. J’ai voulu lire autre chose en parallèle. Pour reprendre les mots qui figurent souvent au dessus du site, je dirais que ce n’est pas un livre qui "condamne" à le lire, ou à tout le moins pas pour un bon moment.

L’histoire est donc indéniablement brillante, mais il m’a manqué le petit "plus" qui fait d’un livre un objet qu’on ne veut plus lâcher...

oubliez le titre et cette couverture peu avantageuse

9 étoiles

Critique de Yeaker (Blace (69), Inscrit le 10 mars 2010, 50 ans) - 26 mai 2010

Un "grand roman" pas très aidé par ça couverture et par un titre trompeur. Oui de l'amour il y en a filial, familial mais comme partout. Le sujet ce n'est pas l'Amour, c'est l'Homme.

alma de malheur

10 étoiles

Critique de Jfp (La Selle en Hermoy (Loiret), Inscrit le 21 juin 2009, 75 ans) - 28 mars 2010

Une histoire dans l'histoire dans l'histoire, comment appelle-t-on cela? Une mise en abyme? Un terme bien savant, je préfère penser à la Vache-qui-Rit, avec ses boucles d'oreilles, c'est plus parlant. Il s'agit donc de récits emboités, où réalité et fiction se mêlent inextricablement, qu'il vaut mieux ne pas raconter (ouf!!) et laisser au lecteur le plaisir de découvrir et de savourer au fil des pages (les dernières sont presque vides, mais chutttt...). Question subsidiaire: combien d'Alma(s) avez-vous comptées? Quatre? Wouahhh, super! Moi j'ai été jusqu'à trois et encore en faisant un sacré effort de mémoire. C'est merveilleusement bien écrit, et bien traduit. Pour les amateurs et amatrices de labyrinthes romanesques dans lesquels s'égarer sans peur et sans reproche: Jorge Luis Borges, Paul Auster, sans oublier l'ancêtre Luigi Pirandello et ses personnages en quête d'auteur...

paléontologie de l'amour

9 étoiles

Critique de Deashelle (Tervuren, Inscrite le 22 décembre 2009, 15 ans) - 2 mars 2010

La paléontologie de l’amour vient en contre point avec l’histoire de la haine. Le spectre de la Shoah ne desserre en effet pas son étau, même si tout est suggéré, inévitablement le coeur se remplit de compassion. Vérité. Puis le livre à l’intérieur du livre s’anime comme un personnage à part entière, et nous livre peu à peu ses secrets. Il donne un nom à une jeune personne bien vivante et les destins de trois familles se tissent mystérieusement. Patiente reconstitution d’un puzzle de l’identité. Ode à la vie, à la création, à la filiation. Style alerte et varié qui colle aux personnages. Seraient-ils en liberté? On le dirait! Construction très savante du roman qui ne prend jamais le lecteur en otage… Magnifique dentelle de sensibilité et d’humour, scènes drolatiques et soif de vérité. Vocabulaire savoureux lié à la culture juive. Un livre qui colle au cœur, difficile à lâcher en dépit du nombre de pages, tant le mystère suspendu nous conduit vers le juste et vrai. Un concert de bonheur regagné.

Pas facile d'expliquer...

9 étoiles

Critique de FranBlan (Montréal, Québec, Inscrite le 28 août 2004, 81 ans) - 15 janvier 2009

Comme d'autres lecteurs qui m'ont précédée dans l'apport de leur appréciation de ce livre, il ne m'est pas facile d'expliquer ce que j'ai tant aimé dans cette lecture. Mais j'ai beaucoup aimé; dès les premières pages j'ai été chavirée par une émotion constante, comme l'explique très bien Jlc, Nicole Krauss sait parfaitement entremêler des sentiments souvent émouvants à des situations qui sont aussi bien banales que tragiquement exceptionnelles.
Je me suis souvent retrouvée au bord des larmes et prise d'in fou rire... en même temps, tout au long de la lecture de cette histoire!
La narration à plusieurs voix m'a rapidement séduite car elle ne contrevient nullement à la fluidité du récit, au contraire, car tous les intervenants et leur histoire sont tous aussi intéressants et participent au suspense.
Un seul bémol, mais j'en suis maintenant moins sûre...
La fin, la conclusion m'ont complètement dégonflée!
Mais après avoir lu l'interprétation qu'en fait Féline, je me réconcilie avec ma déception et mes attentes se réajustent à la réalité du récit..., merci!
Toutes les comparaisons sont à mon avis superflues, le seul résumé qui s'impose est un très étonnant, merveilleux moment de lecture, au moins tout aussi poignant qu'hilarant!

Destins croisés

10 étoiles

Critique de Féline (Binche, Inscrite le 27 juin 2002, 45 ans) - 30 juillet 2008

Un livre, “L’histoire de l’amour”, écrit il y a des années, et publié de manière confidentielle, aura malgré tout le pouvoir de changer la destinée de plusieurs personnes à travers le monde. En effet, le véritable personnage central du roman de Nicole Krauss est bien ce livre qui relie de manière plus ou moins évidente les trois narrateurs.

Le premier, Léon Gursky, vieil émigré polonais, vit à New-York, en écrivant un roman qu’il rêve d’envoyer à son fils, célèbre écrivain qui ne le connaît pas, suite aux dramatiques circonstances de sa venue aux Etats-Unis pendant la deuxième guerre mondiale.
Ensuite, nous rencontrons Alma, ainsi prénommée en hommage aux femmes de “L’histoire de l’amour”, que son père a offert à sa mère peu après leur rencontre. Pour se consoler du décès de son père, elle décide de partir à la recherche de l’Alma du roman.
Enfin, nous faisons connaissance avec Svi Litvinoff, exilé au Chili. Avec lui, on assiste à la création de “L’histoire de l’amour”…

Ce roman a été un véritable coup de cœur pour moi. Il rassemble plusieurs ingrédients que j’aime beaucoup : le récit à plusieurs voix, un puzzle qui se construit petit à petit, à partir de trois histoires apparemment distinctes les unes des autres, disséminant les indices au fur et à mesure pour nous mettre sur la piste de la compréhension finale, et surtout des personnages attachants et émouvants, que la vie n’a pas épargnés. Pour moi, ils constituent un des points fort du livre. Le roman est agencé de manière efficace, avec ce procédé de récit “à tiroirs”qui me plaît toujours, quand il est orchestré avec brio, comme c’est le cas ici.

La romancière ne sombre pas dans la facilité en nous livrant une happy end au sens propre du terme, mais une fin assez déroutante et cela m’a plu. Cela peut décevoir, mais la vie n’est pas toujours rose avec une fin prévisible. Au contraire. J’ai donc trouvé que les événements étaient plus plausibles et que le récit gagnait en intensité et en émotions.

Nicole Krauss est l’épouse de Jonathan Safran Foer, et tout comme lui dans “Tout est illuminé”, on sent que l’histoire des Juifs pendant la seconde guerre mondiale la touche particulièrement. C’est un thème du livre, tout comme celui du deuil ou de la solitude.

Destins croisés

7 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 6 juin 2007

Je ne résumerai pas l'histoire, cela a été fait et puis c'est une tâche complexe, il ne faut pas trop en dire, tant tout se mêle et tant chaque partie interfère sur les autres.

J'ai particulièrement apprécié dans cet ouvrage la manière dont Nicole Krauss construit son récit. Chaque élément nouveau en complète un autre, apporte un éclairage différent ou crée une nouvelle histoire. Sans pour autant créer de confusion, c'est là aussi que c'est très bien, ça se lit avec fluidité. On pourrait reprocher à l'auteur d'avoir trop bien structuré son récit, d'avoir tissé une toile où ce qui apparaît comme désordonné n'est en fait que le résultat d'un mélange soigneusement orchestré et que rien ne surprend, tout est planifié. Certes, c'est sans doute comme cela que Nicole Krauss a construit sa trame, histoire de ne pas perdre le fil, mais je trouve que ça ne se ressent pas (trop) et que ça ne gâche pas la qualité du récit.
J'aime aussi l'idée du roman dans le roman, Nicole Krauss réussit à donner l'envie au lecteur de découvrir et posséder "L'histoire de l'amour", livre dans le livre. Comme Lorette Nobecourt l'a fait dans "En nous la vie des morts".
Les destins qui se croisent et se décroisent au fil des pages sont touchants et humains, j'ai par moments pensé à Nancy Huston dans cette manière d'appréhender ses personnages, même si les styles des deux femmes sont différents. Le point commun, c'est cette maîtrise pour aller au fond des âmes et donner corps à des êtres étonnants.

C'est grâce au conseil d'une zazienaute que j'ai lu ce livre. je l'avais repéré en librairie, j'hésitais, peur de tomber sur un énième roman à l'eau de rose, pas vraiment mon truc. Je n'ai pas été déçue, ce fut une lecture agréable, emplie de richesse humaine et de sensibilité. Pas simple d'exprimer les émotions issues de cette découverte...

Les orphelins du temps

7 étoiles

Critique de Jlc (, Inscrit le 6 décembre 2004, 80 ans) - 10 mai 2007

Nicole Krauss a 33 ans et, dès son deuxième roman, la voilà auréolée de nombreux prix et d’un succès d’édition. La critique la compare déjà à Philip Roth, Paul Auster ou Zadie Smith, sorte de reconnaissance implicite d’appartenance à la grande littérature.

« L’histoire de l’amour » est un livre très bien fait, sorte de labyrinthe remarquablement élaboré dans lequel on entre un peu difficilement avant de se laisser porter par les personnages et leur histoire, hors du commun et hors du temps. Nicole Krauss sait parfaitement entremêler des sentiments souvent émouvants à des situations qui sont aussi bien banales – la vie quotidienne aux Etats Unis à la fin du vingtième siècle- que tragiquement exceptionnelles – la shoah et comment la fuir-. Elle sait traduire la poésie de l’histoire de ces orphelins du temps passé, indifférents au temps présent et qui passent à côté de leur vie, bousculés entre mémoire et regret. Cette jeune femme a un talent d’une grande maturité pour mener un tel récit et on prend un réel plaisir à la lire.

Mais n’est-ce pas trop bien fait ? Pour nous conduire où elle le veut, Nicole Krauss utilise un certain nombre de procédés pour provoquer notre émotion, procédés qu’évoque ci après, avec justesse, Aaro-Benjamin G. J’avais déjà eu un sentiment identique en lisant « L’ombre du vent » de Carlos Ruiz Zafon. Et parfois on bute sur certaines facilités, banalités, mièvreries. Il y manque un zeste de génie.

C’est pourquoi je ne partage pas du tout l’opinion de ceux qui comparent déjà Nicole Krauss à Philip Roth (je ne parle pas de la comparaison avec Paul Auster dont j’ai lu un seul livre sans beaucoup l’aimer, ni de celle avec Zadie Smith qui concerne plus l’âge et les succès de librairie que le talent littéraire). Il y a chez Roth beaucoup plus d’humour, de charme, d’ironie et d’universalité. Chez elle on remarque davantage une certaine simplicité, en dépit d’une histoire à la structure compliquée, une gentillesse, une féminité qui rendent sans objet une comparaison entre les deux. Mais ceci est probablement du au fait que l’une a 33 ans et n’a encore écrit que deux romans quand Roth a toute une œuvre derrière lui. Et au fond, Nicole Krauss n’a besoin d’être comparée à personne pour être elle-même et continuer son travail.

Malgré ces quelques réserves que vous ne partagerez pas nécessairement, « L’histoire de l’amour » est un joli roman d’une écrivaine dont j’attends avec intérêt le prochain livre.

De très beaux romans

10 étoiles

Critique de Poupi (Montpellier, Inscrit le 11 août 2005, 33 ans) - 2 février 2007

"L'histoire de l'amour" commence par étonner le lecteur. Celui-ci lit les histoires de plusieurs personnages dont le seul rapport serait un livre, justement "L'histoire de l'amour". Il y a le vieux enfermé dans son appartement, la petite fille qui rêve de connaître le monde, l'écrivain qui tombe amoureux.
A vrai dire, il ne m'est pas facile d'expliquer ce que j'ai aimé dans ce livre. Peut-être la multiplicité de la chose, ou bien les sourires que des remarques ingénues procurent, ou encore la beauté simple et vigoureuse des mots de Nicole Krauss. C'est un roman qui nous apprend par exemple qu'on peut écrire un chef d'oeuvre avec comme seuls verbes de parole 'dire' et 'répondre'.
J'ai passé de très bons moments avec ce livre entre les mains, il y a des petites histoires simples vraiment belles à chaque coin de page, et je pense que c'est une de mes lectures les plus belles et les plus enrichissantes de l'année passée.

Romantisme adolescent

4 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 54 ans) - 29 janvier 2007

Je suis rarement satisfait par les romans bavards dont la structure est passive plutôt que démonstrative. J’aime quand les personnages vivent devant mes yeux et avancent dans l’histoire. Bien que soigneusement construite, cette tapisserie de narrations inter-reliées est stérile en révélations, brodée de banalités, et adopte essentiellement le ton des ces journaux personnels que l’on remplit et que l’on cache dans un tiroir car ils n’ont de valeur que pour ceux qui y confient leurs secrets.

On s’explique mal comment le roman du même titre, « L’histoire de l’Amour », à l’intérieur du roman puisse unir autant de personnages. Les courts passages partagés avec le lecteur sont particulièrement sans éclat. Le reste aussi n’arrive pas à se dégager hors de son moule puéril préfabriqué. J’ai eu cette impression insidieuse que l’on tirait des ficelles pour faire surgir les émotions. Le vieillard est évidemment un pauvre homme seul. La jeune adolescente est différente. Et derrière tout ça la tragédie de l’holocauste flotte entre les lignes. Bon, sortez les violons.

Ceci étant dit, Krauss n’est pas sans talent. Son écriture est jolie, intimiste et précise. On discerne une influence de Roth, Auster et beaucoup de son mari, Safran Foer. Peut-être que la prochaine fois sera la bonne.

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