Feuilles d'herbe de Walt Whitman

Feuilles d'herbe de Walt Whitman
(Leaves of grass)

Catégorie(s) : Théâtre et Poésie => Poésie

Critiqué par DomPerro, le 15 novembre 2006 (Inscrit le 4 juillet 2006, - ans)
La note : 9 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : 4 étoiles (49 907ème position).
Visites : 4 488  (depuis Novembre 2007)

Classique de la poésie américaine

C'est le ''Ô Capitaine, mon capitaine'' tant récité dans le film La Société des poètes disparus.

C'est l'inspiration poétique derrière le fameux Howl de Allen Ginsberg.

C'est une classique de la littérature américaine. Un must autant que Homère ou Dante.

C'est un recueil de vers datant de 1855, de la poésie de la foule à la foule, de l'ouverture au monde et de la nature humaine grandeur nature sentie avec finesse par Walt Whitman.

C'est le livre qu'on traîne avec soi, adolescent, comme Linus, dans Snoopy, traîne sa couverte, son doudou.

C'est une poésie qui résonne : ''C'est moi que je célèbre, moi que je chante. (...) Je flâne, j'invite mon âme à la flânerie. Flânant, m'incline sur la jeune herbe d'été que j'observe à loisir.''

C'est une voix solitaire qui interroge la vie entière et l'homme, même dans leurs plus petites cachettes. Une lecture lente et paisible.

''C'est quoi l'herbe ? m'a posé la question un enfant, les mains pleines de touffes. Qu'allais-je lui répondre ? Je ne sais pas davantage que lui. Peut-être que c'est le drapeau de mon humeur, tissé d'un tissu vert espoir. Peut-être que c'est le mouchoir de Notre Seigneur.''

C'est une lecture qui peut devenir dangereuse pour les oisifs et les cancres, qui préfèrent observer le ciel plutôt que d'étudier à l'intérieur des murs de l'école.

C'est un poète à découvrir, avant ou après Henry David Thoreau.

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C'est comme une fraise juteuse dans un emballage de pastille Calgon

4 étoiles

Critique de Froidmont (Laon, Inscrit le 28 octobre 2022, 33 ans) - 3 août 2023

Critique établie à partir de l'édition "les belles lettres".

C’est à travers sa poésie que Walt Whitman déclame et crie son amour de l’humanité, la splendeur de sa nudité que Margaret C. Cook illustre de scènes quelquefois lacustres, un parapet au bord de l'eau, quelquefois sur un haut plateau dans l’étendue d’une prairie, là où les âmes sont unies. Juste homosexualité ? Ou vraie bisexualité ? Bien informé qui peut le dire, car Whitman est ce qu’il désire, qu’il veuille se dissimuler ou qu’il veuille se révéler. « Je » est tout humain en ce monde ; son regard se promène et sonde, s’approprie les identités pour être un humain plus complet.
Il est une autre thématique qui porte sur la politique : l’amour pour les États-Unis, exemple, avenir, paradis ; l’amour de la démocratie contre toutes les monarchies. Il appuie le rôle social que le poète en général occupe dans cet édifice, utile autant qu’une police.
Et l’écriture s’en ressent : phrases à mille compléments allongées par les anaphores et les nombreuses métaphores, cascade d’énumérations. C’est mélanger les expressions du poète et du politique, du quotidien et du lyrique. Bon sang ce qu’a plu à mes yeux, à en tomber presque amoureux (Walt Whitman d’ailleurs l’envisage en quatre cent deuxième page où lire est acte sexuel, profond, intime et sensuel), ce personnage poétique ! J’en ressors comme nostalgique, j’ai de fait souvent ralenti pour ne pas perdre cet ami la vitesse de ma lecture ; mais cette coquette imposture a quand même trouvé sa fin. Whitman est mort, le deuil est mien.
Et les illustrations sont belles ! Je suppose des aquarelles (comme je m’y connais fort peu, le supposer me semble mieux). Sûr qu’il ne faut pas être contre la nudité que Cook nous montre ; mais s’en passer serait erreur : Whitman la chante sans pudeur.
Mais rien n’est trop beau en ce monde. Il faut toujours qu’au ciel bleu gronde tonnerres et courtisans gris. Ici aussi malheur a pris ! On lit comme sur un nuage pour cent soixante-et-quatre pages, alors vient l’incompréhension, un drame de pagination, un ravage autant qu’un carnage, ni plus ni moins qu’un sabotage : la page nommée ci-dessus est flanquée d’un dessin de nu qui n’est cent soixante-et-cinquième mais deux cent quatre-vingt-cinquième, qu’un curieux peut trouver aussi en fouillant plus loin ces écrits près de trois cent soixante-douze. Il suffirait que l’on découse et recouse en bonne façon ! Mais que ferait-on du doublon ? Car au-delà d’un jeu de piste, drôle ou grinçant pour un puriste qui eût en lui l’étrange goût d’aimer qu’arrivée à son bout une humble page se contente page de se tourner sur la suivante, qui force à faire des détours, cent pas avant ou à rebours, de deux pages pleurons la perte. L’une est une illustration certes (elles seules ont permuté à une seule exception près), mais on coupe à jamais l’hommage fait à Lincoln sur cette page. En somme pour synthétiser tout ce que ce livre a raté, ce sont pas moins de treize pages qui ont permuté dans l’ouvrage, avec une disparition causée par un fâcheux doublon. La faute en est à qui l’édite, ou pire en ce cas réédite.
Lisez Whitman plus d’une fois, mais pas dans cette édition-là qui brille en son amateurisme et se lit par sauts de lépisme. Mais se priver du beau travail, de Cook le charmant éventail d’illustrations aux traits complices est un douloureux sacrifice … J’ai dit, averti, signalé ; choisissez et puis assumez !

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