Eloge de l'ombre de Junichirô Tanizaki
(In'ei raisan)
Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Essais
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Clair-obscur
Écrit en 1933, alors que Jûnichiro Tanizaki a 47 ans, L’éloge de l’ombre est un essai sur la société japonaise qui est, aux yeux de cet écrivain traditionaliste, de plus en plus occidentalisé.
Par exemple, l’esthétique d’une pièce d’habitation japonaise traditionnelle est caractérisée par la beauté de jeux subtils entre la lumière et l’ombre. De cette manière, le mur blanc, neutre en apparences, varie au rythme du temps et selon les inclinaisons des rayons solaires. De l’autre côté, l’apparition de l’ampoule 50 watts, et son éclairage brutal, vient mettre une fin à ce délicat esthétique.
Aussi, Tanizaki, en fin gastronome, nous livre de magnifiques observations sur la préparation de sushis qu’on déguste autant des yeux que par la bouche. ''La cuisine japonaise, a-t-on pu dire, n'est pas chose qui se mange, mais chose qui se regarde ; dans un cas comme celui-là, je serais tenté de dire: qui se regarde, et mieux encore, qui se médite !'' Enfin, vers la fin de ce petit essai, on retrouve quelques commentaires sur la beauté féminine.
Qu’on partage ou non certains prises de positions de Tanizaki, L’éloge de l’ombre demeure un magnifique traité sur le dépouillement du superflu et le recueillement.
Les éditions
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Éloge de l'ombre [Texte imprimé] Tanizaki Junichiro trad. du japonais par René Sieffert
de Tanizaki, Junichirô Sieffert, René (Traducteur)
POF
ISBN : 9782716903066 ; 5,72 € ; 03/07/1993 ; 111 p. p. ; Broché -
Éloge de l'ombre [Texte imprimé] Junichirô Tanizaki préface et traduction par René Sieffert
de Tanizaki, Junichirô Sieffert, René (Traducteur)
Verdier
ISBN : 9782864326526 ; 16,50 € ; 06/05/2011 ; 90 p. ; Broché
Les livres liés
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Les critiques éclairs (3)
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Le beau ténébreux
Critique de Lobe (Vaud, Inscrite le 28 juin 2011, 30 ans) - 26 avril 2014
Une belle lecture, à faire de préférence à la lueur d'un chandelier à l'éclairage trouble.
"Mais ce qu'on appelle le beau n'est d'ordinaire qu'une sublimation des réalités de la vie, et c'est ainsi que nos ancêtres, contraints à demeurer bon gré mal gré dans des chambres obscures, découvrirent un jour le beau au sein de l'ombre, et bientôt ils en vinrent à se servir de l'ombre en vue d'obtenir des effets esthétiques."
Monde flotttant
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 17 juillet 2009
Signalons que le livre a été écrit dans les années ’30 et que les choses ont bien changé depuis. Ô tempora, ô mores !
Perso, le but est atteint car je tente, depuis la lecture de cet ouvrage, de considérer sous un autre angle ce qui m’entoure. ( Bon , je sais : je suis terrrriblement influençable, et alors ? ). Il me faudra le reprendre plus tard et en recommencer la lecture.
Deux extraits :
- Ce qui explique qu’on ait, à l’aphorisme : « le raffinement est chose froide « , pu ajouter « … et un peu sale « . Quoi qu’il en soit, il est indéniable que dans le bon goût dont nous nous targuons, il entre des éléments d’une propreté douteuse et d’une hygiène discutable. Contrairement aux Occidentaux qui s’efforcent d’éliminer radicalement tout ce qui ressemble à une souillure, les Extrêmes-Orientaux la conservent précieusement et telle quelle, pour en faire un ingrédient du beau. C’est une défaite, me direz-vous et je vous l’accorde, mais il n’en est pas moins vrai que nous aimons les couleurs et le lustre d’un objet souillé par la crasse, la suie ou les intempéries, ou qui paraît l’être, et que vivre dans un bâtiment ou parmi des ustensiles qui possèdent cette qualité-là, curieusement nous apaise le cœur et nous calme les nerfs .
- La cuisine japonaise, a-t-on pu dire, n’est pas chose qui se mange, mais chose qui se regarde ; dans un cas comme celui-là, je serais tenté de dire : qui se regarde, et mieux encore, qui se médite !
La relation entre l'ombre et l'extrême-orient japonais...
Critique de Oriono (Paris, Inscrit le 7 novembre 2007, 39 ans) - 25 novembre 2007
Ainsi, pourquoi est ce que les maisons japonaises sont construites de telles façons où la lumière ne rentre pas ou peu ?
Les shôji peuvent ainsi par exemple en toute saison laisser passer la même intensité lumineuse...
Il serait intéressant de savoir comment aujourd'hui certains japonais percoivent ce que Tanizaki percevait en 1933.. comment la société japonaise a évolué par rapport à l'occidentalisation de plus en plus présente...
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