Sexus de Henry Miller
( The rosy crucifixion)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
Moyenne des notes : (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : (43 110ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 7 626 (depuis Novembre 2007)
Raide amoureux de la vie
Ne vous fiez pas au titre. Présenter Henry Miller comme le spécialiste du hardcore, c’est réduire de beaucoup l’importance de son œuvre. Certes, sa liberté d’expression d’une crudité totale, pouvait choquer les milieux puritains des Américains entre les années 1930 et 1950, mais à l’exception de cinq ou six scènes érotiques et de quelques expressions vulgaires, crues, il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Publié en 1949, Sexus est plus que du sexe.
Premier volet osé de la trilogie de la Crucifixion en rose, récit de sa vie tumultueuse, Sexus est l’histoire d’une passion tordue, folle, d’un grand amour, ici, Mara, qui agit comme révélateur sur Miller, un véritable raté dans tous les sens du terme. Un jeudi soir, sur la piste d’un dancing, Miller tombe sous les charmes fous de Mara. Mais comment la posséder ?
''Faire le pas fatal, tout balancer par-dessus bord, c’est en soi une émancipation : pas une seconde, je ne songeai aux conséquences de l’acte. Capituler, absolument et sans conditions, devant la femme que l’on aime, c’est rompre tous les liens hormis le plus horrible : le désir de ne pas la perdre.''
Sexus est aussi un roman d’apprentissage sur le devenir d’un écrivain qui quittera le Brooklyn des années vingt pour vivre des années misérables de bohème, dans la dèche, à Paris jusqu’à l’éclatement de la Deuxième Guerre mondiale. Il se fera de nombreux amis, généreux, qui l’aideront à s’en sortir. Il rencontrera également le photographe Brassaï, Anaïs Nin et Blaise Cendrars.
Miller nous livre ses réflexions sur les débuts de la société de consommation, sur les mœurs, d’une morale hypocrite, des Américains, sur la place de la sexualité au sein de la société, de la vie et des observations très intéressantes sur la création littéraire.
''Personne ne crée tout seul, de soi-même, par soi-même. L’artiste est l’instrument qui enregistre ce qui existe déjà – quelque chose qui est la propriété du monde entier et que, si l’individu en question est vraiment un artiste, il est contraint et forcé de restituer au monde.''
On sent l’influence dominante de Cendrars sur Miller. (Il suffit de lire le ton et la taille de leur correspondance pour voir comment Miller idolâtrait Cendrars.) Malgré quelques petites longueurs plus ou moins ésotériques, Sexus est de loin le meilleur tome de la Crucifixion en rose et est aussi bon, peut-être même un peu mieux, que le Tropique du Cancer, publié en 1934, à Paris.
Henry Miller est à lire après Jack Kerouac et avant Blaise Cendrars. Tous ces écrivains, ces voyageurs, inspirent au lecteur une joie de vivre, grandeur nature qui s’illustre dans Sexus par cette citation :
''Il n'est pas un de nous qui ne soit coupable d'un crime : celui, énorme, de ne pas vivre pleinement la vie.''
Les éditions
-
La crucifixion en rose [Texte imprimé] Henry Miller
de Miller, Henry
le Livre de poche / Le Livre de poche.
ISBN : 9782253040385 ; 8,90 € ; 01/01/1987 ; 697 p. ; Poche
Les livres liés
Pas de série ou de livres liés. Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série
Les critiques éclairs (3)
» Enregistrez-vous pour publier une critique éclair!
Décevant
Critique de Youridu34 (Mexico D.F., Inscrit le 9 septembre 2013, 32 ans) - 9 septembre 2013
En revanche le reste du livre- les 75%- se compose de réflexions pédantes qui ne m'ont absolument pas touché. Un américain qui fantasme sur l'Europe, la vie d'artiste, développe ses pensées philosophiques ça me fait chier.
Bukowski est bien supérieur, il faut le reconnaître.
affreux !
Critique de Bilo (, Inscrit le 25 mai 2011, 58 ans) - 9 janvier 2012
Henry Miller représente une légende de la littérature pour moi.
En revanche, avec SEXUS j'ai franchement été horrifié.
Ce livre n'a rien a voir avec la fougue déployée dans TROPIQUE DU CANCER ou TROPIQUE DU CAPRICORNE ou encore PRINTEMPS NOIR.
Tout le style foisonnant dont j'ai l'habitude de me délecter baigne dans un océan scatologique de sexe écrit de façon incohérente, où les chapitres s'enchainent sans lien véritable avec une prose extrêmement stupide, absurde et déprimante.
Cette oeuvre représente selon moi une divagation complètement fabriquée comme si Mr Miller s' était dit au moment de l'écrire "je vais faire de la merde, voyons ce que cela donnera" : ça donne de la merde, rien de plus.
Je préfère largement lire un livre de Bukowski tel que WOMEN. Au moins dans un tel livre il n'y a pas de divagation mais un réel style à fleur de peau et un vrai désespoir.
je me demande comment un aussi grand écrivain tel que Henry Miller a pu écrire une telle merde !
Monsieur Miller
Critique de Alzir (, Inscrit le 19 juillet 2009, 41 ans) - 5 janvier 2010
Puis il y a ses délires, ses pensées, ses interrogations et prises de tête sur l'amitié, l'amour, la création, l'écriture, la place de l'artiste dans le monde, la religion et la spiritualité en général. Une chose anodine l'emmène alors vers des réflexions complexes et sans fin.
En résumé, j'ai vraiment aimé!