Histoires de peintures de Daniel Arasse

Histoires de peintures de Daniel Arasse

Catégorie(s) : Arts, loisir, vie pratique => Arts (peinture, sculpture, etc...)

Critiqué par Kinbote, le 1 novembre 2006 (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 10 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 831ème position).
Visites : 4 816  (depuis Novembre 2007)

"Une voix pour voir"

Voici un livre réjouissant écrit par un critique d’art animé d’un enthousiasme communicatif. En fait, il s’agit de la transcription d'une série de 25 émissions proposées sur France culture pendant l’été 2003.

Daniel Arasse, en spécialiste de la peinture de la Renaissance, nous transmet son goût pour cette période de l’art. Il raconte l’invention de la perspective, surtout liée aux tableaux d’Annonciation et à la figure de la Vierge. Il pointe dans ce contexte la singularité de Leonard de Vinci et de sa Joconde. Pour lui, la peinture est avant tout une pensée non verbale faite de figures ; pour la déchiffrer, il faut ne pas arrêter de la regarder, de scruter les détails révélateurs, toujours en relation avec l’environnement historique et artistique. Il consacre une causerie à la peinture de mémoire. Il parle de la Métaphysique de la lunière chez Vermeer et du maniérisme, deux sujets auxquels il a consacré des ouvrages. Il regrette l’absence de l’enseignement de l’histoire de l’art dans les lycées. Il relève aussi l’apport des techniques nouvelles, à commencer par l’usage de la photo, dans l’étude des œuvres d’art et termine par une réflexion sur ce que peut le critique sur l’art de son temps.

Bernard Comment, dans la préface, rapporte la genèse et le déroulement de ces causeries.
« Nous étions convenus ensemble d’un plan pour répartir ce parcours en 25 épisodes. La règle était simple ; je lui poserais des questions, qui seraient ensuite enlevées. Il n’y eut pour ainsi dire pas de questions, sinon celles initiales, comme un rituel qui nous amusait, des sortes de déclencheurs pour une parole qui se déroulait ensuite avec une stupéfiante maîtrise dans l’improvisation à partir des quelques notes griffonnées sur une page : la pipe était à portée de main, il allumait parfois une cigarette et, au bout de dix-huit minutes, sans qu’on ait à l’en prévenir, il savait donner une chute naturelle, élégante et ouverte, à son propos du jour. »

Après sa disparition survenue peu de temps après l’enregistrement de ces émissions, Bernard Comment écrit :
« Un regard s’en va . Mais aussi et tout autant une voix (…)
Daniel Arasse était éblouissant, dans sa vie, dans son œuvre ; il était aussi modeste, il doutait, comme tous les vrais grands intellectuels. (...)
Je veux dire ici l’électrisation qui nous saisissait à l’écouter se promener dans des images et des problématiques, à faire vivre des concepts dans une narration qui tenait presque du suspense, à faire voir par la voix toute une galerie de tableaux et de fresques dont on se disait immédiatement qu’on se précipiterait ensuite pour les contempler autrement, armés désormais de la lucidité, des connaissances et des intuitions qu’il venait de déployer d’un souffle rapide et souvent exaltant. »

Contrairement à l’auditeur de l’été 2003, le lecteur peut suivre de visu les divers commentaires de toutes les œuvres évoquées grâce aux reproductions figurant au milieu de l’ouvrage.

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Comment analyser un tableau

9 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 46 ans) - 1 mai 2018

Cette suite de chapitres thématique reprend une émission radiophonique. Cet ouvrage présente des thèmes-clés qu'affectionne l'auteur pour mieux appliquer une méthode d'analyse des oeuvres. Sa période de prédilection est la Renaissance italienne, mais balaie plus largement un éventail allant du XIVème au XVIIème siècle, avec des incursions dans l'art flamand. Il se penche de manière récurrente sur l'Annonciation, le détail, la perspective, le danger inévitable de l'anachronisme qu'il faut apprendre à réduire le plus possible.
Il assume le caractère partiel de ses présentations et ses partis pris, subséquents à ses goûts, et cela de manière tout à fait honnête. Il en prend prétexte pour exposer les méthodes de l'historien d'art, justifier des raisons de ses passions, avec une verve communicative, en effet, un humour certain et une rigueur qui n'est pas moindre.
Cette lecture s'avère donc très pédagogique, aussi utile qu'agréable.

la passion de l'oeil !

10 étoiles

Critique de Prince jean (PARIS, Inscrit le 10 février 2006, 50 ans) - 19 janvier 2008

c'est LE livre qu'il faut avoir , avec l'histoire de l'art de Gombrich, si l'on aime la peinture.
tout y est facile,intelligent,sensuel,sensible,drole,emouvant,ect...

Arasse etait un homme extraordinaire qui savait parler de la peinture à tous !

(il existe en version non-poche, avec un CD regroupant la 20aines d'emissions de france culture en format mp3)

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