Babylone sous les bombes de Stéphane Mariesté
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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28 jours, faites la guerre d’amour
Le narrateur voudrait être écrivain, aimer les mots jusqu’au roman, et le libérer au vent. Mais en attendant, il écrit « Ceci ». Il s’écrit, écrit la guerre contre « L’Infamie », écrit l’amour, écrit la vie dans sa frénésie, ses odeurs, sa beauté, sa saveur, sa complexe simplicité. En trois fronts.
Front numéro un
En Infamie, les Alliés vont se chercher une raison de faire la guerre. Il y a les morts, les médias, les théories, la pratique sanglante, il y a George Black et Jo White, il y a… la guerre, oui. Qu’on suit parce qu’omniprésente, parce qu’elle commence lorsque la radio ou la télévision s’allument.
Front numéro deux
Chez les non-Alignés, on s’interroge, on métaphysique, on regarde la vie et la guerre sous un angle obtus. « Je suis né en Egoïsme, comme d’autres naissent en Infamie, en Pauvreté ou en Horreur. J’ai eu de la chance mais je l’oublie souvent, comme beaucoup je suppose. »
Front numéro trois
Le plus beau des fronts. Celui où s’accroche, mine de rien, un sourcil à l’accent circonflexe. Celui de Babylone, la voisine, très probablement d’origine Infâme… « Je pensais : j’ai une fille dans les bras de ma tête, et peut-être, ce serait bien pour commencer, de l’inviter à déjeuner. » L’amour ? Non, sans blague…
Et puis il y a aussi Zoran, le collègue muet ; Toine, le cafetier qui se fait payer en mots. Les histoires s’inventent, la vie se fictionne, si bien, si joliment, dans ce roman…
On lui chercherait bien des faiblesses à « Babylone… », qui commence en s’encombrant peut-être d’un peu trop d’images, où l’auteur joue des mots comme le narrateur aime le faire mais ça, c’est sans doute parce qu’il le dit lui-même : « les mots ont des limites ». Et que dire la vie comme elle est belle, parfois, c’est difficile… Et d’un coup, à cette idée, on s’aperçoit que ces faiblesses sont en réalité une force…
Parce que la vie, on la ressent, à plein cœur. Parce qu’elle dégouline des pages, parce que ce roman sent bon la sincérité, parce qu’il touche, parce qu’on a beau « lutter » contre, parfois, subitement, à l’intérieur, les barricades flanchent et la guerre, on la perd. Incontestablement.
Qu’il est bon de s’étonner, de se faire surprendre, de se laisser séduire par les mots (l’écriture n’est-elle pas, au fond, une histoire de séduction ?), de se sentir plein d’émotions vraies. Il est bon de lire cet amour des mots, cet amour du monde, il est bon de lire cet amour tout court. Il est bon de ne pas se sentir lecteur trahi…
Il est si bon de lire « Babylone sous les bombes ».
Les éditions
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Babylone sous les bombes de Stéphane Mariesté
de Mariesté, Stéphane
Intervista / Les Mues
ISBN : 9782910753498 ; 3,00 € ; 10/05/2006 ; 220 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (13)
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Frais et pétillant, comme un bon champagne
Critique de Ma-Jo (, Inscrite le 23 mai 2008, 46 ans) - 23 mai 2008
Non, ce n’est pas un livre d’archéologie qui se passe pendant la seconde guerre mondiale. Non ce n’est pas un livre d’espionnage. Et pourtant…
Mais avant l’intrigue, parlons effets.
Comme j’aime le champagne, je comparerais Babylone sous les bombes à un champagne.
Vous en déduisez, si vous êtes un tant soit peu futé, ce dont je ne doute pas, que j’ai aimé le livre. Donc comme un champagne. Et je le répète : j’aime le champagne, par conséquent vous pouvez me croire. Surtout si comme moi vous aimez le champagne, les bonnes choses à manger, et à faire, et aussi la vie. Si possible que ça pétille.
Babylone est un livre qui pétille. Mais, comme tous les bons champagnes, il ne se contente pas de pétiller, de vous titiller les papilles. Certes le style est brillant, mais pas comme on le dit maintenant : « bling-bling », non, pétillant, piquant, vif, alerte.
Le livre se déguste, se goûte, se boit. Et comme tous les bons champagnes, il ne se limite pas à vous offrir toutes ses jolies bulles. En plus, il est frais, long en bouche.
Quelques semaines ont passé. Eh bien le souvenir qu’il m’en reste est rémanent, ce qui me permet cette critique bienveillante.
Pourtant, l’ami qui me l’a conseillé et qui me connaît bien, sait que je dévore les livres plus vite qu’une envie pressante ne vous prend, donc forcément, j’en oublie. Certains ne me laissent aucun goût, aucun souvenir, aucune trace.
Babylone, parce qu’il n’est pas un livre d’archéologie, et parce qu’il ne parle pas de choses mortes – même s’il y en a, des morts – me laisse un parfum entêtant, un goût enivrant.
Non non, je ne vous dirai pas que c’est un roman policier, ce n’est pas non plus un roman d’espionnage, quoiqu’il y ait du suspense.
Ce n’est pas non plus un reportage de guerre, quoique la guerre soit très présente et pas celle que l’on pourrait croire.
Un livre d’amour ? Alors là sûrement pas. Ne croyez pas que je vous conseillerais une daube genre Barbara C… bien que, comme je suis coquine et que j’aime ce qui pétille… allez savoir. Peut-être ai-je aimé le livre parce que justement je suis pudique et que je ne vous dirai pas si c’est l’amour qui triomphe.
Peut-être aussi ai-je aimé Babylone parce que ça parle de philosophie, celle de la vie, avec un type qui décharge des cageots pendant que d’autres ne philosophent pas et déchargent des chargeurs.
Mais vous l’avez compris, le type sympa dans le roman c’est celui qui décharge des cageots avec un pote qui, comme lui, se lève tôt.
Non, décidément je ne vous dirai pas. C’est à votre tour de le lire.
Pensez-y, il reste longtemps en bouche.
A déguster avec une jolie coupe de cristal, des chocolats noirs, ou autre chose si vous n’aimez pas. Quoique, dans ce cas, je me demande si vous pourrez goûter ce bouquin…
Sauf si, comme moi, vous écoutez France-Inter.
Et si vous préférez la Guinness au champagne, ça peut marcher aussi…
Ma-Jo
trois fronts à s'occuper pour les petits "bras de sa tête"
Critique de Bertrand-môgendre (ici et là, Inscrit le 9 mars 2006, 69 ans) - 26 janvier 2008
Que j'aime ses corps qui se parlent sans rien dire. Comme j'adore la relation de ces deux travailleurs, bêtes de somme liés autant par leur sueur que par leur silence respecté.
Les plus jolis mots d'amour ne sont-ils pas ceux transmis avec les yeux, traduis par les gestes déposés sur un corps attentif ?
Dans cette histoire menée sur trois fronts différents, le premier et le second traitant de la guerre m'indiffèrent complètement. C'est d'ailleurs à cette époque là, que j'ai définitivement coupé les ponts avec les informations (actualités) télévisuelles ou radiophoniques. Je ne m'en porte pas plus mal.
Au rythme lancinant de la condition de cet écrivain, le personnage cale son inspiration en mélangeant sa vie sentimentale quotidienne, les actualités énoncées par les milieux autorisés, son travail de débardeur (la nuit).
Mariesté taille ses personnages dans un matériaux tendre, facile à façonner, qui a la particularité de leur donner une certaine stature vivante, éprouvant des sentiments. J'ai senti battre un coeur.
Lecture agréable, douce à entendre. (bertrand-môgendre)
Land of freedom
Critique de Antinea (anefera@laposte.net, Inscrite le 27 août 2005, 45 ans) - 30 juillet 2007
C’est avec un regard très critique que j’ai lu ce livre, les critiques précédentes étant globalement très favorables, voire dithyrambiques. Et malgré un début difficile et des points de vue « déjà lus » (i.e. la guerre c’est pas bien, les méchants américains, les soldats idiots et ignorants…), je me suis laissée convaincre par cette histoire d’amour charmante. « Faites l’amour, pas la guerre », aurait dû être le titre de ce roman qui met l’accent (« circonflexe ») sur ce qui vaut vraiment qu’on lutte pour dans la vie, l’amour, pas les « haricots ». C’est ce que je retiens de « Babylone », ce « front numéro 3 » qui fait l’essence même du roman, et ses personnages attachants, l’écrivain « à part », Babylone l’orientale, mais aussi Zoran le croate qui rentre chez lui, le voisin au crâne rasé et Toine le cafetier-penseur dont les histoires « co-latérales » donnent une image de ce qu’est notre Europe aujourd’hui, un continent mélangé qui en a eu sa dose, de guerres et qui tente (oui, quand même, on ne réussit pas toujours mais on essaye !) d’en tirer quelques leçons.
Par contre (et puisqu’il faut être critique) je n’ai pas particulièrement adopté le style un peu loufoque de la forme, qui n’obéit à aucun ordre, aucune règle. On passe d’une histoire à l’autre parfois en un simple paragraphe et le texte vire souvent en délires non dissimulés avec ses phrases courtes et inattendues. Le fond pique aussi à ses heures une tête dans le non-sens (ou le symbolisme, comme cette histoire de gants en peau de ragondins que je n’ai pas réussi à décoder. Je relirai le « Code Da Vinci » !). Un texte en liberté ! J’ai regretté qu’on n’en apprenne pas plus sur Babylone et ses problèmes, sur Zoran et son parcours sans aucun doute poignant, ni même sur ce voisin aux convictions extrêmes. C’est peut-être ce que SGDP et SJB attendaient aussi, cette profondeur dont on ressort assoiffé.
Une belle découverte cependant, pleine d’espoir et de bons mots. Et merci pour la recette du poulet à la menthe !
De Critiques-Libres au pinacle.
Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 21 novembre 2006
J'ai eu le plaisir de faire la connaissance de l'auteur (pour autant qu'on puisse se connaître pour avoir partagé un repas en joyeuse compagnie), et il m'avait paru comme il se définit lui-même dans ce texte lu ailleurs : "J'ai le sentiment que ma gouaille, mon apparente légèreté, cette façon que j'ai de dénier le pathos, de passer au-delà pour voir le beau, derrière, et le raconter pour apporter un sourire, un réconfort, un espoir simplement humain, à qui me lit..." C'est bien comme ça que j'avais vu Stéphane Mariesté et c'est exactement comme ça qu'il apparaît dans son livre ! A cette apparente légèreté, j'aurais ajouté une certaine aptitude au bonheur, vous savez cette aptitude que Françoise Sagan définissait comme le véritable art de vivre.
Quelle est la part d'autobiographie dans ce roman, écrit à la première personne, allez savoir ! L'auteur est pudique et secret et puis il nous a prévenus : "Un écrivain est un menteur à mensongeries sélectives..."
Toutes les critiques précédentes ont souligné la qualité de l'écriture. J'avais sélectionné une série de "perles", des mots qu'on voudrait retenir par coeur ; mais à quoi bon les détacher de leur contexte, ce serait les dévaluer. Je préfère parler de la construction du roman, de sa structure : il faut cinq pour cent de don, paraît-il, pour écrire un livre ! c'est dans la construction du livre que je les ai vus. C'est surprenant : ce livre va du présent au passer, du "je" à "on" et puis à "vous" ; de l'actualité guerrière aux amis, des amours nouvelles aux amours anciennes, du travail quotidien à la promenade aux cimetières où l'auteur recherche la tombe de son héros et constate que "rien n'est plus triste qu'un cimetière sans vivants"... Cet art de raconter une histoire tient le lecteur sous le charme de bout en bout.
Depuis la création du site CL et de son fuseau "Vos Ecrits", nous attendions la découverte d'un Proust ou d'un Zola. Non, l'ami Yali n'est ni Proust ni Zola, il est Stéphane Mariesté : un nouvel écrivain, découvert sur notre site, et dont nous saluons le talent, le travail et la réussite. Nous sommes sous le charme de son premier roman, attendons que l'écrivain mûrisse. Qu'il ajoute un peu plus de profondeur à ses prochains romans, et nous serons comblés !
Guerre et paix
Critique de Nothingman (Marche-en- Famenne, Inscrit le 21 août 2002, 44 ans) - 4 novembre 2006
Plein de trouvailles donc. Reste cependant le fait que certains personnages m'ont semblé très légers, comme esquissés. Babylone par exemple, présence furtive qu'on voudrait plus épaisse. Ce héros aussi qui traverse toutes les péripéties dans un océan de béatitude. Un héros que rien ne semble effleurer alors que c'est parfois ce qu'on voudrait. Deux personnages m'ont par contre touché. Toine le cafetier et Zoran , le petit vendeur de primeur mutique. Ces deux-là nous valent quelques bonnes pages.
Babylone est, malgré tout, un premier roman très attachant et prometteur .
Chroniques non alignées
Critique de Guigomas (Valenciennes, Inscrit le 1 juillet 2005, 55 ans) - 2 novembre 2006
On sourit souvent à la lecture, à l'évocation récurrente de haricots, d'un obscur cinéaste à roulettes ou de gants en ragondin, on prend plaisir à suivre le narrateur dans l'évolution des Fronts.
Mais on aimerait qu'il fende l'armure, l'auteur, qu'il se départisse un peu de ce détachement ironique, et ça il ne le fait pas, ou il ne le fait que peu. De là un sentiment de superficialité qui gagne à la lecture, surtout vers la fin qui est traitée de façon un peu cabotine.
Mais ce n'est pas grave, car Ceci n'est pas le chef d'oeuvre, Ceci est une autofiction certes égocentrée (mais n'est-ce pas le propre des autofictions ?) et il paraît que tout premier roman est une autofiction. A suivre, donc
De l'humain....!
Critique de Spirit (Ploudaniel/BRETAGNE, Inscrit le 1 février 2005, 64 ans) - 27 octobre 2006
Mais après tout un livre est un livre et puisque je l’ai lu autant dire ce que j’en ai pensé :
J’ai eu un peu de mal, au début, à inscrire ma vision, ma vie dans les lignes et puis, petit à petit, les mots ont fait leur chemin et je suis entré dedans comme on arrive dans une soirée ou l’on ne connait personne : un peu étranger. Et puis après quelques « verres de phrases » je me suis glissé dans l’ambiance, comme un voyeur j’ai glissé mes yeux dans les mots et j’ai passé un bon moment, un merveilleux moment. Les sentiments sont là, vrais et entiers. Les images sont souvent belles et justes. Mais je ne rentre que doucement à l’intérieur du récit et à force de pages tournées je m’aperçois que je suis dans l’histoire, j’ai les deux pieds dedans et même le cœur et l’esprit.
Et le tas de pages de droite s’amenuise pour aller grossir le tas de pages de gauche et cela me peine comme de voir se vider le dernier verre de ce merveilleux whisky dont la bouteille est vide, un plaisir m’échappe… Chaque page qui me rapproche de la fin m’apporte aussi plus de plaisir que la précédente et je me prends à regretter qu’il n’y ait pas d’écriture perpétuelle….
(J’ai lu le livre en écoutant les « Quilapayun » et je trouve que cela collait parfaitement.)
« Babylone sous les bombes » est un livre de chair et d’amour… pourvu que son petit frère ne traine pas trop longtemps au fond d’un tiroir, fils unique c’est trop triste…
Belle écriture, mais un contenu trop léger
Critique de Saint-Germain-des-Prés (Liernu, Inscrite le 1 avril 2001, 56 ans) - 26 octobre 2006
Et cette fin gentillette, dommage…
Que ce premier livre de Stéphane Mariesté soit prometteur, sans nul doute. Confiante, j’attends donc avec impatience le suivant que j’espère plus dense.
bien seul
Critique de Julius (, Inscrit le 24 novembre 2004, 51 ans) - 21 octobre 2006
un amour de mots, pourquoi pas, mais ça manque d'actes tout ça, on ne raconte pas une guerre, on la fait malheureusement
un critique précédent parlait de nombrilisme, à force de le voir peut être qu'on finit par l'oublier
il n'y a qu'un personnage dans cette histoire, tous les autres n'existent pas, Jo et Georges sont bien plus réels que Babylone
il est seul et le restera, c'est l'histoire d'une guerre contre l'amour, plutôt contre lui-même
les seuls armes dans cette guerre, ce sont des mots et tant que son appartement aura des coins, il pourra s'y cacher, seul ...
Un auteur est né
Critique de Mentor (, Inscrit le 28 octobre 2004, 46 ans) - 19 octobre 2006
On y décèle très vite un style, un ton très personnel, accrocheur, direct, percutant, fin.
Une certaine actualité, très présente dans nos médias, colle parfaitement au sujet abordé, et c'est volontaire.
L'auteur va nous faire rencontrer des personnages d'une humanité tangible, simples et vrais, comme la réalité qu'ils vivent tous les jours. Ce qui les rend particulièrement attachants.
Fin observateur de notre société, de ses défauts et de ses beautés, l'auteur mérite d'être découvert et pour ma part je ne peux que souhaiter le lire à nouveau car il a sans nul doute encore beaucoup à nous dire !
Bonne lecture !
Framboise, émeraude et miel
Critique de Tophiv (Reignier (Fr), Inscrit le 13 juillet 2001, 49 ans) - 19 octobre 2006
Et pourquoi pas un premier roman, des mots, des phrases, des pages directement issus d'un coeur passionné, l'essence d'une vie, l'espoir d'un auteur bien loin des promos beigbedienne ou ruquiesque. Et pourquoi pas le plaisir de la lecture ?
Et là, vous vous doutez, bien sûr, que j'en ai un à vous proposer. Un peu plus de 200 pages, couverture bleutée : "Babylone sous les bombes". Stéphane Mariesté, l'auteur, est sympathique, entier et passionné, vaguement bourlingueur et adorateur de Brautighan et Léo Ferré notamment. Je ne saurais vous en dire beaucoup plus, ne l'ayant croisé qu'une seule fois. Mais son roman est une perle, un sourire de lecture. Je l'ai lu d'une traite, impossible d'arrêter, quelques heures de sommeil sacrifiées et tant pis pour les cernes. Sa vrai force, c'est le style original, les expressions imagées, les jeux de mots, la profonde sensibilité... Et aussi le ton. Pas de nombrilisme, pas de négativisme, bref, le contraire d'une certaine tendance fatigante.
En quelques pages, le lecteur adopte ce style et le récit l'emporte, on s'attache, on s'attache même drôlement, on en tomberait presque amoureux de cette Babylone de papier. Les nombreuses digressions sont souvent très bonnes, amusantes, parfois superbes. Je garderai longtemps en mémoire cette voisine aux lèvres framboises, au regard émeraude et aux boucles sombres et puis aussi le départ de Zoran, cette amitié virile qui s'éloigne sans s'autoriser de démonstration affective, sans briser les pudeurs.
Bref, voilà un beau roman, un roman qui rend heureux, un roman humain rempli de personnages savoureux et attachants, un roman de vie, un roman d'envie ...
humaine bombe
Critique de Killgrieg (boulogne billancourt, Inscrit le 1 février 2005, 59 ans) - 18 octobre 2006
Le roman d’un fils de Fante, de Buko et de Djian, d’un mec qui sait mettre des couleurs sur le gris. Le premier roman d’un pote.
J’ai eu un frisson avant de le commencer : « et si j’aime pas », je me suis dit, « merde ! si j’aime pas ! comment je vais faire pour l’encenser ? »
Mais des frissons, dès les premières pages, j’en ai eu rapidement des tas, les bras chargés de poils dansant sur leurs petits monticules de poule.
De plaisir, les frissons.
« Babylone sous les bombes » , c’est un récit d’amour et de guerre, conté par un candide désabusé enjoué et optimiste (combinaison improbable), récit d’amour avec une voisine, avec un patron de bistrot, un collègue muet ; récit d’amour des mots, mais aussi de la vie qui nous le rend parfois.
Je ne pourrais pas résumer l’histoire, parce que des histoires, le livre en est truffé, histoires d’un monde qui délire, qui s’aime, se drague, s’écrit.
C’est un livre que l’on dévore avec le sourire, avec ce petit truc au fond du ventre qui nous fait nous sentir humain et content de l’être ; un livre aux mots qui chantent, douce musique rythmée ; un livre que l’on se surprend à lire comme on fredonne le refrain d’un standard le matin sous la douche. Le livre d’un mec qui sait raconter les histoires, le livre d’un écrivain, d’un auteur.
Le goût des mots
Critique de Kilis (, Inscrite le 20 juillet 2004, 78 ans) - 5 octobre 2006
On dit qu’un roman se dévore. Celui-ci non: il se déguste, il se savoure.
Stéphane Mariesté a le goût des mots, le goût de la vie, le goût de l’amour.
Et, généreusement, il nous convie au festin.
Ne vous en privez pas, reprenez-en !
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un enfant de C.L. à la FNAC | 46 | Killgrieg | 1 décembre 2006 @ 13:44 |