Goodbye, Colombus de Philip Roth

Goodbye, Colombus de Philip Roth
( Goodbye, Columbus)

Catégorie(s) : Littérature => Anglophone

Critiqué par Tistou, le 3 octobre 2006 (Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 3 avis)
Cote pondérée : 5 étoiles (25 424ème position).
Visites : 6 356  (depuis Novembre 2007)

L'Amérique, les juifs

« Goodbye, Colombus » est la première parution de Philip Roth, en 1962. Six nouvelles dont le fil directeur est la relation Juifs américains/Amérique.
Drames, actes jusqu’au boutiste ou simples incidents, tous parlent de cette relation.
Dans la première, éponyme, Neil Klugman, jeune juif américain, va essuyer bien des déboires dans la relation qu’il noue avec Brenda, archétype de la WASP bien sous tous rapports. Cela dit, un non-juif tout aussi américain, aurait lui aussi de bonnes chances de « déboirer » ! Brenda est ainsi faite … !
« La première fois que je vis Brenda, elle me demanda de tenir ses lunettes. Puis elle avança jusqu’à l’extrémité du plongeoir et jeta un regard brumeux dans la piscine ; celle-ci aurait pu être à sec que la myope Brenda ne s’en serait pas aperçue. Elle fit un magnifique plongeon ; quelques instants plus tard, elle regagnait le bord, la tête aux cheveux auburn coupés très court, tendue, très droite, comme une rose au bout d’une longue tige. Elle glissa jusqu’au bord, puis remonta près de moi : « Merci », dit-elle, les yeux humides – bien que l’eau de la piscine n’y fut pour rien. Elle tendit une main pour récupérer ses lunettes, mais elle ne les mit sur son nez qu’une fois le dos tourné. Je la regardai s’éloigner. Ses mains apparurent soudain derrière son dos. Elle attrapa le fond de son maillot de bain entre le pouce et l’index et en recouvrit les parties de son corps qui eussent normalement dû être cachés. Mon sang ne fit qu’un tour. »
Dans la seconde ; « Conversion des juifs », il est question d’apprentissage religieux d’un petit garçon, bien douloureux, au point de mettre sa propre vie en balance pour faire plier le rabbin instructeur. Pas tout à fait une pochade comme la présente la 4ème de couverture qui parle « d’ une espièglerie d’enfant » !
« Défenseur de la foi » est plus anodin, même si la conclusion bouleverse là aussi le destin d’un homme.
« Epstein » est une histoire qui transcende largement l’aspect juif de la question. C’est plus largement une femme qui s’aperçoit de l’infidélité de son mari via une irritation mal placée. C’est parfaitement traité, dans les flux et les reflux des sentiments qui traversent cette femme.
« L’habit ne fait pas le moine », toujours histoire d’un étudiant américain, juif, qui se trompe sur une fréquentation d’Université. Il ne choisit pas le bon cheval !
Enfin, « Eli le fanatique » exploite plus complètement la caractéristique « juive ». A vrai dire, sans cette caractéristique, il n’y aurait pas d’histoire. Eli, l’avocat, est comme envoûté par « le type au chapeau » qui impressionne tant les habitants de la bourgade où s’est installée une école juive. Ca finira mal, très mal. Il y a comme un parfum de Kafka et sa « Métamorphose » dans ce « Eli le fanatique ».

Ces 6 nouvelles nous parlent d’un temps passé, mais de sentiments, de situation intemporelles. Philip Roth prenait déjà date.

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Les éditions

  • Goodbye, Columbus [Texte imprimé] Philip Roth traduit de l'anglais par Céline Zins
    de Roth, Philip Zins, Céline (Autre)
    Gallimard / Collection Folio
    ISBN : 9782070371853 ; 8,60 € ; 08/04/1980 ; 369 p. ; Poche
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Autre époque, autre culture

7 étoiles

Critique de Vinmont (, Inscrit le 12 août 2014, 50 ans) - 24 octobre 2019

Philip ROTH met tout son talent au service de nouvelles qui nous plongent dans l'atmosphère des familles juives d'une Amérique d'il y a quelques décennies.
C'est intéressant et écrit avec une grande sensibilité et bien sûr énormément de style.
Un bon moment de lecture.

L'agacement que créent les Juifs, selon un Juif

8 étoiles

Critique de Veneziano (Paris, Inscrit le 4 mai 2005, 47 ans) - 27 mai 2018

Dans sa première publication, Philip Roth explique, par une série de six nouvelles pourquoi les Juifs agacent, par un conservatisme et une considération de peuple élu, une radicalité parfois, qui peuvent créer la cause de leur rejet. Il livre sa démonstration avec dureté, de l'humour assez souvent, de l'ironie presque toujours. Cela a évidemment contribué à le placer quelque peu au ban de sa communauté, qu'il décrit avec sarcasme, tant il semble la renier ou la critiquer. Il s'en prend en réalité davantage à la religion et au sectarisme qu'elle engendre, chez les Juifs comme chez les Chrétiens.
L'ensemble s'avère donc assez grinçant, bien que l'étude sociologique mérite d'être méditée, car elle (me) semble digne d'intérêt.

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