Pluie d'orage de Yasushi Inoue
(雷雨, Raiū)
Catégorie(s) : Littérature => Asiatique
Moyenne des notes : (basée sur 4 avis)
Cote pondérée : (43 107ème position).
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Ensemble de sept nouvelles...
... que je n’ai pas appréciées de la même manière : certaines m'ont passionnée, d'autres non.
« Sous la glace » est la nouvelle que j’ai préférée, la dernière du recueil. Il s’agit d'une petite fille, Kikué, qui vit avec son père, sa belle-mère et ses deux demi-soeurs. Elle fait figure de vilain petit canard : où qu’elle aille, elle est rejetée. Mais un jour, son père, devant se rendre à la ville pour y travailler, lui propose de l’y accompagner pour la journée. Timide, plutôt habituée aux rebuffades, elle finit par accepter. Lorsque le bus les dépose à l’endroit voulu, une femme attendait son père. Très vite, Kikué réalise qu'ils se connaissent et que ce qui les lie est plus que de l’amitié. Et là va se produire une chose que la petite fille n'aurait jamais osé espérer : la jeune femme, Sadayo, est douce avec elle.
Je n’en dirai pas plus...
Ma petite déception vient d’une nouvelle plus particulièrement, où le lecteur suit les tribulations de deux objets (sorte d’outres) à travers les siècles. Lassant, j’ai trouvé...
Le style de ces nouvelles est simple, dépourvu de toute complication inutile. Les personnages sont rapidement campés et Yasushi Inoué évite la caricature en leur conférant une psychologie nuancée. Les descriptions de paysages trouvent largement leur place dans ce livre. Bref, cela m’a surtout donné envie de lire un autre de ses ouvrages, autre chose que des nouvelles cette fois.
Les éditions
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Pluie d'orage [Texte imprimé], roman Yasushi Inoué trad. du japonais par Tadahiro Oku et Jean-François Laffont
de Inoue, Yasushi Laffont, Jean-François (Traducteur) Oku, Tadahiro (Traducteur)
Stock / La Cosmopolite (Paris).
ISBN : 9782234053397 ; 8,90 € ; 01/03/2001 ; 242 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (3)
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Une fois n'est pas coutume...
Critique de Platonov (Vernon, Inscrit le 7 septembre 2001, 41 ans) - 8 mars 2002
Dans quel but Inoué a-t-il écrit ces nouvelles ? Que veut-il nous transmettre à travers elles?
Je n'ai trouvé aucune force, aucune utilité et aucune joie sauf peut-être dans "La Vague", où la candeur d'un philosophe face à l'amour passionné et dévastateur que son charme fou déchaine partout ou il se trouve m'a ému.
Mais le reste.... Le pire allant aux "Shikkosons": véritablement imbuvable!!
Certes, le style concis, les descriptions de paysages et des personnalités de chacun des protagonistes créent une atmosphère bien particulière, une sorte de torpeur dans laquelle s'animent des êtres en pleine "lutte intérieure". Faisant en quelque sorte un contraste.
Mais bon, là encore je me demande, qu'avons-nous vraiment appris d'enrichissant après avoir lu ce livre ? Pour moi, cela ne m'a ni enrichi et encore moins distrait, c'est pourquoi je mets une étoile.
Heureusement qu'auparavant j'avais lu d'autres livres de cet auteur; sinon la lecture du seul " Pluie d'orages" m'aurait dégoûté à vie de cet auteur...
Une peinture subtile des sentiments
Critique de Kinbote (Jumet, Inscrit le 18 mars 2001, 65 ans) - 15 décembre 2001
"Pluie d'orage" raconte les retrouvailles manquées entre deux amis de la petite enfance; l'un est resté inconnu, l'autre est devenu une notoriété, mais un abîme désormais les sépare. "La tombe de l'ami" fait écho à cette première nouvelle car elle narre le retrouvailles post mortem de deux amis de la guerre.
"La vague", c'est le chamboulement que provoque une jeune philosophe puceau, rempli de compassion pour autrui, sorte de saint qui bouleverse par son humanité et son innocence tous les gens qu'il approche.
"Les shikkosons", ce sont deux grosses outres de bois laqué qui provoquent la fascination chez les spectateurs dans une exposition consacrée aux trésors impériaux, peut-être à cause de la puissante charge sexuelle qu'elles transportent par-delà les générations: ne sont-ce pas là deux énormes testicules qui défient le temps?
"La mort de Rykiu" préfigure un roman fameux de Inoué: "Le Maître de thé", mais là où le roman procède par petites touches, la nouvelle fournit toutes les explications attendues, qui la laisse en deçà de la qualité du roman.
"Sous la glace" raconte comment une fille disgracieuse découvre la gentillesse et la douceur, comment en quelque sorte elle appuie le choix de son père d'être "parti" avec une autre femme...
"La route du Nord" dépeint un homme à divers moments de son existence se raccrochant à la vie rêvée du peintre ayant composé les vues de la route du Nord dont il est entré en possession. La fin de la nouvelle est un morceau de choix, où la volupté qu'évoque le narrateur a à voir avec la mort, une mort en négatif, blanche et fantomatique...
"A présent, si je crispe mes paupières en me répétant désespérément:"Je dois dormir!", je ne vois surgir dans ma tête malade que le corps de la femme, non telle ou telle femme mais un corps irréel, une masse de chair blanche, son élasticité, son odeur aussi envahissante que l'étaient, au bout de ma route d'autrefois, les gerbes d'écume immaculées de la presqu'ïle de Shimokita. Tout le corps de la femme, la poitrine et les cuisses, ses escarpements et ses vallées dans la confusion d'une vaste étendue de chair blanche. Elle m'enveloppe le visage comme un brouillard dense qui me fait suffoquer, m'asphyxie. Tout en criant:"Ah, j'étouffe!", j'enfonce alors profondément ma tête dans ce nuage de chair. Si je retrouve le sommeil, ce sera sûrement à ce moment précis."
Un style net, comme écrit d'un seul coup de plume longtemps pensé et retenu, qui fait surgir faits et sensations sur le papier blanc de l'inanimé.
Beau comme une pluie d'orage
Critique de Saule (Bruxelles, Inscrit le 13 avril 2001, 59 ans) - 27 juillet 2001
La première, avec le vieil homme aigri, pitoyable dans sa jalousie pour un ami d'enfance devenu célèbre est très belle aussi, d'autant que le dénouement est vraiment magnifique.
Celle du jeune philosophe amoureux m'a fait penser à '24 heures dans la vie d'une femme' de S. Zweig, les tourments d'un homme amoureux contre son gré sont exprimés d'une belle manière.
Quant au Maître de thé qui reçoit l'ordre de se donner la mort de son seigneur, la nouvelle préfigure le roman 'Le Maître de Thé' (critiqué sur ce site) que Inoué écrira plus tard à partir du même fait réel, mais j'ai préféré la nouvelle au roman.
Et finalement je suis bien d'accord avec S-G-d-P, la nouvelle sur les pérégrinations des deux objets insolites est longue et ennuyeuse, peut-être sont-ils tombés à court de matériaux pour remplir le recueil ?
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