La ville orange de Élisabeth Motsch

La ville orange de Élisabeth Motsch

Catégorie(s) : Littérature => Francophone

Critiqué par Dirlandaise, le 31 août 2006 (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans)
La note : 8 étoiles
Visites : 3 401  (depuis Novembre 2007)

Souvenirs orangés

Une parisienne évoque ses souvenirs d’enfance et ses années d’études alors qu’elle est âgée de dix-sept ans et qu’elle fréquente l’École normale d’institutrices dans les années soixante. À l’époque, elle est amoureuse de Jérôme, un jeune homme qui se destine à la prêtrise. Malgré sa vocation, Jérôme et elle sont très proches. Ils partagent beaucoup de choses, leurs réflexions, leurs idées sur la vie mais la relation demeure platonique. À l’École normale, elle fait partie d'un groupe bruyant et joyeux. Il y a Rico, Titane la scientifique, Lucie, les sœurs Fédée et Musette qui écrit des poèmes. Mais il y a surtout Guillemette la douce et Carine qui tiendront une place privilégiée dans son cœur. Et il y aussi bien sûr, la famille : les histoires interminables du grand-père héros de 14-18, les deux oncles morts le même jour à vingt-sept et vingt-neuf ans respectivement, asphyxiés par un chauffage au gaz dans la boulangerie familiale, l’héritage féminin des deux grands-mères si différentes par l’origine et la culture. Bref, c’est un petit livre émouvant, au contenu dense et nostalgique. Une belle écriture imagée et poétique que j’ai dégustée à petite dose, en la savourant avec délice. De beaux souvenirs d’une femme volontaire dont la tendresse ressort à chaque page. Une lecture enchanteresse et émouvante que je recommande vivement.

« Les visites à ma grand-mère me reposent de cette agitation. Dans son petit logement de la rue du Poteau, le monde est clos, rien ne peut m’atteindre. Le cérémonial est à peu près toujours le même. Nous buvons du thé noir, puis elle me montre de belles choses, pour que j’apprenne à les reconnaître. Un justaucorps de soie sur lequel elle coud des perles ou une ceinture brodée, plus souvent les objets de sa vitrine, qu’elle enrichit d’acquisitions nouvelles. Au centre trônent deux minuscules salières en cristal et argent. « Du cristal taillé », dit-elle chaque fois. Petite, je lui avais demandé pourquoi elle ne s’en servait pas à table. Maintenant, je ne pose plus la question : des spécimens de cette valeur ne se mettent pas sur une toile cirée. »

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Les éditions

  • La ville orange [Texte imprimé], roman Elisabeth Motsch
    de Motsch, Élisabeth
    Actes Sud / Domaine français (Arles).
    ISBN : 9782742730551 ; 15,30 € ; 03/01/2001 ; 140 p. ; Broché
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