La conversation amoureuse de Alice Ferney
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Une intimité sentimentale de femme amoureuse
Un mot sur cette collection si jolie (Actes Sud) mais désagréable à lire par la petitesse des lignes.
Un mot aussi sur le style touffu des conversations entre les deux protagonistes, non aérées, et qui, il me semble, freine la lecture.
A part cela, c’est un beau roman, intimiste, profond, très féminin, très sentimental, tout en sensibilité.
Le début est lent, très progressif, très descriptif, et puis le lecteur entre vraiment dans l'intimité sentimentale de cette femme, ses espoirs et désespoirs, ses joies faites d'un tout petit signe qui devient immensité, cet amour qui la nourrit et qui lui-même est si peu et tout à la fois.
Les éditions
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La conversation amoureuse [Texte imprimé], roman Alice Ferney
de Ferney, Alice
Actes Sud / Un Endroit où aller.
ISBN : 9782742728756 ; EUR 21,19 ; 24/08/2000 ; 472 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (11)
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Relations de court et long terme
Critique de Elya (Savoie, Inscrite le 22 février 2009, 34 ans) - 27 décembre 2018
Il y a quelques saillies dans ce roman qui je trouve peuvent faire réfléchir sur les conceptions classiques du couple : est-il moralement plus sain d'attendre la fin d'une relation pour en commencer une autre, quitte à "consommer" au cours d'une vie une centaine de relations, plutôt que de vivre des relations qui se juxtaposent avec consentement de toutes les parties engagées, en en consommant beaucoup moins sur la même période de vie ?
un vrai bonheur
Critique de Mrsbeckyreb (, Inscrite le 28 novembre 2010, 47 ans) - 28 novembre 2010
Brasserie des potins, à Bagatelles...
Critique de Djidji (Neuilly sur Seine, Inscrit le 23 octobre 2007, 66 ans) - 23 octobre 2007
Au fond, je l'ai apprécié car je l'ai lu jusqu'au bout, sans m'ennuyer. Je l'ai apprécié car la plume est virevoltante et précise comme l'épée de D'Artagnan. Je l'ai aimé, enfin parce qu'on y trouve toutes les ficelles machiavéliques de nos vaines tentatives d'accéder à ce qu'est - vraiment - l'amour et pas cette farce quasi-vaudevillesque d'une banalité immorale et affligeante.
Bien sûr, il y a du vrai, dans cette analyse : humain, trop humain...
Mais j'ai eu le sentiment désagréable de lire l'éloge de l'amour mesquin et bourgeois. Une jubilation envers les amours ordinaires, vraiment très ordinaires. Cette histoire, malgré la finesse d'analyse, me paraît terriblement peu romanesque, au fond. Mérite-t-elle d'être éditée ? indéniablement, si j'en crois d'autres témoignages. Sans le style, dans la collection Harlequin mais dans la collection La Pléiade : jamais j'en suis sûr. Pourquoi ? parce que le style est suranné et parce que la démonstration de notre quête existentielle, cherchant à se prouver que nous nous ne sommes pas vide, est incomplète. Il y a quelque chose qui m'a laissé sur ma faim dans ce roman, c'est qu'il ne "décolle" jamais. C'est un roman collant, empêtrant, dans lequel on tourne en rond, dans une enquête à l'obstination quasi-masturbatoire sur les relations du geste et de la pensée.
La plume de l'auteur est de qualité, trop, peut-être. C'est un désagréable sentiment que j'ai eu, très souvent, après avoir savouré une magnifique envolée littéraire, de voir tout gâché, quelques lignes plus loin par un excès d'emphase et de préciosité.
Si je devais me lancer dans un portrait projectif de l'auteur, j'imaginerais une femme, soucieuse d'être la première de sa classe, sachant qu'elle écrit bien mais voulant trop en faire. Et, paradoxalement, c'est tellement bien écrit que c'est mal écrit. Comme dans la chanson de Jacques Brel : "Chez ces gens-là, on aimerait avoir l'air. Mais on n'a pas l'air du tout". L'écriture souffre de pléthore, de too much. Dans ce roman, Alice Ferney se regarde écrire, Alice nous emmène aux Pays des artefacts, au Pays du Madame rêve d'Alain Baschung. Et, vraiment, vu sa qualité, si l'auteur avait modéré ce que l'on pourrait prendre pour une extrême vanité, je n'aurais pas eu ce sentiment de faux, d'affecté, de snob.
Jusqu'au choix des noms et leur répétition épuisante : et Gilles André par ci, Pauline Arnoult par là, et encore Gilles André, et encore Pauline André. Au bout d'un moment, ça va, on a fait connaissance, Gilles ou Pauline suffisent. Comme cela manque de naturel ! et encore Guillaume Perdereau et Marie Def. Comme c'est bizarre ; puis Mélusine, Pénélope, Eve, Blanche. En soi, je ne critique pas les prénoms, pardon les Eve, les Mélusine et les Pénélopes ; mais cet agrégat sonne faux, au point que je suis étonné que Max n'aie pas été nommé Maximilien ! on s'étonne presque quand débarque un Jean ou un Marc : "Ooooh ma chèèèère, quels prénoms vulgaires !"
Ce qui m'a gêné dans cette histoire, c'est qu'elle est tellement systématique, qu'elle affaiblit la force des personnages : ils sont à la fois tout le monde et personne.
Alors au final, je tombe dans mon propre piège, peut-être parce qu'à plein de moments, il s'adresse à moi, me montrant à quel point, moi aussi, je peux être pathétique. Or pourtant je rejette cette image caricaturale des hommes "machos" qui regardent la boxe pendant que leurs femmes, terriblement navrantes et stupides, jacassent et se jalousent. Je rejette l'idée qu'un Marc aussi aimant puisse être trompé par une blondasse à la gueule "statuaire", chavirée par sa libido transgressive ; je rejette l'idée qu'une "voix d'alcôve" (jolie trouvaille) puisse avoir un quelconque rapport avec l'amour. Oui, la plupart de ces personnages m'ont été très désagréables, exprimant ce qui aurait pu me rendre irrémédiablement solitaire et misanthrope.
Donc, puisque je réagis si fortement, et avec tant d'exaspération, et puisque d'autres l'ont encensé, l'ouvrage est bon, indéniablement.
Force donc donc m'est de constater que si je l'ai lu jusqu'au bout, et si je vais entamer prochainement la lecture d'un autre roman du même auteur, c'est simplement parce que c'est une femme qui me l'a offert à la lecture, une femme qui me touche immensément.
J'ai donc tenté d'y trouver des clés* pour décoder complétement notre relation, et, comme je suis stupide, je n'ai pas trouvé : il y avait bien trop de clés dans le trousseau.
La conversation amoureuse : l'amour comme je ne l'aime pas, et comme je n'aime pas le voir écrit.
* Alice Ferney aurait sans doute orthographié : "clefs"
L'amour en fuite
Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 4 septembre 2006
Pauline est jeune, désirable. Gilles est plus âgé, séducteur. Il a jeté son dévolu sur Pauline et le livre nous raconte la naissance de cette histoire d’amour, pas toujours à sens unique, avec en contrepoint des histoires d’hommes, de femmes, qui connaissent Pauline et Gilles mais qui ne savent pas le drame amoureux qui se joue.
Un amour pourra-t-il jamais se jouer à égalité de chances ? Comme dans « Belle du seigneur » d’Albert Cohen, ce ne sera pas le cas ici. Comme dans « Belle du seigneur » l’homme est manipulateur, la femme manipulée. La comparaison s’arrêtera là car « La conversation amoureuse » est une oeuvre féminine et il y a dans cette oeuvre plus de « chair de l’amour », plus de tendresse, plus de ce qui fonde les rapports amoureux. Même s’ils sont biaisés.
« L’approche » de Pauline par Gilles est remarquablement traité par Alice Ferney et je reste confondu par le volume de lignes, de pages qu’elle a pu produire sur le fait. (Comme dans « Belle du seigneur » finalement.) Les rapports entre les autres couples ou hommes et femmes qui constituent l’entourage social de Pauline et Gilles sont aussi remarquablement traités, intervenant comme des bouffées d’oxygène dans le constat implacable et étouffant des manoeuvres de Gilles et de Pauline.
D’où vient que pourtant la lecture de cette conversation amoureuse nous paraisse longue ? Car c’est le cas. Comme la sensation d’être enfermé dans un cadre trop étroit. C’est pourtant remarquablement écrit mais le quasi huis-clos est étouffant.
L’amour est plus que jamais un moteur essentiel de nos vies sociales. Et tout moteur peut avoir des ratés. C’en est l’histoire.
Une vision rétrograde de la féminité
Critique de Fee carabine (, Inscrite le 5 juin 2004, 50 ans) - 8 juillet 2005
Je suis tout à fait d'accord avec Darius lorsqu'elle écrit que ce livre traite d'un sujet rabâché à l'infini, à grand renfort de clichés. Au long des 470 pages de ce roman, je n'avais pas réussi à croire ne serait-ce qu'une seconde à ce personnage de jolie femme un peu superficielle et écervelée... Et j'avais été littéralement sidérée de découvrir sous la plume d'une femme d'aujourd'hui une vision aussi rétrograde de la féminité (version jolie potiche un peu fleur bleue, si vous voyez ce que je veux dire...). Abstraction faite de certains éléments de décor et de la délicatesse de l'écriture d'Alice Ferney, je me serais crue face à un de ces romans sentimentaux à deux sous des années 40 dont j'avais retrouvé quelques exemplaires dans la bibliothèque de mes grands-parents: invraisemblables et terriblement "datés".
Il est vrai que cette "conversation amoureuse" est très joliment écrite, mais je ne peux que regretter qu'Alice Ferney n'aie pas mis la finesse de son style au service d'un propos plus consistant. Une grosse déception...
Fine description
Critique de Lacombotte (, Inscrite le 2 mai 2005, 67 ans) - 7 juillet 2005
un bien beau livre
Critique de Jemangeleslivres (, Inscrite le 25 mai 2004, 51 ans) - 31 mai 2004
parle à votre coeur
Critique de Lolia (, Inscrite le 18 mars 2004, 51 ans) - 19 mars 2004
Le démon de midi
Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 28 novembre 2003
De plus, le livre est bourré de clichés : les hommes se réunissent pour visionner un match de boxe en mettant à profit les pauses pour discuter de sexe, de leurs conquêtes, de leurs fantasmes et autres friponneries. Les femmes, de leur côté, papotent de leur vie conjugale, de leur mari, de leurs enfants, de ceux qu’elles ont déjà ou de ceux qu'elles voudraient avoir ou peut-être bien de chiffons, bref, rien de bien folichon. Pendant ce temps-là, l'un des hommes, sur le point de divorcer, a un rendez-vous galant avec la femme d’un autre. Au club, chacun s’étonne de leur absence, mais personne ne fait le lien entre eux Cette conversation amoureuse a lieu entre un dragueur cinquantenaire, amoureux de la jeunesse et sûr de son pouvoir et une jeune femme dans la vingtaine, mariée à un homme plus réservé et plus discret, et qui se sent flattée d’avoir été la cible du dragueur. Les 3 étoiles sont pour le style dont je vous livre un extrait : « Un couple de futurs amants marchait, au milieu de la chaussée, dans une rue piétonne, un peu avant l’heure du dîner. (..) La femme portait une robe légère et peu décolletée, dont l’encolure disparaissait sous la mousseline de l'écharpe jaune autour de son cou. Sa silhouette et sa démarche indiquaient, avant que ne le fît son visage, qu'elle était une jeune femme ; et autre chose en elle, une aisance, une fluidité, révélait qu'elle n’était plus une jeune fille. Elle avait perdu la gaucherie, cet effarouchement intérieur qui désigne et protège, comme un sceau, la virginité. A la place de quoi, un plaisir que d'évidence elle prenait à être coquette annonçait qu’elle était une femme qui se tient du côté des hommes.
Celui qui l'accompagnait était passé déjà par cet âge incandescent et parvenait à ce moment de la vie où c’est d’abord la jeunesse que l’on remarque, pour vraiment l'admirer, chez ceux qui sont venus sur terre après vous. Lui-même portait quarante-neuf ans, des cheveux encore blonds et drus, mais des traits qui commençaient à fondre. Il n’était pas beau et ne cherchait pas à le paraître. Ce fait n’était pas un détail : il témoignait combien cet homme avait confiance en lui. Il était vêtu sans attention particulière, d'un costume clair, d'une chemise blanche boutonnée jusque sous le nœud d'une cravate dépourvue de fantaisie. L'ensemble était froissé, il avait dû transpirer (..) On pouvait ainsi deviner qu'il n’était pas retourné chez lui se changer avant ce rendez-vous, contrairement à sa compagne qui avait dû s’apprêter assez longuement. » Quoi de plus classique ? La femme est jeune, l’homme est déjà mûr. La femme a pris du temps pour s’apprêter, l’homme vient en vêtements froissés, depuis le bureau, déjà transpirant. Je trouve qu’il y a quelque chose de terriblement machiste et horriblement antiféministe dans cette description. On ne peut bien sûr reprocher à l’auteure le fâcheux conservatisme de ses protagonistes, les écrits ne faisant que trahir son propre vécu.
Tout le reste du livre sera consacré à l'incommensurable différence de ce qu'ils vivent derrière l'apparent unisson de leur sentiment. Mille fois, elle lui demandera de le revoir après leur première étreinte, et mille fois il lui répétera « bientôt » sans vouloir s'engager plus avant. Pour ne pas la faire souffrir comme les autres, dira-t-il. Mais surtout, il ne voulait pas être empêtré encore plus : il y avait déjà sa femme qui lui était revenue, puis une autre qu'il n’arrivait pas vraiment à quitter.. Mais il voulait égoïstement savoir qu'elle existait et qu'il pouvait compter sur elle le jour où il n'aurait plus aucune femme à se mettre sous la dent.
superbe..
Critique de C_bibi (Bruxelles, Inscrite le 9 avril 2002, 49 ans) - 9 avril 2002
Approche féminine de l'amour
Critique de Curiosa (Tilff, Inscrit le 25 mai 2001, 48 ans) - 19 décembre 2001
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Djidji et Alice Ferney | 2 | Tistou | 8 décembre 2010 @ 14:36 |