Moi qui n'ai pas connu les hommes de Jacqueline Harpman
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Une dose d'imagination, de féminité et d'angoisse
Un groupe de femmes est enfermé dans une espèce de cellule, et gardé par des espèces de soldats muets. Elles ne savent pas ce qu’elles font là, ni comment ni pourquoi, ni pour combien de temps, ni où. Un jour les gardiens disparaissent et la porte s'ouvre. Le monde semble avoir disparu.
L’angoisse règne dans ce roman pas vraiment drôle mais captivant et fort. Et l'écriture de Madame Harpman est, comme toujours, un régal. (je suis une fan).
Les éditions
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Moi qui n'ai pas connu les hommes [Texte imprimé], roman Jacqueline Harpman
de Harpman, Jacqueline
le Livre de poche / Le Livre de poche.
ISBN : 9782253140931 ; 6,20 € ; 01/02/1997 ; 191 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (26)
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Un parcours époustouflant
Critique de Catinus (Liège, Inscrit le 28 février 2003, 73 ans) - 9 juillet 2023
Elles sont quarante femmes enfermées dans une cage sous la surveillance de gardiens qui ne s’expriment jamais si ce n’est avec leurs fouets. Elles viennent de milieux différents, elles sont d’âge différent, elles n’ont rien à leur disposition si ce n’est des bouts de tissus et un peu de fil dont elles se servent pour se vêtir. Elles ne peuvent pas se toucher. On leur apporte des légumes dont elles font des soupes, rarement de la viande ou du poisson.
La narratrice (comment est-ce son nom encore ?) raconte leur vie de recluses. Elle est la plus jeune, elle était encore enfant quand elle fut enfermée dans cette cage. Un jour, une sirène retentit. Heureusement, les grilles avaient été ouvertes par les gardiens pour une distribution de victuailles. A la seconde même, les geôliers disparurent. Elles étaient libres. Pendant des années, elles errent sur cette « terre » plate, uniforme, sans réelle saison, découvrent d’autres prisonnières enfermées mais mortes. Que des cadavres. Partout. La narratrice finit par se retrouver seule survivante. Pendant quarante ans, elle cherchera à savoir qui elle est, ce qui lui est arrivé …
Un parcours époustouflant !
Extraits :
- L’alternance des jours et des nuits n’est qu’un phénomène physique, le temps est l’affaire d’être humain et, vraiment, comment pourrais-je me considérer comme un être humain, moi qui n’ai connu que trente-neuf personnes et toutes des femmes ?
- Tant que les feuilles couvertes de mon écriture resteront sur cette table, je pourrai devenir une réalité dans un esprit. Puis tout s’effacera, les soleils s’éteindront et je disparaîtrai comme l’univers.
Un roman allégorique et mystérieux. Passionnant !
Critique de Pucksimberg (Toulon, Inscrit le 14 août 2011, 44 ans) - 24 décembre 2022
Ce roman m'a passionné du début à la fin. L'atmosphère qui y règne est mystérieuse. Jacqueline Harpman ne nous donne pas toutes les explications et le lecteur sent bien que le roman est allégorique. Donc on interprète. Au départ, j'imaginais que le roman serait une analyse féministe de l'humanité, mais j'ai vite abandonné cette hypothèse quand on apprend que certaines caves ont contenu des hommes ... On se demande ce qui s'est passé à l'extérieur, pourquoi ces hommes armés ont fui, pourquoi 40 personnes se sont retrouvées enfermées dans un lieu souterrain en devant obéir à des règles strictes. Le lecteur qui aime avoir des réponses à toutes ces questions sera sans doute déçu par ce roman. L'un des principaux thèmes reste le temps et son emprise sur l'humanité. L'héroïne sera l'horloge du groupe, le vieillissement traverse tout le roman, puis il est dit que le temps ne se perçoit qu'en société car il structure nos journées et nos vies. S'il n'y a plus d'individus sur Terre, l'on ne percevrait plus le temps qui passe. C'est sans doute pour cela que l'écrivaine a choisi un cadre spatial qui n'est pas marqué de façon excessive par le changement des saisons. C'est aussi sans doute pour cela que c'est lorsque la narratrice se découvre dans un miroir qu'elle voit les marques laissées par le temps sur son visage. Sans le regard de l'autre, ce serait la fin du temps ? Ces emprisonnements témoignent-ils de notre assujettissement au temps et à l'angoisse qu'il pourrait engendrer ?
Certains lecteurs ont été gênés par le style de Jacqueline Harpman. Cela n'a pas été du tout mon cas. Elle a une écriture de facture classique, mais n'oublions pas qu'elle aime beaucoup la littérature des XVIIème et XVIIIème siècles. Certaines phrases alambiquées et riches en subordonnées pourraient rappeler la langue de "Manon Lescaut" ou pourquoi pas celle de "La Princesse de Clèves", sans égaler totalement la beauté et la correction de ces chefs-d'oeuvre. Sur un plan thématique, le roman n'a rien de classique. Le sujet est moderne et pourrait très bien être adapté en série tv ou en film comme "La Servante écarlate". Il est même dommage qu'aucun réalisateur ne se soit penché sur son cas ... Le roman questionne aussi sur l'humanité. Cette narratrice qui sort de la cave découvre le monde avec un jeune regard d'adulte. Et cela interroge sur notre rapport à certains objets, sur ce qui est vital dans notre existence, sur qu'est le sentiment amoureux pour une personne qui n'a pas connu les hommes. D'un coup, certaines valeurs que l'on plaçait haut se retrouvent rejetées à une place inférieure. L'amour et le désir sont-ils si naturels que cela ? Ne sont-ils pas fabriqués par notre société ?
C'est un roman qui m'a marqué, qui m'interroge encore et que je trouve très intelligent. Je ne sais pas si les lecteurs français lisent cette écrivaine belge en nombre mais elle mériterait d'occuper une très grande place dans les librairies.
A lire
Critique de Hev (, Inscrit le 12 novembre 2017, 53 ans) - 12 novembre 2017
Conserves et surgelés
Critique de Jean Meurtrier (Tilff, Inscrit le 19 janvier 2005, 49 ans) - 29 novembre 2006
Le style est parfois qualifié de lourd. Peut-être. Je l’ai trouvé plutôt juste, adapté au récit. La narratrice est une femme qui a grandi dans une cellule aux règles strictes : il y était par exemple interdit de pleurer ou de toucher une de ses 39 codétenues. Elle n’a donc pas profité de la même éducation que les autres femmes plus âgées qui ont connu notre monde. En revanche, elle a développé une sorte carapace face aux drames. Sa manière de raconter son histoire est donc plutôt avare en émotion. C’est un des reproches rencontrés dans les critiques précédentes. Je crois que c’est une question d’harmonie entre sa sensibilité personnelle et celle de l’auteur. Je réagis plus profondément à une description sobre d’un évènement qu’à une envolée lyrique.
Si on se penche sur les énigmes propres à l’histoire, on se retrouve confronté à une longue liste d’interrogations. Y a-t-il eu une catastrophe nucléaire ? Cela expliquerait la posture insouciante des gardes dans le bus et les cancers dont sont victimes les survivantes. Auraient-elles été prisonnières pour être protégées de la radioactivité ? Dans ce cas pourquoi les séparer des hommes ? Le but de cet enfermement est-il alors d’éliminer le genre humain sans transgresser l’interdit du meurtre ? Ou ces femmes peu cultivées seraient-elles le rebut d’une sélection dont l’élite se trouve on ne sait où ?
Sur le plan métaphorique, comme évoqué dans une autre critique, ce livre pourrait représenter l’humanité face à un univers infini dont il ne comprend pas le sens malgré l’apparente uniformité. Les intentions précises de l’auteur restent impénétrables à mon interprétation. Cependant, je ne pense pas qu’il soit question de la condition de la femme car à quelques asymétries près, cette histoire aurait pu s’appeler « Moi qui n’ai pas connu les femmes ». Des caves remplies d’hommes sont d’ailleurs découvertes au cours du récit.
L’auteur, qui est psy, aborde des thèmes comme l’isolement, la vie en communauté, la part culturelle dans la construction de l’esprit, la sensation de n’exister qu’à travers les autres et de survivre dans la mémoire des vivants.
Au fil de ma lecture, j’ai eu l’impression d’assister à la longue agonie d’un feu de bois. De temps en temps une brindille reprend mais dans l’ensemble le combustible se consume inexorablement. Ensuite vient le vide, qui absorbe toute notion d’espace, et l’immobilité, qui en fait de même avec le temps. Triste et angoissant.
Cauchemar !
Critique de Voni (Moselle, Inscrite le 1 septembre 2005, 64 ans) - 13 janvier 2006
Pour ce roman, il sera alors difficile d’ajouter quoi que ce soit puisque le débat semble avoir été vif en son temps. Comme Lucien l’écrivait, l’histoire m’a aussi d’abord fait penser à l’allégorie de la caverne de Platon (mais pas à celle d’Ali Baba comme il le suggérait aussi, dommage car elle aurait pourtant été bien plus drôle).
Ce qui est certain c’est que ce livre ne me laisse pas indifférente, j’oserais même avouer qu’il m’a bien perturbée. Pour moi, il aborde implicitement l’angoisse existentielle de l’humain dans la société qui l’entoure et que bien sûr il n’a pas choisie. Que faire sinon s’adapter ?
Il s’agit là d’un monde surréaliste, angoissant de solitude, sans unité temporelle. De quoi déstabiliser, non ?
Certains commentaires parlent de “lourdeur” d’écriture, pour moi c’est le contexte du récit qui pèse terriblement, à la limite du supportable. C’est à ce niveau alors qu’interviennent probablement les connaissances pointues de l’auteure en matière d’inconscient. Elle connaît sans nul doute parfaitement les affects qui régissent les individus dans un milieu hostile, déshumanisé et sans repère. Là, j’admire toute la force du roman écrit par une spécialiste de la psychanalyse qui parvient à construire une histoire forte, si proche des sensations et des images d’un cauchemar (à mon avis). Le fait que cette micro société n’ait pas de passé et n’en perce pas les raisons est vraiment angoissant.
Un livre dérangeant auquel je reconnais une réelle puissance. C’est aussi un genre qui emporte avec lui tout son mystère puisqu’il laisse le lecteur face à son propre questionnement.
Une intrigue originale et troublante que j’ai suivie de bout en bout sans parvenir à décrocher même bien après avoir tourné la dernière page.
hmmmmmmmm
Critique de Gab (bruxelles, Inscrite le 31 décembre 2004, 50 ans) - 25 avril 2005
Critiqueur naïf..
Critique de Goomazio (Liège, Inscrit le 17 avril 2005, 38 ans) - 25 avril 2005
Au début je me demandais ce qui se cachait derrière cet emprisonnement, une expérience?
J'ai été un peu déçu donc.
JH montre la différence qu'il y a entre la "femme à homme" et la femme qui n'en a jamais connu. Ou plutôt la femme qui n'a pas connu beaucoup de choses. Et j'ai trouvé ça intéressant.
Toutes ces guérites sont-elles là pour représenter les planètes de toute la galaxie? "Pourquoi sommes-nous seuls?", "il y a tant de chance pour qu'on ne soit pas les seuls".
Ce qui m'a plu aussi, c'est d'espérer lire, vers la fin du roman, une rencontre entre la petite quarantaine de femmes et un groupe d'hommes
les aventurières de Koh-Lanta
Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 19 janvier 2002
Mais de quelle survie parlent-elles, puisque tout leur est donné ? le gîte et le couvert, la sécurité, le bon air, le climat propice.. On aurait pu penser que dans un monde où il n'était plus nécessaire de subvenir à ses besoins, des pensées originales pourraient surgir. je pense au merveilleux livre de Michel Tournier "Vendredi et les limbes du pacifique". Mais non, ici, c'est la médiocrité et l'ennui qui priment. Manger, dormir, coudre, construire des toilettes (quelle drôle d'idée !), et puis mourir... Toutes ces femmes demanderont que la mort vienne plus vite et n'hésiteront pas à accepter qu'on leur transperce le coeur ! Je ne connais personne qui oserait attendre une mort aussi atroce, en remerciant leur bourreau ! "Ces femmes que le désespoir avait tuées, bien plus que la vieillesse" nous dit la narratrice. Etrange comme dénouement. S'agit-il d'un livre allégorique ? l'enfermement des femmes représente-t-il la vie recluse des toutes ces femmes au foyer ? Mais alors, pourquoi sont-elles toujours aussi malheureuses lorsqu'elles sortent de leur geôle ? Ce qui m'interloque, c'est qu'au cours de toutes ces années de vie en commun, il a fallu de nombreuses années pour qu'elles se mettent à parler de leur vie antérieure ? Ce n'est jamais comme cela lorsque des femmes inconnues se rencontrent et passent quelques journées ensemble, d'autant plus qu'il n'y a rien d'autre à faire que parler dans la situation dans laquelle l'auteur a placé ces femmes.. Et cette finale très 20 ème siècle où il est de bon ton de mourir de cancer, franchement, cela me déçoit, et pourquoi pas du sida tant qu'on y est ? Bref, ce roman décevant qui n'apporte rien, ni à la littérature, ni au lecteur, n'est sûrement pas le meilleur Harpman.
Le sang retrouvé
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 18 décembre 2001
Grâce au style, bien sûr, et cela m'amène à dire pourquoi je regrette de le considérer, en général, comme plutôt lourd. Je voudrais d'abord préciser que, pour moi, les « Nouveaux Romanciers » avaient raison : la distinction entre fond et forme est périmée. La forme n'est pas « un emballage autour d'une boîte de biscuits, une sauce qui fait passer le poisson ». Valéry disait déjà que la valeur d'un beau poème réside dans « l'indissolubilité du son et du sens ». Pourquoi en serait-il autrement du roman ? Qu’en est-il, ici, du son, de la forme, du style ? J’ai trouvé cette écriture plutôt laborieuse. Tout d'abord, la complexité grammaticale de certaines phrases me paraît nuire à la fluidité du récit : « Quand Dorothée se réveilla et trouva la force de relater notre conversation, elle ne révéla pas que je lui avais dit qu'elle était sotte, mais, si attentive qu'elle fût à ne pas ternir son prestige, elle ne savait rien de mon secret et ne put le dissimuler. » Ensuite, j’ai regretté l’emploi régulier du verbe « faire » : « quand l'épluchage est fait » ; « faire des vêtements »… C'est d'autant plus choquant que l’ensemble est plutôt travaillé, impression produite notamment par l'emploi du passé simple et surtout du subjonctif imparfait. A ce sujet, je me demande encore pourquoi cet emploi n'est pas généralisé ; pourquoi, sur la même page, un imparfait ou un passé simple dans la principale entraîne dans la subordonnée, tantôt un subjonctif imparfait, tantôt un présent. C’est encore plus frappant quand cela se produit dans la même phrase : « Il arrivait très rarement qu’une femme désobéît : mais alors le fouet claquait à côté d'elle, jusqu'à ce qu'elle fasse ce qui était ordonné. » (p. 39) N’insistons pas sur quelques maladresses de structure dues sans doute à une relecture trop rapide. Terminons par une remarque positive. Avouons que la plus belle trouvaille du livre réside sans doute dans ce touchant paradoxe final : « Il est étrange que je meure de l'utérus, moi qui n'ai jamais eu de règles et qui n'ai pas connu les hommes. » Très beau dénouement en effet, surtout si l’on songe que « la petite » a tenu lieu d'horloge vivante grâce aux pulsations de son coeur, que son SANG a été pour ses compagnes la mesure du TEMPS ; très beau dénouement, donc, pour cette « recherche du sang perdu », que cette page finale qui pourrait s'intituler. « le sang retrouvé ».
Avis sur un livre
Critique de Sorcius (Bruxelles, Inscrite le 16 novembre 2000, 54 ans) - 17 décembre 2001
En tout cas, je ne le savais pas quand j'ai lu la Plage d'Ostende et si je lis un autre de ses livres, ça ne m'influencera pas non plus.
J'ai adoré la Plage d'Ostende, c'est une histoire magique. On ne connaît pas toujours la vie et les occupations d'un écrivain et ça n'empêche pas d'aimer un livre. Je ne me souviens plus trop du style, rien de spécial certainement, mais l'histoire était belle et moi, j'aime les belles histoires. Parfois on lit pour l'écriture, parfois pour l'histoire, parfois mais plus rarement pour les deux. Tout dépend du lecteur.
Un avis personnel...
Critique de Leura (--, Inscrit le 29 janvier 2001, 73 ans) - 16 décembre 2001
Pour ce qui est de Syllah-ho, je pense que nous sommes sur ce site pour parler de livres, et non de sa personne. Il y a là une dérive regrettable. Le drame qu'il nous a relaté et qui l'a si fort affecté ne peut qu'éveiller des sentiments de compassion, et les critiques qui lui ont été faites me semblent déplacées. Personnel
Bientôt...
Critique de Darius (Bruxelles, Inscrite le 16 mars 2001, - ans) - 15 décembre 2001
Un roman qui m'a bouleversée
Critique de Clickgirl (Louvain-la-Neuve, Inscrite le 11 décembre 2001, 46 ans) - 14 décembre 2001
La plage d'Ostende (les cent premières pages)
Critique de Eric B. (Bruxelles, Inscrit(e) le 15 février 2001, 57 ans) - 14 décembre 2001
ah là là, m'enfin......merci Sorcius
Critique de Zoom (Bruxelles, Inscrite le 18 juillet 2001, 70 ans) - 13 décembre 2001
C'est un truc que j'ai retenu en primaire (il y a sûrement eu un évènement marquant ce jour là ! ) et je remarque toujours ceux qui ne font pas cette erreur. S’il fallait écrire sans faute pour s’exprimer dans ce site, où irions nous ? Ce n'est vraiment pas ça que j'ai voulu dire.
Mais bon, ça nous éloigne de l’objectif. " Moi qui n’ai pas connu les hommes ", pour moi, ce sont des liens , des relations qui se tissent entre des femmes qui vivent une situation absurde, c’est une angoisse à cru, c’est réinventer un monde à partir d'éléments manquants, ce sont des femmes qui doivent se loger, manger, vivre, alors que tout ce qu’elles ont appris, vécu, ne sert pratiquement à rien : et du coup ça parle aussi de ce qu'on appelle culture. Je n'ai jamais lu de science fiction et suis un terrain " vierge " face à ce genre d'histoire. J'imagine qu’il en existe de bien plus abouties, imaginatives. Mais cette société de femmes doit quand même apporter au récit une tonalité particulière. Dans le même genre, il y a " le mur invisible " de Marlen Haushoffer, peu connu, superbe, que je ne recommanderai pas à Syllah-o (bien que l’auteur soit simple femme au foyer). En effet, sans rancune.
Il y en a du mouvement!!
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 13 décembre 2001
Je suivrai sans doute l'intuition de Zoom en pensant que la littérature de JH est peut-être mieux à sa place dans les mains d'une femme. Pas pour un excès de sensiblerie, non merci! Mais parce qu'elle a appris à se connaître elle-même (une femme!!!) avant de faire vivre ses personnages.
Et pourtant, pourtant... ce serait dommage d'être si exclusive.
C'est ce qu'elle voulait dire!
Critique de Sorcius (Bruxelles, Inscrite le 16 novembre 2000, 54 ans) - 13 décembre 2001
Simple question d'orthographe
Critique de Elvire (Wavre, Inscrite le 19 novembre 2001, 80 ans) - 13 décembre 2001
Mais qui voilà !
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 13 décembre 2001
au risque de...
Critique de Zoom (Bruxelles, Inscrite le 18 juillet 2001, 70 ans) - 13 décembre 2001
Syllah-o a fait amende honorable, le débat est clos... Non ! Casse-croûte, achète ce livre ! ! (d'ailleurs en poche, il n'est pas cher) : le résumé n'a aucune importance : c'est l'atmosphère du livre qui est géniale. Et justement, si Syllah-o en a fait un si long résumé (alors que l'histoire d’un livre l’intéresse peu, dit-il), c’est peut-être de n'avoir pas saisi tout ce qu’il y avait derrière... (aïe, je m’expose). Après tout c’est peut-être un livre de femmes (je m'expose encore). Deux mots encore à l’attention de Syllah-o. J'ai lu comme toi " la psychanalyse est une imposture : j'ai aimé , à une certaine époque. J’en ai lu d'autres sur le sujet épineux de l’utilité de la psychanalyse. Ils tiennent le discours inverse : j'ai aimé aussi , à d'autres époques . Disons que les deux sons de cloche m'ont appris quelque chose. J'ai vu des gens revivre grâce à elle, ou vivre mieux, ou vivre toujours aussi mal. Il en va de la psychanalyse comme des chiens-chiens à mémés : ils en sauvent certaines d’une vieillesse solitaire, ils en horripilent d'autres. (surtout celles qui ont peur d'une vieillesse solitaire ?) Toi tu es écrivain : le papier te sert d’exutoire (et critiqueslibres, apparemment). D’autres ont le curé ou leur femme, ou l'art, certains ont besoin d’une oreille prêtée (pardon, louée & mais après tout on payait le curé...) Le fait qu'ils t'écorchent à ce point n’est pas banal. Quelle peur s'y cache? Tu pourrais être indifférent.
Tu parles d'insanités chez d’autres critiqueurs : je trouve que tu ne te défends pas mal, dans un genre camouflé, plus haut de gamme, sous couvert de belles phrases ou d'humour. A vrai dire, ceci n'est pas une critique car bien que tu m’évoques un des rares titres de Laurent De Graeve, tes critiques sont succulentes et on en redemande... On avait bien vu que tu n'étais pas sage, va... Et en plus tu ne mets pas " s " à la 2è personne impérative des verbes en er.
Oufti !
OK!
Critique de Joujou (Bordeaux, Inscrite le 2 février 2001, 55 ans) - 12 décembre 2001
Oups !
Critique de Syllah-o (Liège, Inscrit le 5 décembre 2001, 62 ans) - 12 décembre 2001
Mais que cela ne t'empêche pas de lire tout de même ce bouquin si tu en avais envie. Il ne faut pas se laisser trop influencer par les critiques. Mes critiques même les plus négatives ne sont pas des réquisitoires contre la lecture, jamais. Je donne mon avis, c'est tout, et je conçois qu'on aime ce que moi je déteste. Mieux vaut lire l'oeuvre complète de Jacqueline Harpman et la relire dans la foulée que de regarder une seule minute... euh, j'ai le choix : "Derrick", "Les feux de l'amour" et autres malpropretés télévisuelles. Et je précise une fois encore que je ne considère pas comme des imbéciles ceux qui aimeraient ce que je n'aime pas en littérature. Tout ce que je peux faire, si un livre me déplaît par son absence criante de qualité, c'est d'inciter le lecteur à mieux choisir ses proies de papier, et je le fais non pour faire savoir que j'en connais un rayon, mais parce que j'ai beaucoup, beaucoup lu, et que je me crois autorisé de ce fait à partager mon expérience. Partager : non pas imposer.
Non, non : lis "Moi qui n'ai pas connu les hommes". Seulement ne gaspille pas ton argent pour un tel livre : emprunte-le.
Sur la sagesse de Jules... Hum. Jules a 57 ans, et moi 18... de moins. J'ai le temps. Du reste, je ne sais si j'aime tant que ça la sagesse. Je l'aime en philosophie, ça oui. Sinon, dans la vie, je m'efforce de n'être jamais sage. Je tiens à mes petites cornes velues de diablotin et... Oups ! j'allais encore dévoiler la fin de l'histoire !
Stop! pour Syllah-o
Critique de Joujou (Bordeaux, Inscrite le 2 février 2001, 55 ans) - 12 décembre 2001
Merci Zoom et Syllah-o pour vos avis. Qu'ils divergent, c'est très bien, mais Syllah-o, par tous les saints des livres, ne raconte plus la fin comme tu viens de le faire. D'accord, tu ne l'aimes pas, c'est ton droit. Moi, je ne l'ai pas lu, donc je ne peux pas juger. Ce qui est certain, c'est qu'après avoir lu ta critique, je n'ai plus envie de lire le livre, et pas parce qu'elle est négative, mais parce que tu racontes tout de a à z! C'est pas sympa! Tu es peut-être arrivé à ton but, mais que dirais-tu, toi, si, sur une de tes critiques où tu dirais: "et, je ne vous raconte pas la fin, à vous de la découvrir..." et que quelqu'un venait la raconter ensuite? Et puis qu'après, on dise: "Dommage, je l'aurais bien lu, mais maintenant, c'est un livre qui n'entrera jamais dans ma bibliothèque"?
Jules, en son temps de jeune critiqueur, avait un petit défaut bien compréhensible. Aujourd'hui, il le surmonte brillamment. Puisse sa sagesse t'atteindre...
Rions un peu avec Jacqueline H.
Critique de Syllah-o (Liège, Inscrit le 5 décembre 2001, 62 ans) - 12 décembre 2001
Nous nous trouvons en compagnie d'un groupe d'une cinquantaine de femmes enfermées dans une vaste cave, dans une cage immense, sans qu'on en connaisse la raison, sous la surveillance d'hommes ne parlant qu'un seul langage : celui du fouet. Dès qu'une de ces femmes bronche un peu, ou semble tenir un conciliabule avec l'une de ses compagnes, le fouet claque, et jamais l'homme ne profère un seul mot. On n'a jamais plus complètement châtré les hommes que dans ce roman ! Quant aux femmes, elles ne valent guère mieux avec leur psychologie plus que sommaire, à tel point qu'on jurerait que ce livre a été écrit par une gamine de 13 ans pour en distraire de plus jeunes ! Or, Jacqueline Harpman est une dame d'âge assez mûr et elle exerce la sainte et très qualifiée profession de psychanalyste. J'ai connu comme ça quelques escrocs...
Parmi ces femmes se trouve une toute petite fille, enfermée là avec les autres depuis ses premiers mois, sans qu'on sache pourquoi elle est la seule enfant parmi toutes ces adultes. Passent les années, rythmées au son du claquement des fouets. La fillette est maintenant une jeune adolescente. C'est elle, bien sûr, qui n'a jamais connu les hommes, et pour cause ! Un homme, pour elle, c'est un fouet qui claque. Les autres lui parlent bien d'une chose connue jadis sous le nom d'amour, mais comment pourrait-elle imaginer ce qu'elle n'a jamais eu sous les yeux ? Jacqueline Harpman, par pruderie ou bien par négation pure de toute sexualité, ne nous laisse même pas entendre que ces dames pourraient, entre elles... Et cependant les fouets claquent, si régulièrement et avec une si monotone insistance qu'on finit par éclater de rire, ce qu'il y a d'ailleurs de mieux à faire en lisant ce best-seller de la sottise et de la bouffonnerie involontaire.
Voici qu'un beau jour une sirène retentit. Panique soudaine des gardiens qui cavalent, disparaissent et jamais ne reviennent. L'un d'eux, dans sa fuite éperdue, a naturellement laissé choir la clé de la cage suffisamment près du grillage pour que les femmes puissent s'en emparer et s'enfuir. Ce qu'elles font. Fallait y penser, n'est-ce pas ? Elles s'égayent donc dans la nature, en fait un désert, ce qui laisse à supposer qu'une catastrophe dans le genre nucléaire a pu se produire, mais l'auteur reste muette ce sujet, faute sans doute... que sais-je, moi ? de temps, de connaissances suffisantes ? Elles parcourront des années durant le vaste désert sans jamais rencontrer personne, aucune trace de vie sinon celle d'une carcasse d'autobus avec dedans des corps ensevelis sous la poussière des ans (si j'ai bonne mémoire). Les plus vieilles et les plus faibles meurent, et comme il n'y a pas d'enfants, faute d'hommes pour les fabriquer (au moins Jacqueline Harpman sait qu'il faut un homme pour mettre la petite graine, c'est autant à mettre à son crédit), il ne reste bientôt plus que quelques femmes, puis une seule, la petite fille devenue maintenant presque une vieille femme, et qui n'a pas connu les hommes (elle ne peut donc les regretter). Elle découvrira dans sa vieillesse une sorte de bunker luxueusement aménagé, s'y installera à demeure pour y mourir au bout de quelques années dans un bon lit bien chaud...
Cette fin est plus hilarante encore que le reste, tellement c'est convenu, cousu de très gros fil blanc : le retour dans le ventre maternel, où il faisait si bon vivre, n'est-ce pas ?
Qu'ajouter de plus ? J'eus rétrospectivement honte pour le professeur de musique qui m'avait naguère si chaleureusement vanté les qualités littéraires et la sensibilité de Jacqueline Harpman. Un homme exquis pourtant, d'une culture si fine qu'on eût dit de la dentelle... Il y a comme ça des mystères...
J'avais, ai-je dit, emprunté à la bibliothèque trois livres de J. H. "Moi qui n'ai pas connu les hommes" m'a dissuadé d'en essayer un autre. Et quand aujourd'hui j'entends prononcer le nom de Jacqueline Harpman, je ricane doucement dans mon absence de barbe et je me dis que l'exercice de la littérature, décidément, devrait être interdit à certaines catégories socio-professionnelles.
Avenir impossible
Critique de Elvire (Wavre, Inscrite le 19 novembre 2001, 80 ans) - 12 décembre 2001
Quel auteur!
Critique de Bluewitch (Charleroi, Inscrite le 20 février 2001, 45 ans) - 25 juillet 2001
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Décès de Jacqueline Harpman | 5 | Patman | 25 mai 2012 @ 00:57 |
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